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Prochaine station, la voiture sans conducteur : pourquoi les taxis et les chauffeurs d’Uber feront un jour lutte commune
©Reuters

Ennemi commun

Des "Google Cars" sans chauffeurs circulent désormais sur les autoroutes de la Silicon Valley. La ville de Singapour réfléchit à un système de taxis sans chauffeurs en ville. Le possible prochain combat des chauffeurs de taxis et... d'Uber.

Erwan Le Noan

Erwan Le Noan

Erwan Le Noan est consultant en stratégie et président d’une association qui prépare les lycéens de ZEP aux concours des grandes écoles et à l’entrée dans l’enseignement supérieur.

Avocat de formation, spécialisé en droit de la concurrence, il a été rapporteur de groupes de travail économiques et collabore à plusieurs think tanks. Il enseigne le droit et la macro-économie à Sciences Po (IEP Paris).

Il écrit sur www.toujourspluslibre.com

Twitter : @erwanlenoan

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Atlantico : A quelle échéance est-il crédible d'imaginer des taxis sans chauffeur ?

Erwan Le Noan : Dès que les voitures sans chauffeur seront bien installées dans le paysage, on pourra envisager de nouveaux usages : pour transporter des petits colis (ce qui bouleversera les métiers de beaucoup de livreurs) ou livrer des achats (le pressing, les courses…) ; et également pour transporter des gens bien évidemment. Les taxis sans chauffeur arriveront : il s’agirait presque seulement d’avoir des "autolib" sans chauffeur. Les usages nouveaux apparaitront d’eux-mêmes, on peut seulement les imaginer car les exercices de prospective sont toujours hasardeux ; qui aurait pu prédire, en 2007, quand l’iPhone a été lancé, à quel point les Smartphone révolutionneraient les pratiques de consommation ?

Une étude de l'Université d'Oxford estime que le métier de chauffeur de taxis ou de VTC a 89% de chances de disparaître dans les années à venir. Pourquoi un tel potentiel d'automatisation dans ce secteur ?

L’automatisation et la robotisation vont conduire à remplacer de nombreux emplois : les études divergent, les experts débattent régulièrement sur l’ampleur du phénomène, mais on sait que certains emplois qui existent aujourd’hui n’existeront plus demain. C’est un processus tout à fait normal (on peut d’ailleurs se féliciter que les robots aient remplacer les ouvriers qui souffraient sur les chaines de production). Les métiers qui impliquent une certaine répétition des tâches seront plus faciles à être automatisés (mais peut-on vraiment en chiffrer la probabilité de façon si exacte ?)

En France, les entreprises du secteur anticipent-elles cette évolution ? Comment s'y préparent-elles ?

L’ensemble des entreprises qui sont soumises à un marché concurrentiel sont incitées à innover et réfléchir à l’avenir. La France compte de très bonnes entreprises dans le secteur automobile, qui se projettent et façonnent l’économie de demain. Valéo ou PSA par exemple s’y préparent

Et les pouvoirs publics ?

Les pouvoirs publics n’ont jamais eu une grande capacité pour anticiper les mutations économiques – et d’une certaine manière ce n’est pas leur rôle. La réaction du gouvernement dans l’affaire des taxis contre UberPop le montre à nouveau. L’administration réagira quand le problème se posera à elle, c’est à dire quand les solutions seront suffisamment abouties pour qu’elle puisse considérer les réguler. C’est l’ordre des choses ; l’important est qu’elle ne ralentisse pas ce processus.

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