Tour de France 2015 : à vos maillots, le vélo (re)devient ultra tendance<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Tour de France 2015 démarre ce weekend.
Le Tour de France 2015 démarre ce weekend.
©Reuters

A toute allure

Alors que le Tour de France prend son grand départ depuis la Hollande, la pratique du vélo redevient très populaire dans l'Hexagone. Le nombre de licenciés de la Fédération française de cyclisme augmente régulièrement et l'image du vélo se modernise. Les adeptes du vélo pédalent le vent dans le dos après de nombreuses années de galère.

Vincent  Jacquet

Vincent Jacquet

Vincent Jacquet est directeur technique national de la fédération française de cyclisme.

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Atlantico : Depuis 2009 le nombre de licenciés de cyclisme est en forte augmentation (près de 13 %). Comment expliquez cet engouement ?

Vincent Jacquet : Aujourd’hui nous avons environ 120 000 licenciés. Ce seuil est un seuil de compétiteur et notre politique est d’aller chercher le pratiquant lambda. Pour cela nous nous ouvrons à de nouvelles pratiques et l’engouement est réel puisque l’on compte 20 millions de pratiquants en France. Au regard de ce dernier chiffre, il n’est pas incongru que le nombre de licenciés de la Fédération augmente. Pourtant le nombre de licenciés est faible par rapport au potentiel et nous faisons en sorte de capter de nouveaux publics.

Qui sont aujourd'hui ceux qui choisissent de pratiquer le cyclisme ? Toutes les classes d'âge sont-elles concernées ? Toutes les catégories sociales ?

Tous les publics sont concernés par la pratique du cyclisme. Seuls les très jeunes ne sont pas directement visés sauf par quelques structures qui se dédient à ce public spécifique. Nous sommes en train de mener une réforme des écoles de vélo. Ces écoles ne concernent pas seulement les jeunes, mais comprend aussi des publics plus âgés.  La culture de la Fédération est de s’adresser aux compétiteurs potentiels, mais nous évoluons et souhaitons viser bien plus de monde comme les personnes qui s’adonnent au loisir, à la pratique sport-santé ou des quadragénaires en quête de remise en forme. Nous voulons être capable d’appréhender au mieux toutes les évolutions techniques comme les vélos à assistance électrique pour les plus anciens qui veulent faire du vélo avec leurs enfants et leurs petits-enfants. C’est là que l’on peut attirer de nouveaux pratiquants et faire évoluer significativement le nombre de licenciés. 

Il existe deux phénomènes parallèles. Le premier est une « course à la technologie » avec des vélos qui sont de plus en plus chers. Lorsque l’on rentre dans l’aspect compétitif, une frange se libère des budgets pour pouvoir s’offrir des vélos plus techniques. Parallèlement, trois millions de vélos sont vendus chaque année et concernent en grande partie des parents qui achètent des vélos à leurs enfants et qui par la même occasion s’offrent des vélos de moyenne gamme pour pouvoir les accompagner. Le vélo est vraiment accessible à tous.

Comment le cyclisme est-il parvenu à moderniser son image ?

C’est en cours. Nous sommes en train de moderniser notre image. L’enjeu de l’Olympiade en cours ainsi que de la prochaine est de savoir comment faire évoluer nos structures et viser d’autres formes de pratiques. Pour cela nous devons procéder à une évolution culturelle de nos dirigeants, des encadrants et de nos animateurs par le biais de la formation notamment. La modernisation de l’image du vélo passe aussi par le développement des pratiques féminines. L’accès aux plus jeunes, le développement des programmes auprès des populations qui sont éloignés du vélo – je pense au secteur rural ou aux quartiers – sont mis en avant. La Fédération se transforme et cela commence à se voir.

Voit-on se développer un intérêt pour les stars du cyclisme professionnel ? Comment les audiences du Tour de France ont-elles évolué ces dernières années ?

La génération française actuelle est belle et porte haut l’image du cyclisme. Cette génération est suivie depuis un certain nombre d’années par nos filières de haut niveau. Nous travaillons d’arrache-pied pour faire chasser les vieux démons du cyclisme. Les jeunes qui sont aujourd’hui sur le Tour de France ou participent aux plus grandes compétitions internationales en ont assez d’assumer les errances de leurs ainés et prennent en main le cyclisme français de la plus belle des manières. Cette jeune génération est saine et souhaite regarder vers l’avant. C’est notre vitrine et nous en sommes fiers. Mais nous savons qu’il ne faut pas relâcher la garde. Il faut être vigilants et toujours accompagner les jeunes pour en faire des champions et faire rêver les plus jeunes.

L’engouement populaire n’est plus à prouver pour le Tour de France. Le Tour est devenu une marque qui voyage très bien dans le monde entier. Il est attendu par les passionnés et rassemble des millions de téléspectateurs. C’est une vraie réussite à l’international. La multiplication des moyens de communication avec notamment les réseaux sociaux ont fait exploser les plafonds tels qu’on les connaissait il y a encore quelques années. L’engouement est exceptionnel.

Qu'en est-il du du business du vélo ? Connaît-il un boom ?

Comme je le disais, il y a 20 millions de pratiquants et chaque année ce sont 3 millions de vélos qui sont vendus dans l’Hexagone. Il y a un vrai marché et nous pouvons en profiter pleinement en formant les jeunes à devenir des professionnels des métiers du cyclisme. On compte de plus en plus de pistes cyclables, et les politiques pour urbaniser le vélo sont à l’œuvre. Le vélo est intergénérationnel et les enjeux sociaux qui lui sont liés tels en font une pratique à l’avenir plutôt souriant.

Au-delà de la pratique sportive, à quel point le choix du vélo comme mode de transport s'est-il développé en France ?

Il y a une prise de conscience autour du thème de l’utilité publique et de développement durable. Les transports doux sont mis à l’honneur et l’utilisation de matériels non polluants se développe. Le vélo favorise le mieux bouger et le mieux vivre. Les gens en ont de plus en plus conscience. Mais la partie n’est pas gagnée et il est essentiel que les pouvoirs publics investissent pour sécuriser la pratique du vélo. Il faut accompagner cet engouement populaire. J’étais à un colloque à Utrecht en marge du départ du Tour de France et j’ai été très frappé de voir que la Hollande est tournée vers autour de la pratique du vélo au quotidien. Nous devons tendre vers cet exemple.  

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