"Les vrais responsables de la crise ne sont pas les libéraux mais les États surendettés !"<!-- --> | Atlantico.fr
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Hervé Novelli, évoque les ambitions futures de cette "galaxie libérale" pour 2012 et au-delà.
Hervé Novelli, évoque les ambitions futures de cette "galaxie libérale" pour 2012 et au-delà.
©Reuters

Free pride

La famille libérale se réunit ce mercredi. L'un de ces principaux leader, Hervé Novelli, évoque les ambitions futures de cette "galaxie libérale" pour 2012 et au-delà. Il dédouane au passage le libéralisme d'une quelconque responsabilité dans la crise économique actuelle.

Hervé Novelli

Hervé Novelli

Hervé Novelli est Président de l’API (l'Association des plateformes d’indépendants). Il a été Secrétaire d'État au Commerce, artisanat, entreprises, professions libérales, tourisme et services. Il était également député européen jusqu'en 2002, et député d'Indre-et-Loire jusqu'en 2007.

 

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Atlantico : La famille des libéraux français se réunit ce mercredi. Quels sont les buts de cette rencontre ?

Hervé Novelli : Je crois que le moment était venu de se rassembler. Il y avait d’abord un prétexte, ou plutôt un symbole : ce mercredi marque l’anniversaire de la chute du mur de Berlin du 9 novembre 1989.

Au-delà de cet anniversaire, il existe aussi la volonté d’enjamber les 25 ans déroulés depuis 1989 et de voir les changements majeurs liés à la mondialisation, c’est-à-dire à la disparition des frontières et à l’échange de produits, marchandises, hommes ou idées. Il ne s’agit pas d’un choix mais d’un état du monde, et comme tel il appelle des perdants et des gagnants.

Enfin, ce rassemblement des libéraux permettra de revenir sur la crise majeure que traverse aujourd’hui le monde. Celle-ci relève en premier lieu d’une crise des États surendettés. Les libéraux sont donc aujourd’hui exonérés de facto des responsabilités qu’on leur a indûment fait endosser. Ils ne sont pas les responsables principaux de la crise financière de 2008 est pour nous c’est très important de revenir sur ce point. Nous avons toujours dénoncé les déficits et le niveau excessif des dépense publiques : aujourd’hui, on voit où ces excès nous mènent et il n’y a aucune raison qu’on en porte les conséquences, y compris sur le plan politique.

Mais est-ce encore possible de se revendiquer libéral aujourd’hui en France, notamment dans un contexte de crise ou le libéralisme est considéré comme responsable de la situation actuelle ?

Ce n’est pas très dur quand on a des convictions ancrées et confortées par l’épreuve des faits. En matière économique et sociale ce sont les solutions et options libérales qui ont été couronnées de succès, puisque c’est aujourd’hui les politiques dirigistes et keynésiennes qui sont à l’origine de nos difficultés. De ce point de vue ce n’est donc pas très difficile de se revendiquer libéral.

Ce qui pose problème c’est que notre influence intellectuelle, qui est assez forte, ne se traduit pas en influence politique. Voilà le défi qui se pose à nous pour les années à venir : être une force influente politiquement, qui puisse vraiment peser à l’intérieur de l’UMP ou à l’extérieur en fonction des évolutions futures.

Notre ambition consiste aussi à montrer que les responsables ne sont pas ceux que l’on croit. Les vrais responsables de nos difficultés actuelles sont les États et notamment les politiques publiques qu’ils ont mené dans une situation de faillite. C’est cette attitude qui est aujourd’hui sanctionnée.

Vous sentez-vous proche d’un candidat particulier pour la présidentielle 2012 ?

Aujourd’hui, il est évident qu’il n’y a pas de candidat libéral à la présidentielle qui se revendique comme tel. En revanche, certains sont plus ou moins mauvais : les plus mauvais sont ceux qui font de la dépense publique la religion de toute politique. Il est facile de les identifier.

D’autres, comme le Président de la République actuel, se trouvent aujourd’hui dans situation de rétablissement de l’équilibre et de baisse de la dépense publique. Sur ce point, c’est assez satisfaisant.

Les propositions que je formulerai au nom des libéraux à la fin de cette soirée seront sur la table pour 2012 : bienvenue à celui qui voudra les reprendre ! Nous espérons que ce soit Nicolas Sarkozy, mais au-delà de l’échéance présidentielle, nous travaillons surtout à l’après 2012.

Je suis en tout cas déterminé à mettre nos idées sur la table avec mes amis. Je pense que celles-ci  font la marque de leur efficacité lorsqu’elles sont utilisées : on peut ainsi citer en exemple le cas canadien en matière de réforme de l’État. Le candidat qui utilisera ces propositions telles qu’elles seront livrées mercredi aura des chances d’avoir des résultats en matière économique et sociale ; ainsi qu’en matière d’équilibre des pouvoirs ou de renforcement du rôle du Parlement.

Vous reconnaissez-vous aujourd’hui dans l’UMP ? Que pensez-vous notamment du mouvement de la « Droite populaire » dont on parle beaucoup et qui se situe idéologiquement assez loin des positions des libéraux ?

Cela ne me choque pas qu’il y ait des expressions fortes qui puissent faire jour. Ce qui me gène davantage c’est lorsqu’on fait peser une chape de plomb sur les libéraux et leurs idées, en prétendant que nous sommes les responsables de la crise actuelle.

Un dernier mot sur François Hollande : une partie de la gauche a semblé le trouver trop « libéral » lors de la primaire PS… Est-il vraiment libéral pour vous ?

Non, parce que pour moi un libéral a quand même comme vision une baisse de la dépense publique. Or François Hollande prône le maintien de la dépense publique, et souhaite même des dépenses publiques supplémentaires.

Le fait qu’il puisse être taxé de « libéral » montre la grande confusion qui existe dans les esprits. C’est aussi pourquoi la réunion de ce mercredi est importante, pour clarifier nos idées au grand public.

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