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Faut-il quitter Marseille ? Cette "immigration-invasion" qui exaspère ses habitants
©Reuters

Bonnes feuilles

Les Marseillais sont angoissés car depuis quarante ou cinquante ans, ils hurlent dans le désert et ils ont désormais le sentiment que leur ville est en train de partir en « biberine » comme on dit sur le Vieux Port. Insécurité, immigration, chômage, pauvreté, saleté, trafics : les politiques promettent de se saisir de ces problèmes récurrents pour mieux éviter de les résoudre. Extrait de "Faut-il quitter Marseille ?", de José d'Arrigo, publié aux Editions de l'Artilleur (1/2).

José  d'Arrigo

José d'Arrigo

José d'Arrigo a travaillé longtemps au Méridional et comme correspondant du Figaro et du Dauphiné libéré. Il enseigne aujourd'hui le journalisme et a écrit plusieurs ouvrages dont  Marseille Mafias (Toucan, 2013) et la seule biographie de Gaétan Zampa, l'ancien parrain de la pègre marseillaise (La Manufacture).

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Au-delà des discours karchérisants, c’est « l’immigration-invasion » qui exaspère les Marseillais. Le mot est d’un ancien Président qui, ironie du sort, a lui-même signé avec la complicité du patronat français la fin programmée de l’identité française en décrétant le regroupement familial le 29 avril 1976. Marseille n’en peut plus de ces arrivées incessantes de gens venus d’ailleurs, fuyant certes la misère de leur pays, mais venant ici rajouter de la misère à la misère. Quand donc un député marseillais osera-t‑il monter à la tribune de l’Assemblée nationale pour brandir une bouteille pleine d’un litre d’eau en tentant de l’autre main d’y ajouter un second litre ? L’eau se répandrait partout dans l’hémicycle. Car une ville ne peut pas absorber plus d’immigrés qu’elle ne peut en contenir. C’est simple. C’est clair. Mais c’est impossible à comprendre pour nos adeptes forcenés du « mélangisme ».

Au-delà d’un certain seuil, l’immigration de peuplement et de remplacement ne peut pas être une richesse : elle est vécue comme une saturation et souvent comme un calvaire. Quand on a l’honnêteté de dire ce que l’on voit comme on le voit, on constate avec stupéfaction que Marseille n’est pas seulement une ville « cosmopolite » et cosmo-politiquement correcte, c’est une cité qui n’est peuplée que d’étrangers. Oui, pas d’exagération là-dedans.

Vous avez les « clandos » (les immigrés clandestins) dont le nombre est indéfinissable, c’est notre fameuse « démarque inconnue de la Canebière », les « encapuchés », les jeunes d’origine maghrébine ou africaine qui ne se sentent plus français et bafouent certaines lois de la République en sachant qu’ils risquent des « admonestations », « des rappels à l’ordre solennels », voire des « remontrances sévères », il y a aussi de drôles de loulous qui se promènent en BMW ou en Mercedes rutilantes sans justifier de la moindre ressource légale, il y a les « fatmas » qui trônent en pyjamas et babouches devant les écoles pour attendre la sortie de leur progéniture, il y a les silhouettes fantomatiques de femmes « Belphégors » qui hantent leurs quartiers drapées de noir ou de marron de pied en cap, il y a ceux qui se sentent binationaux et donc tirés à hue et à dia entre la France et l’Algérie, ils ont un pied en France, la tête en Algérie et leur coeur oscille entre les deux, il y a les immigrés patriotes qui savent ce qu’ils doivent à la France et sont prêts à se battre pour elle, il y a les « estrangers » du dehors, c’est-à- dire les Français venus d’autres régions, attirés par le soleil et la mer, mais qui s’en repartent souvent assez vite vers des brumes plus apaisantes, et puis il y a les Français de souche européenne, c’est-à- dire les anciens immigrés venus d’Italie, d’Espagne, de Pologne, du Portugal, d’Arménie ou de Grèce et qui se sont longtemps sentis parfaitement assimilés. Dans le langage « wesh-wesh » ou « ziva », ce sont les « céfrancs », les « faces de craie ».

Or, ces Européens se sentent de plus en plus étrangers à leur ville, car ils y éprouvent, à leur tour, un sentiment d’exclusion et d’abandon lié à la discrimination dite positive. C’est ainsi que Marseille est devenue au fil du temps, quoi qu’en disent les hurluberlus gauchistes, une redoutable machine à désintégrer après avoir été durant un siècle une ville d’immigration et d’assimilation à nulle autre pareille.

Extrait de "Faut-il quitter Marseille ?", de José d'Arrigo, publié aux Editions de l'Artilleur, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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