Qui sont les riches en France, et qu’ont-ils fait pour en arriver là ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
10% des Français gagnent au moins 3500 à 4000 euros par mois.
10% des Français gagnent au moins 3500 à 4000 euros par mois.
©Reuters

Faites-vous partie des 1% ?

Les Français perçoivent le seuil de richesse en fonction de leur propre niveau de salaire. C'est l'un des constats tirés du sondage réalisé par Odoxa sur le "rapport des Français à l'argent et aux riches". Les seuils de richesses perçus varient de 3500 à 8000 euros.

Nathalie  Cariou

Nathalie Cariou

Nathalie Cariou est consultante en intelligence financière. Elle accompagne les particuliers et les professionnels dans leur relation à l’argent et sur le chemin de leur indépendance, financière ou professionnelle. Elle est l’auteur de deux livres : Prenez la responsabilité de vos finances et Oser devenir riche, aux Editions Jouvence, et depuis 2009, elle dirige la société qu’elle a créée : les Clefs de la Réussite.
Conceptrice d’un programme en ligne pour apprendre la liberté financière
et organisatrice des Rendez-vous de l’indépendance financière , elle intervient régulièrement en conférences et dans les média en tant que coach financier. Vous pouvez retrouver ses tribunes sur l’argent et la liberté financière sur son site : www.clefsdelareussite.fr

 

 

Voir la bio »

Selon le sondage sur le "rapport des Français à l'argent et aux riches", nos concitoyens gagnant moins de 2500 euros par mois estiment que le seuil pour être riche est de 3500 à 4000 euros par mois. Ce seuil perçu culmine à 8000 euros par mois pour les 25% des Français les plus aisés, à savoir ceux gagnant plus de 3500 euros par mois. Pourtant de 3500 à 8000 euros, les profils de ces Français perçus comme étant riches ne sont pas les mêmes. Et ils différent par bien des aspects avec les vrais riches qui ne représentent qu'une infime partie des Français.

Les Français qui gagnent au moins 3500 à 4000 euros par mois : pas si riche finalement ! 

  • Ils représentent 10% de la population française.

  • Leur profil : essentiellement des cadres (nous ne sommes plus dans la sphère du travail manuel) ou des professions libérales.

  • 55% ont fait des études supérieures (bac plus 5).

  • Plutôt urbains, ils ou elles (mais les femmes sont moins nombreuses) travaillent plutôt pour de grandes entreprises.

  • A ce niveau de rémunération, il ne s’agit plus de débutants mais plutôt de personnes dans la quarantaine, ayant une femme à charge.

  • Nous avons affaire à la fameuse "classe moyenne".

  • Pas vraiment riches, mais bien au-dessus du seuil de pauvreté malgré tout, ils sont fragilisés par la crise ; ils piochent dans leur épargne et sont les premiers concernés par le plafonnement du quotient familial.

  • Ce sont de bons consommateurs et de bons épargnants … plus enclins à épargner qu’à investir, avec l’envie de sécuriser leur avenir et celui de leurs enfants, bien conscients qu’ils sont très exposés au risque de chômage.

  • A Paris, ils auront du mal à joindre les deux bouts, en particulier avec un crédit sur le bras et un ou deux enfants en bas âge à faire garder.

  • En province, ils vivent bien mais sans excès (pavillon sans ostentation …)

Les Français qui gagnent 8000 euros par mois : la richesse ordinaire

  • Changement de quartile statistique, nous sommes dans le 1% de français les plus riches.

  • Cadres supérieurs, souvent mariés à un autre cadre supérieur, on les trouve majoritairement dans les grandes villes.

  • Spécialistes quand ils sont professions libérales, cadre supérieur pour une grande entreprise quand ils sont salariés, chef d’entreprises de 10 à 50 personnes.

  • Très urbains, actifs, ce sont de gros consommateurs, standing oblige, mais aussi de gros investisseurs.

  • Leurs revenus en font les chouchous des banques qui leur prêteront volontiers pour investir dans la pierre.

