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Et les priorités des Français pour les prochains mois sont...
©Reuters

Sondage Ifop-Atlantico

En comparaison aux mesures précédentes, réalisées après les attentats du mois de janvier, la question du chômage est moins cruciale, bien qu'elle demeure à la première place. On observe en revanche de fortes variations sur la réduction de la dette et la sauvegarde de l'environnement, selon un sondage Ifop réalisé pour Atlantico.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Quels enseignements peut-on tirer des résultats du sondage ?

Jérôme Fourquet : On constate qu’il y a une forte stabilité dans la hiérarchie des priorités des Français par rapport à la mesure précédente, qui avait été réalisée quelques semaines après les attentats.

La question du chômage demeure en pole position avec un recul cependant de 6 points.  Cela est peut-être à corréler avec les résultats positifs de la croissance française au premier trimestre, qui évoque un début d'amélioration sur le front socio-économique, en tout cas qui signifie que les voyants sont passés du rouge à l'orange.

La Santé occupe une place toujours prépondérante dans les préoccupations des Français, ce qui explique l’extrême sensibilité de l’opinion sur des sujets tels que la sécurité sociale, l’hôpital, ou encore la médecine de ville. Le sujet est au coude à coude avec l’éducation, mais on n'observe pas de remontée malgré la réforme du collège. Pour autant, on ne peut pas dire que cette stabilité traduise un manque d’écho ou d'intérêt de la part des Français sur la réforme portée par Najat Vallaud Belkacem, cette stabilité s'explique davantage par le fait que les Français se sentaient déjà très concernés par la progression impressionnante de la mesure précédente en janvier. Le sujet de l'école était déjà très présent par association avec les débats après les attentats. La délinquance est quant à elle toujours à un niveau élevé. Tout comme la lutte contre l’immigration clandestine ou encore le pouvoir d'achat.

Sur quelles préoccupations observe-t-on de fortes évolutions ?

On observe deux thèmes qui font l'objet d'évolutions intéressantes. Premièrement la réduction de la dette publique, qui était au plus haut niveau au début de l’année 2012 a reflué au niveau de 2010, soit 20 points en-dessous. On peut en tirer des conséquences sur ce qui se passera lors des débats sur le budget car la priorité de réduction de la dette est moins partagée. Inversement, il existe une remontée sur la question environnementale. Ce n’est pas spectaculaire, mais ce sujet n'est qu'à 2 points d’écart avec les déficits alors qu'il existait un rapport d'un sur deux auparavant. Il faudra de même observer cette progression, alors que François Hollande organise une conférence environnementale en fin d'année.

Existe-t-il des variations en fonction des sensibilités politiques, lesquelles ? 

Il y a bien sûr des variations en fonction des familles politiques. Si l’on prend la feuille de route de l’électorat socialiste : le chômage leur est aussi préoccupant que la population à 71%. On trouve ensuite dans l'ordre l'éducation et la santé. En 4ème place, la lutte contre la précarité, puis les thématiques qui ont trait au social.

Pour l'UMP, il est intéressant de voir que le chômage et la délinquance sont à peu près au même niveau. Très frappant, la lutte contre l’immigration clandestine est à 68%, soit la première préoccupation des électeurs de droite. C'est en fait un sujet sur lequel il y a une polarisation extrême : il y a 40 points d’écarts entre le PS et l’UMP sur cette question, alors qu'il représente la dernière préoccupation des électeurs socialistes. La société française est donc coupée en deux. Cette préoccupation est encore plus forte pour l'électorat frontiste à 83%. Sur la dette ou les impôts, si tous les cadres de la droite font des propositions sur ces sujets, très peu se positionnent sur les questions d'immigration, sur la délinquance, or c'est ce qui inquiète vraiment ceux qu'ils sont sensés représenter.

Pour ce qui est du FN : l'immigration clandestine arrive en premier avec 83%, et le chômage en deux à 74%. La sensibilité des électeurs du FN est, malgré ce que l'on a pu entendre, toujours focalisé sur l’immigration. En 3 arrive la lutte contre la délinquance avec 72%. Là où il y a un vrai écart avec l’UMP, c'est bien sur le pouvoir d’achat qui est à 64% soit 20 points d’écart avec l’UMP. Cela s'explique probablement par la traduction de la composition sociologique des deux électorats. Il y a une différence également avec les sympathisants PS qui eux s'inquiète de la précarité.

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