150 ans de câbles sous-marins : les cartes qui montrent que l’internet d’aujourd’hui suit les routes commerciales d’hier<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
La carte des 299 câbles de l'Internet mondial.
La carte des 299 câbles de l'Internet mondial.
©Institut pour l'Economie et la Paix

Ping

La société d'études TeleGeography a mis en ligne une carte mondiale interactive des câbles sous-marins qui connectent l'Internet mondial. Elle ressemble étrangement à une carte des routes maritimes datant de 1912.

Demandez à votre voisin par quel moyen transite la majorité des communications internationales : il y a de fortes chances qu’il réponde, après avoir réfléchit quelques instants, "les satellites". La réponse est pourtant très terre à terre. "Pour les communications internationales, plus de 99% du trafic passe par les câbles sous-marins", a expliqué Alan Mauldin, directeur de la recherche de la société d’études TeleGeography, dans une interview accordée à CNN. La raison est simple : les câbles peuvent transporter beaucoup plus d’information, pour un coût minime.

Autre raison : "Dans un monde où chaque milliseconde compte, l'aller-retour vers les satellites représente une perte de temps inutile", a indiqué au Monde Benjamin Bayart, spécialiste des télécommunications et porte-parole du fournisseur d'accès à Internet associatif FDN.

Depuis l’année dernière, TeleGeography tient à jour une carte de l’ensemble des câbles qui permettent à nos réseaux de communication de fonctionner. Au 15 mars, elle montre 299 câbles déjà construits ou qui seront mis en service d’ici la fin de l’année.

Cliquez sur la carte pour accéder à la version interactive.



Un zoom permet de réaliser que la "fracture numérique géographique", popularisée en France par Jacques Attali en 2008, est une réalité pour de nombreux pays entier. Ainsi, les îles Tonga, mais aussi plusieurs villes de Nouvelle-Zélande ou de Polynésie française, ne sont reliées au reste du monde que par un seul câble. "En Europe, aux Etats-Unis et en Asie les gens n'ont plus à se demander “que se passe-t-il si internet tombe et que je ne peux pas envoyer un email important?” Cela a disparu. Vous n'y pensez plus. Mais si êtes au Bangladesh, vous vous inquiétez encore", souligne Alan Mauldin.


La société d’études vient de réaliser une version vintage de la carte, à l’image des planisphères du début du 20e siècle. Au-delà de l’aspect esthétique (des posters sont en vente), elle permet de se rendre compte d’un phénomène intéressant : beaucoup de ces câbles se superposent parfaitement aux routes commerciales d’avant la première guerre mondiale.

Cliquez sur la carte pour afficher sa version interactive

Le site Vox.com a réalisé une animation qui permet de superposer la carte de TeleGeography avec une carte des routes maritimes de 1912. On voit que Brest, les îles Canaries, Philadelphie ou le Panama restent des hubs importants. "L’interdépendance économique est restée, mais les méthodes et moyens ont changé", note le site.



Peut-on pourtant comparer le commerce maritime du début du 20e siècle à l’échange de données du 21e siècle ? Non, répond le site. Mais dans les deux cas, pour que le système fonctionne, il faut des investisseurs, des partenaires commerciaux, et une volonté de prendre des risques. Ceux-là sont toujours à New-York, Boston, ou Londres… Même si les porte-containers de marchandises viennent maintenant de Chine ou du Bangladesh.

Les premiers câbles de télécommunications sous-marins ont été installés dans les années 1850 et servaient au réseau mondial de télégraphie, comme le montre cette carte du réseau en 1858.



La méthode de pose a, elle, peu évolué : une étude documentaire est menée pour choisir le tracé potentiel de la liaison, en fonction des cartes géographiques et bathymétriques, lois et réglementations dans les zones traversées, activités humaines (pêche, zones pétrolières...). Les câbles sont ensuite chargés sur un navire et « déroulés » sur des centaines de kilomètres. Une charrue sous-marine permet de les enfouir, rappelle Slate.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !