10 idées made in France à plusieurs dizaines de millions d’euros dont vous n’avez probablement jamais entendu parler<!-- --> | Atlantico.fr
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Frédéric Mazella, le créateur de Blablacar.
Frédéric Mazella, le créateur de Blablacar.
©BlaBlaCar

Cocorico

Blablacar, Deezer, pour les plus célèbres, les Français sont loin d'être ridicules dans la création de start-up avec des idées novatrices. L'an dernier, 35 levées de fonds ont été réalisées chaque mois. Pas forcément de gros montants, mais ont peut désormais bel et bien parler de FrenchTech.

Christophe Benavent

Christophe Benavent

Professeur à Paris Ouest, Christophe Benavent enseigne la stratégie et le marketing. Il dirige le Master Marketing opérationnel international.

Il est directeur du pôle digital de l'ObSoCo.

Il dirige l'Ecole doctorale Economie, Organisation et Société de Nanterre, ainsi que le Master Management des organisations et des politiques publiques.

 

Le dernier ouvrage de Christophe Benavent, Plateformes - Sites collaboratifs, marketplaces, réseaux sociaux : comment ils influencent nos Choix, est paru en mai  2016 (FYP editions). 

 
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Les startups française n'ont rien à envier aux américaines si ce n'est que l'accès au financement n'est pas aussi munificent. Selon www.myfrenchstartup.com en 2013 et 2014 on observe environ 35 levées de fonds mensuelles pour un montant annuel de près de 1 milliards d'euros, c'est-à-dire ce que vient de lever Uber il y a quelques jours. Si quelques unes compte leur levées en dizaines de millions, pour la très grande majorité il ne s'agit de quelques centaines de milliers et pour plusieurs dizaines en millions d'euro. Sans doute manque-t-il de carburant financier.

Est-ce simplement le fait d'investisseurs trop peu nombreux ou timorés ? Pas seulement. En dépit de l'inventivité des entrepreneurs, la différence avec les start-up US réside aussi dans l'étroitesse du marché français. Quand les start-up américaine trouvent un marché d'emblée à l'échelle globale (250 millions) même s'il n'est que national, il faudrait aux start-up européenne se lancer d'un seul coup sur le marché européen qui s'avère moins unifié que l'on pense (par la langue, les régulations, la nature de la concurrence...). On remarquera d'ailleurs que les récentes levées de fonds à 100 millions d'euro ont pour finalité l'internationalisation. Dans le monde digital, une échelle globale signifie de rassembler plusieurs dizaines de millions d'utilisateurs, mieux encore plus de cent millions.

Il n'empêche que de belles idées, de belles pépites, sortent du sol national, et que ce n'est pas pour rien qu'on peut parler d'une FrenchTech. En voici quelques une à suivre dont la sélection est en partie arbitraire visant moins à un classement qu'à donner une photo de l'innovation française (les données viennent de Maddyness, Myfrenchstartup, et Crunchbase).

• Critéo : est sans doute le recordman de la levée de fond avec un total de près de 230 millions et un chiffre d'affaire de l'ordre de 444 millions d'euro. L'innovation principale est l'invention du retargeting, et la compétence savoir cibler les publicités vers les consommateurs intéressés. Les français ont du talent dans le marketing.

 • Sigfox : vient de lever 100 millions d'euros fraîchement. L'entreprise de Toulouse – la France n'est pas que Paris – propose de développer un réseau cellulaire visant à supporter les communications de l'internet des objets, cette nouvelle vague de internet qui se répondre à distribuer des milliards d'objets connectés dans l’industrie plus encore que dans nos foyers.

• Blablacar : Devenue en deux ans une marque réputée et un réel compétiteur de la Sncf, en juin l'entreprise a levé 100 millions de dollars (ce qui la met en quatrième place des acteurs mondiaux d'"sharing economy") pour assurer son développement international. Ce n'est plus tout à fait une start-up dans la mesure où l'entreprise désormais sert un marché solide de plusieurs millions d'utilisateurs, l'enjeu est désormais de servir plusieurs centaines de millions.

• Deezer : sans doute la marque la plus connue désormais, est-ce encore une startup ? Oui si on considère que son marché est mondial, oui si désormais le streaming est le principal vecteur de revenu pour la musique, oui si on se rappelle que le marché de la musique est une niche pesant, pour la France moins de 500 millions d'euros. L'échelle globale est une nécessité.

• Withings : célébrée au récent CES, la start-up a accumulé 34 millions de dollars de fonds. Spécialiste de la conception des objets connectés, du biberon à la montre, de la balance à la caméra, développant une plate-forme de données de premier plan, withing a tout pour devenir un leader global dans le domaine de la santé et du bien-être connecté.

• 1000mercis : spécialiste de la publicité digitale risque d’être un acteur-clé du big data appliqués au marketing, emploi plus de 200 personnes graphistes, informaticien, data scientist, est un des beaux exemples des entreprises de services marketing qui se sont développés avec le digital, avec aujourd'hui des bureaux à Londres New York et Dubaï.

• Virtuoz : est devenue américaine avec son rachat par Nuances communication. En 2013 elle avait levé un total de 38 millions de dollars. Spécialiste de l'interaction en langage naturel, elle fait vivre les agents virtuel que l'on croise sur le web : Lisa, Laura, et autre Philippe, ces avatars presqu'intelligents qui répondent à nos questions. Sa réussite illustre aussi le risque majeur de nos start-up : se faire absorber par les leaders de la silicon valley.

• Captain Train : Capitaine Train a levé 5,5 millions et débauche le président de Deutsche Bahn France. En proposant une interface simplissime pour réserver ses billets de train, elle s'engouffre dans le marché considérable du ticketing et du booking qui s'il s'est imposé dans l'hôtellerie offre des perspectives énormes : du train aux spectacles, des bus à la restauration (on aurait pu retenir Lafourchette.com), du sport aux musées.

• Captain dash : C'est un pionnier des tableaux de bords (Dashboard). En se connectant à des dizaines d'api, aujourd'hui les entreprises peuvent distribuer sur les millions d'écrans de leurs employés des informations utiles et personnalisées - indicateurs de performance, état du marché, de la concurrence, opinion des consommateurs, et aider à agir plus vite et plus précisément. Le big data est censé nourrir ce nouveaux marché.

• Ynsect : L'entreprise vient de lever 5,5 millions d’euros. Un bel exemple de l'activité dans les biotech face au défi des besoins alimentaires et de la transformation de l'agriculture à la recherche d'autres solutions pour nourrir la planète. On aura été sans doute injuste en ne citant pas d'autres cas notamment dans la santé, la pharmacie, la génétique. Mais au moins celui ci est emblématique d'un avenir qu'on souhaite durable.

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