  • Rapidement propriétaires d’une ou deux résidences secondaires (maison de campagne et studio à la montagne ou à la mer) en plus de leur résidence principale.

  • Conscients de faire partie des privilégiés, ils sont "protégés" de la crise et s’inquiètent peu pour l’avenir.

  • Leurs biens serviront de variable d’ajustement en cas de problème.

  • Ils se vivent davantage comme "aisés" que comme riches.

Et après, qui sont les très riches ?

  • Ils font partie des 0,1% de la population française et gagnent au moins 20 000 euros par mois.

  • Parfois encore dans le monde salarial (directeurs généraux ou comité de direction)  mais plus sûrement chefs d’entreprises ou professions libérales.

  • Ils se sont enrichis depuis 2008, avec des revenus du capital toujours plus importants par rapport aux revenus d’activité.

Pour finir, les ultra-riches : des exceptions médiatisées

  • Bien que ce soit ceux dont on parle le plus, il faut bien reconnaître que ce sont des exceptions, presque des anomalies.

  • 6500 multi-millionnaires ou milliardaires (en patrimoine !) environ en France, moins de 0,01% de la population

  • Rémunération mensuelle pour rentrer dans ce club très fermé : 80 000 euros par mois environ

  • A ce niveau de richesse, point de profil type mais des individualités, des dynasties et des familles (souvent) car on ne devient milliardaire en une génération et tout seul !

  • Une chose est sûre néanmoins : s’ils sont riches, les hyper-riches, c’est parce qu’ils possèdent des entreprises, des biens ou des titres.

  • Nous avons quitté depuis belle lurette le monde du salariat et avons affaire à des héritiers ou des capitaines d’industrie.

  • Plus âgés, leur terrain de jeu est mondial et vivent à cheval sur plusieurs pays ou plusieurs continents.

  • La crise leur a été bénéfique : elle a favorisé la rémunération du capital pour ceux qui ont su détecter les bonnes affaires et s’est donc soldée, pour la plupart des hyper riches par une richesse accrue.

Le seuil moyen à partir duquel les Français estiment qu'on peut être considéré comme riche est passé entre 2011 et aujourd'hui de 6 000 à 5 000 euros par mois en termes de salaire et de 1 000 000 à 500 000 euros en termes de patrimoine. Une évolution favorisée par la crise... 

  • La crise a rendu l’argent plus difficile à gagner pour la plupart des Français : c’est donc tout naturellement qu’ils ajustent les seuils de revenus ou de patrimoine à partir desquels commence la richesse.

  • Ils intègrent également en ajustant ces seuils l’augmentation de la pression fiscale qui diminue mathématiquement le reste à vivre (et à épargner) des français

  • Pour autant, la réalité n’est cohérente avec cette perception que pour les Français les plus modestes : les plus riches en effet ont vu augmenter et non diminuer leur patrimoine et leurs revenus.

Toujours selon l'étude réalisée par Odoxa, le nombre de Français affirmant que leur situation est moins bonne que celle de leurs parents est passé de 17% à 54% lors des 12 dernières années. Un sentiment de déclassement qui s'est généralisé au sein de la population française et qui témoinge davantage de fortes craintes quant à l'avenir davantage que d'un reflet de leur situation actuelle. 

  • Les Français ont majoritairement l’impression que les temps sont durs, plus durs pour eux qu’ils ne l’étaient pour leurs parents.

  • Cette vision est bien entendu entièrement subjective et fait abstraction des difficultés rencontrées par ces derniers : conditions de confort incertaines, moyens de communication précaires, opportunités d’affaires bien moins nombreuses, difficulté d’accès à la connaissance

  • Mais l’avenir était plutôt dégagé … ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

  • Il y a fort à parier que le nombre des Français se sentant déclassés est totalement corrélé à la courbe du chômage : ce n’est pas tant leur situation actuelle que les risques pesant sur leur avenir qui conduisent les français à se vivre en déclassement économique.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !