3 jours à New Delhi, 6 heures d'espérance de vie en moins : les impressionantes images de la ville la plus polluée au monde<!-- --> | Atlantico.fr
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La pollution a fortement augmenté ces dernières années à New Delhi, avec l'explosion du parc automobile.
La pollution a fortement augmenté ces dernières années à New Delhi, avec l'explosion du parc automobile.
©Reuters

De l'air

En hiver, le brouillard causé par la pollution atmosphérique y est omniprésent. Phénomène encore inconnu il y a 50 ans, en décembre dernier, il a entraîné l'annulation de plusieurs vols et de plus d'une centaine de trains en une seule journée.

L'hiver s'est installé dans la capitale de l'Inde. Le ciel, d'habitude obstrué par le brouillard, retrouve un peu de clarté. Année après année, la pollution atmosphérique qui enveloppe New Delhi est devenu plus dense, jusqu'à atteindre un niveau dramatique, comme le montrent ces images embrumées, publiées par le site d'information Quartz.

Il y a 60 ans, en Inde, les épisodes brumeux étaient très rares en hiver. Aujourd'hui, le brouillard est tel qu'en décembre dernier, les compagnies aériennes ont dû annuler plusieurs vols et 115 trains ont été retardés sur une seule journée, à cause de la trop faible visibilité, rapporte Quartz. Le phénomène s'est accru de manière inquiétante.

Lors de l'hiver 1951, d'après des données de l'Institut Indien de Technologie de New Delhi, une seule journée de brouillard avait été recensée, entre décembre et février. En 2013, sur la même période, on compte 74 jours de brouillard. Celui-ci est particulièrement important quand les conditions météorologiques se caractérisent par des températures basses, peu de vent et un taux d'humidité important.

Des militaires répètent dans la brume pour la parade du Republic Day, à New Delhi.

Un membre des forces de sécurité des douanes répète pour la parade du Republic Day, un matin d'hiver à New Delhi.

Comment l'Inde en est-elle arrivée là ? En cause : l'urbanisation, mais surtout l'explosion du nombre de voitures, pour la plupart équipées de moteurs diesels. Selon des prévisions, l'Inde comptera 400 millions d'automobiles en 2030 ! L'agriculture est également pointée du doigt. Dans la région du Pendjab, voisine de New Delhi, 7 à 8 millions de tonnes de déchets végétaux issus des rizières sont brûlées illégalement chaque année. Le phénomène est tel qu'il a été remarqué par la Nasa, qui a publié des images des nappes de fumée au-dessus des millions d'hectares de terres agricoles du Pendjab.

A New Delhi, le niveau de particules fines PM 2,5 (dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 microns), particulièrement toxiques et responsables de nombreuses maladies respiratoires, est le plus élevé au monde. En mai 2014, une étude publiée par l'Organisation Mondiale de la santé (OMS) a classé la capitale indienne au premier rang des villes les plus polluées au monde, avec une concentration de particules fines PM 2,5 de 153 microgrammes par mètre cube. Une première place réfutée par l'Inde…

La qualité de l'air à New Delhi est encore pire que ce que l'on pensait, selon les conclusions d'une étude, rapportée par le Time en novembre 2014. Les chercheurs ont sillonné les rues de la capitale indienne dans un pousse-pousse motorisé, équipés d'appareils de mesure de la qualité de l'air. Ils ont découvert qu'au niveau des routes, la pollution de l'air était huit fois plus importante que la moyenne. Pourquoi un tel décalage ? Tout simplement parce que les appareils de mesure de la qualité de l'air sont situés en haut des bâtiments, où la pollution est moins forte qu'au sol.

L'air de la ville est tellement pollué qu'à titre d'exemple, la visite de trois jours de Barack Obama en Inde, du 25 au 27 janvier 2015, lui aurait coûté six heures d'espérance de vie. Ces images de New Delhi, dont certaines montrent les plus célèbres monuments de la ville, montrent comment les 16 millions d'habitants respirent l'air le plus pollué au monde.

Des Indiens se réchauffent autour d'un feu devant leur abri de fortune, un froid matin de décembre.

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