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Sur Internet, même les morts font du business
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Economie collaborative

Pour les sites de location entre particuliers, la communication avec l’au-delà n’est pas encore complètement au point. Ca viendra. Ou pas.

Hugues Serraf pour Drivy

Hugues Serraf est journaliste et directeur de la communication de Drivy, la plateforme Internet de location de voitures entre particuliers.

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La location entre particuliers sur Internet a un gros problème logistique : ça s’appelle la « friction ». C’est à dire le moment de la rencontre entre les propriétaires du bidule à louer (appartement, voiture, tondeuse à gazon…) et leurs clients. Il faut s’organiser pour se retrouver quelque part pour récupérer un trousseau de clés à l’arrivée et le rendre en fin de séjour et ça peut s’avérer un chouia compliqué.

Et qu’un avion soit retardé ou qu’une panne d’essence survienne et, bing, le weekend en amoureux dans un penthouse de charme se transforme en un « Vis ma vie de SDF » de 48 heures…

Du coup, les grands acteurs du secteur cherchent des solutions. Airbnb, le roi de la chambre en ville, teste ainsi tout un tas de procédures comme la mise à disposition des clés chez des partenaires ou dans des cafés, le recours à des sous-traitants chargés de remettre les appartements en état entre deux hôtes, etc.

C’est sûr, ça n’est pas aussi romantique que dans le monde merveilleux du partage convivial, où visiteurs et visités devisent plaisamment autour d’une tasse de thé vert et d’une part de gâteau au chocolat, mais c’est tout de même bien pratique…

Cette dépersonnalisation relative des procédures fait pourtant naître des situations auxquelles personne n’avait pensé, dont certaines peuvent être assez glauques. Imaginez ainsi qu’un appartement soit mis en « location immédiate » sur un site, c’est à dire que son propriétaire ait ouvert des dates de disponibilité ferme sur plusieurs mois, qu’il ait confié l’acceptation des demandes, la remise des clés et l’entretien des lieux à un tiers et qu’il se contente d’empocher les gains versés par le site par virement. Eh bien, il pourrait littéralement aller se jeter du haut d’une falaise sans parachute un soir de déprime et continuer à faire des affaires en ligne.

Newsweek mentionne d’ailleurs l’histoire d’étudiants ayant loué le studio à Brooklyn d’une brave dame recevant des messages ne laissant aucun doute sur son sort récent (« Tu nous manques », « On te reverra au paradis »…).

Anecdotique, cette histoire ? Sans doute encore un peu pour le moment mais pas mal d’acteurs d’Internet on déjà dû élaborer des procédures pour gérer le passage de vie à trépas de leurs membres (Facebook édite une page de conseils pour les décédés potentiels et Google organise votre « digital afterlife »). Bientôt, lorsque la majorité des opérations de location entre particuliers se dérouleront sans interaction (même la location de voitures emprunte ce chemin, chez l’Américain Getaround, on ouvre les autos avec un iPhone), ces situations se multiplieront et il faudra bien en tenir compte.

A moins, évidemment, que faire du business avec les morts ne passe pour un nouveau développement de l’économie numérique, comme le suggère Chorebot, un court-métrage dans lequel un robot domestique continue à servir le café et promener le chien d’un propriétaire accidentellement passé sous une benne à ordures…

Chorebot from Greg Omelchuck on Vimeo.

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