"Trois souvenirs de ma jeunesse", de Desplechin : n'applaudissez pas avec les moutons <!-- --> | Atlantico.fr
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"Trois souvenirs de ma jeunesse", un film d’Arnaud Desplechin.
"Trois souvenirs de ma jeunesse", un film d’Arnaud Desplechin.
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Atlanti-culture spécial Cannes

On attendait beaucoup, à Cannes, de "Trois souvenirs de ma jeunesse". Mais le dernier Desplechin, délibérément compliqué, n'a rien d'extraordinaire.

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Le réalisateur

Arnaud Desplechin est un enfant du Festival de Cannes où il a débuté avec un court-métrage présenté à la Semaine de la critique, "La vie des morts" (1991). Ont suivi, toujours à Cannes et en compétition officielle pour la palme d’or que Desplechin n’a jamais obtenue : "Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle)", en 1996 ; "Esther Kahn", en 2000; "Un conte de noël", en 2008; et "Jimmy P. (psychothérapie d’un Indien des plaines)", en 2012.

On l’attendait en sélection officielle avec son nouveau film, "Trois souvenirs de ma jeunesse", et, surprise, il est récupéré par la quinzaine des réalisateurs bien contente de présenter ce morceau de choix puisque, apparemment, les sélectionneurs pour la palme n’en ont pas voulu...

Thème

Après avoir été durant quelques années en poste au Tadjikistan, un fonctionnaire récemment installé au Quai d’Orsay revoit défiler sa jeunesse étudiante à Paris et son enfance à Roubaix.

Au cœur de ses souvenirs, Esther, son grand amour, occupe une place centrale, entre, d’un côté, sa famille, un frère et une sœur complices, avec des amis fidèles, et d’un autre côté, une mère détestée et un père démissionnaire. Tout un monde disparu, mais tellement présent dans sa mémoire.

Points forts

- Les jeunes acteurs, tous inconnus, sont formidables, à commencer par le séduisant Quentin Dolmaire qui joue le personnage principal, dans sa jeunesse, tandis que Mathieu Amalric interprète le même dans son âge mûr.

- Comme toujours chez Desplechin, la mise en scène est brillante, notamment dans le cadrage des visages ; le réalisateur retient chaque expression, même la plus fine, la plus volatile. C’est du grand art.

- Bien vue encore l'opposition province-Paris, sans doute moins valable aujourd'hui, à l'heure d'internet ; mais il y a vingt ans, il fallait encore "monter" à Paris et ceux qui restaient se sentaient comme punis.

Points faibles

- Là où ça cloche, c’est dans les allers et retours entre le passé et le présent qui donnent par moment le tournis. Mais pourquoi donc Desplechin ne s’en est-il pas tenu à une intrigue chronologique ? Trop simple de faire simple quand un on est un auteur français reconnu... Il y a des jours où on en a marre de la politique du cinéma d’auteur !

- Et puis la relation amoureuse qui est au cœur de l’intrigue est trop sophistiquée pour être authentique. On voit bien que Desplechin lorgne du côté de Truffaut. C’est vrai que son histoire se situe au moment où Truffaut tournait "Baisers volés". Mais Truffaut travaillait en artisan, et tant mieux si cela se transformait en or ! Chez Desplechin, on met la charrue avant les bœufs, on veut que ça brille tout de suite...

En deux mots

On attendait beaucoup de cette chronique des amours passés, beaucoup trop sans doute. Certes le jeune couple qui se forme et se déforme sous nos yeux est émouvant dans ses maladresses. Mais d’ici à hurler au génie comme le fait une partie de la critique française, moutonnière en diable parce que c’est Desplechin, non. En accord avec les sélectionneurs officiels, copie à revoir…

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Informations

"Trois souvenirs de ma jeunesse", un film d’Arnaud Desplechin. Avec Quentin Dolmaire, Lou Roy-Lecollinet, Mathieu Amalric. Dans les salles le 20 mai.

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