Baromètre 2015 : les Français et le libéralisme, un rapport toujours compliqué<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français ont un rapport compliqué avec le libéralisme.
Les Français ont un rapport compliqué avec le libéralisme.
©Reuters

En toute franchise

GenerationLibre, l’Opinion et iTélé ont réalisé, pour la deuxième année consécutive, un sondage avec l’Ifop sur "Les Français et le libéralisme". Si les Français semblent, de prime abord, plébisciter les idées libérales, leurs déclinaisons pratiques suscitent moins d’entrain.

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GenerationLibre est un think-tank d’orientation libérale avec comme objectif de concevoir et de promouvoir des politiques publiques reposant sur la responsabilité individuelle et les mécanismes de marché. S’appuyant sur une tradition intellectuelle bien établie, d’Alexis de Tocqueville à Jean-François Revel, GenerationLibre a vocation à aborder l’ensemble des sujets d’intérêt général, qu’ils soient économiques, sociaux ou institutionnels.

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Une appétence libérale chez les Français

Comme nous l’avions déjà constaté l’année dernière, l’idée même de libéralisme est, contrairement à des préjugés tenaces, loin de déplaire : 58% des Français en ont une image positive (légère progression par rapport au sondage 2014). Loin d’être cantonné à une élite urbaine et professionnelle, cette proportion atteint même 63% chez les jeunes et dans les communes rurales. L’Etat, a contrario, n’est apprécié qu’à 54%, sans parler de l’Etat Providence, rejeté à 70%. "Liberté" est le mot de la devise de la République préféré par 48% des Français interrogés.

Interrogés sur la devise républicaine, les Français placent majoritairement la "Liberté" devant l’ "Egalité" et la "Fraternité", et les valeurs d’initiative, d’autonomie et de mérite, qu’incarne le libéralisme, se trouvent également en tête de classement.

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De cette appétence pour le libéralisme découle fort logiquement le désir d’un affrontement idéologique plus clair. Selon les sondés, la droite devrait avant tout se définir comme libérale (plutôt que conservatrice, gaulliste, etc.) pour 35% des sympathisants UMP (contre 19% de "gaullistes" ou "patriotes", et 8% de "conservateurs"). La gauche, elle, devrait, selon les sondés, se définir comme socialiste (plutôt que sociale-démocrate, sociale-libérale, etc.). C’est d’ailleurs l’alternative qui fut offerte récemment au peuple britannique, entre des Conservateurs engagés à réduire le poids de l’Etat central, et un Labour explicitement interventionniste.

Pourtant, l’application des principes libéraux à des cas concrets révèle une méconnaissance des alternatives politiques qui pourraient être menées.

Un hiatus entre théorie et pratique

Malgré un appétit apparent pour plus de libéralisme, les Français souhaitent majoritairement que les pouvoirs publics "interviennent davantage" en matière économique. L’Etat est plébiscité pour la gestion des services publics (de la gestion de l’eau au ramassage des ordures, en passant par le permis de conduire), et reste apprécié pour la manière dont il protège les droits fondamentaux (liberté d’expression, droit de propriété, liberté d’entreprendre, etc.).

Le flou entourant les idées libérales se manifeste encore davantage dans la perception des Français de la politique gouvernementale actuelle et des leaders politiques libéraux en France. Ils sont un tiers à estimer que le présent gouvernement pratique une politique d’austérité, une majorité à juger Nicolas Sarkozy le plus libéral, et un tiers des sympathisants de droite à estimer que Marine Le Pen est libérale.

Les résultats du sondage révèlent, par ailleurs, l’engouement des Français pour la mise en œuvre d’un revenu universel.

Les résultats du sondage révèlent, par ailleurs, l’engouement des Français pour la mise en œuvre d’un revenu universel. 60% des sondés se déclarent "favorables à la mise en place d’un revenu de base garanti à tous les citoyens, qui se substituerait à la plupart des allocations existantes", une proportion encore plus élevée chez les moins de 35 ans. Défendue par des sympathisants de droite, comme de gauche, non libéraux pour beaucoup, cette idée, pourtant centrale dans la théorie sociale du libéralisme – le revenu universel est défendu sous la forme d’un impôt négatif par Milton Friedman au chapitre 12 de Capitalisme et Liberté – fait son chemin à visage couvert et rappelle le manque de connaissance sur la théorie, notamment sociale, du libéralisme (cf l’étude de GenerationLibre sur le LIBER, un revenu de liberté pour tous).

Article également publié sur GénérationLibre

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