Et si c’était votre voisin… 10 traits de personnalité identifiés par la recherche pour détecter les tueurs en série<!-- --> | Atlantico.fr
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Les femmes ne représenteraient que 5 à 10% des tueurs en série.
Les femmes ne représenteraient que 5 à 10% des tueurs en série.
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Portrait-robot

Beaucoup sont en liberté. Alors pour mieux les reconnaître, le Dr Elizabeth Yardley, directrice du centre de criminologie appliquée à l’université de Birmingham, a dressé le portrait-robot des tueurs en série.

Les recherches psychologiques sur les conduites criminelles font depuis longtemps partie de l’étude de la criminologie. En effet, si  la recherche d'une « personnalité criminelle » n'a guère de sens, étant donné la diversité des formes de criminalité (vol, meurtre, fraude, etc.), « pour des crimes spécifiques comme la pédophilie ou les meurtres en série, la notion de profil psychologique prend toute sa pertinence », expliquait la revue Sciences Humaines en 1999.

Pour autant, « on ne naît pas tueur en série », rassure Stéphane Bourgoin, spécialiste mondial des tueurs en série, auteur en 2013 de l’ouvrage 999 ans de serial killers. « Nous ne possédons, en l'état actuel de nos connaissances, aucune preuve scientifique de ce que le criminel en série serait génétiquement ou biologiquement déterminé, ou que son comportement serait lié à un quelconque traumatisme crânien », expliquait-il à l’époque.

Mais, même si « aucun tueur en série ne ressemble à un autre », il est possible de tirer quelques généralités de leur étude. C’est ce qu’a tenté de faire le Dr Elizabeth Yardley, directrice du centre de criminologie appliquée à l’université de Birmingham, avec la revue Real Crime.

Elle a isolé des traits typiques des tueurs en série.

1 - Ils sont drogués au pouvoir

« Les tueurs en série ont une réelle affinité avec le pouvoir, même lorsqu’ils ont été arrêtés et qu’ils savent que la partie est finie », ont expliqué plusieurs experts à Real Crimes. « En voulant exercer une forme de contrôle sur les gens autour d’eux, ils retiennent souvent des informations cruciales pour garder la main sur la situation, continuer à attirer l’attention et garder un certain sens d’autorité », poursuivent-ils.

Ainsi, certains tueurs en série, même sous les barreaux sans possibilité de revoir un jour la lumière du jour, refusent de dire où sont enterrés les corps de leurs victimes, ou même le nombre de personnes qu’ils ont tuées.

Michel Fourniret, par exemple, a jusqu'à présent avoué neuf meurtres commis entre 1987 et 2001, mais il est soupçonné de plusieurs autres.

2 - Ils sont manipulateurs

« Une vulnérabilité apparente et le désir de plaire ont souvent été utilisés par les tueurs en série comme un moyen de cacher leur sinistre personnalité », poursuit le Dr Yardley. 

Par exemple, en avril 2014, lors du procès de Patrick Salameh, qui comparaissait à Aix-en-Provence pour la disparition de trois prostituées, expert et avocats des victimes ont dressé le portrait d'un tueur en série manipulateur, « un M. Hyde caché derrière le docteur Jekyll ». 

« Certains des tueurs en série les plus célèbres ont une effrayante capacité à manipuler les gens autour d’eux, à appuyer sur les bons boutons pour apparaitre sous une fausse lumière », écrivent les auteurs de l’étude.

3 - Ils sont égocentriques et vantards

Pourquoi Michel Fourniret a-t-il donné son prénom à plusieurs de ses victimes ? Pourquoi Richard Biegenwald ou John W. Gacy parlèrent-ils de leurs crimes à leurs amis ? « Les serial killers sont égocentriques et ne peuvent souvent pas s’empêcher de parler avec vantardise des atrocités qu’ils ont commises, que ça soit à leurs victimes, à leurs complices, à la police ou à eux-mêmes », explique le Dr Yardley. Ajoutons « aux médias » : il n’est pas rare que des tueurs donnent des interviews une fois en prison.  « Lorsque j'ai interrogé Donald Harvey, qui a officiellement tué 70 personnes, il m'a avoué 17 crimes supplémentaires », témoigne Stéphane Bourgouin.

4 - Ils sont charmeurs… en surface

« Les tueurs en série ont souvent une facilité à comprendre les émotions des autres et arrivent rapidement à saisir toute vulnérabilité ou faiblesse chez eux, alors de les convaincre à faire des choses qu’ils ne feraient normalement pas », peut-on lire dans Real Crime

L’exemple de Landru est évocateur : Charmeur, plein d'humour, il a su se faire aimer de ces femmes dont il a extorqué la fortune avant de les faire disparaître.

5- Ils sont « de bons gars »

« Jamais on n’aura pu le croire capable de ça » ; « il était si gentil, si serviable » ; « c’était quelqu’un d’aimé de tout le monde, toujours prêt à rendre service »… Qui n’a jamais entendu de telles phrases aux informations, suite à un crime horrible ? « C’est sans doute le trait de personnalité le plus effrayant de tous », commente Elizabeth Yardley : les tueurs en série savent se faire discret, s’intégrer dans la communauté, faire profil bas. C’est ainsi que Wolfgang Přiklopil, par exemple, a pu séquestrer Natasha Kampusch pendant huit ans sans être inquiété. « Son collègue, Ernst Holzapfel, peut-être celui qui le connaissait le mieux, en est encore traumatisé. Il a fondu en larmes lorsqu'il a appris la monstruosité de celui qu'il côtoyait depuis plus de vingt ans », écrivait le Parisien en 2006.

6 - Ils souffrent d'énurésie nocturne

Cela peut paraitre banal voire insignifiant, mais l'énurésie nocturne, communément appelé mouiller ses draps ou faire pipi au lit, peut provoquer des tendances violentes. Des recherches montreraient que mouiller ses draps à un âge avancé s'avère particulièrement dégradant pour les enfants, notamment lorsque les parents ou d'autres formes d'autorité ne cessent d'y faire référence.

Devenue adulte, la personne en ayant souffert peut ensuite passer sa colère et sa frustration sur des animaux ou des êtres humains. Environ 57% de tueurs en série auraient mouillé leurs draps jusqu'à un âge avancé.

7 - Ils vivent dans un univers d'addictions

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, assez peu de tueurs en série étaient connus pour des avoir des addictions. Toutefois, selon des statistiques du FBI, les foyers d'enfance des serial killers avaient des problèmes liés à l'alcool ou aux drogues pour 70% d'entre eux.

8 - Ils ne connaissent pas le remords

Jim Kouri, vice président de la National Association of Chiefs of Police, a remarqué que les criminels sont psychologiquement capables de commettre leur atrocités, libre de toute préoccupation pour les conséquences sociales, morales ou légales et ce sans aucun remord.

"Cela leur permet de faire ce qu’ils veulent, quand ils veulent", explique-t-il. "Ironiquement, ces mêmes traits existent chez les hommes et femmes qui sont attirés par les positions de pouvoir très élevés."

9 - Ils sont presque toujours… un homme

Les femmes ne représenteraient que 5 à 10% des tueurs en série. La testostérone serait  facteur qui explique une bonne partie des différences de comportement agressif entre hommes et femmes. "Dans beaucoup de cas le meurtre est précédé d'une agression sexuelle", explique le psychiatre et criminologue Roland Coutanceau au Figaro. "Tuer des gens dont on a abusé sexuellement est l'apanage des hommes".

10 - Beaucoup sont en liberté

Ce n'est pas une caractéristique, mais un fait assez inquétant. On pourrait croire que commettre de multiples meurtres suffisent à vous envoyer en prison pour le reste de vos jours. Mais ce n'est pas toujours le cas.

Pedro Lopez, "le monstre des Andes" a été accusé du meurtre et du viol de 300 femmes en Colombie, en Equateur et au Pérou. Arrêté en 1980, il a passé 14 ans en prison, puis 3 en asile psychiatrique avant d'être…libéré.  Il vivrait quelque part en Colombie aujourd'hui.

Quant à Nikolai Dzhumagaliev, un tueur en série kazakh, il a été libéré après avoir passé 8 huit ans en prison, pour avoir tué au moins sept femmes et avoir pratiqué le cannibalisme sur certaines victimes.

Et les exemples sont nombreux...

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