Comment les oiseaux migrateurs propagent le virus de la grippe (et pas que) <!-- --> | Atlantico.fr
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Les épizooties chez les volailles pourraient devenir plus fréquentes
Les épizooties chez les volailles pourraient devenir plus fréquentes
©Reuters

Et vous pensiez que c'était les poignées du métro...

Selon l'Organisation mondiale pour la santé des animaux, les oiseaux migrateurs sont le principal réservoir et vecteur de propagation de la fièvre de West Nile et d'autres maladies.

Les épizooties chez les volailles pourraient devenir plus fréquentes à l’avenir, en particulier dans les pays mal préparés, alarment dans la revue Science une équipe de scientifiques dirigée par le Dr Ron Fouchier. Une souche résistante trouvée dans un élevage de canards au Royaume-Uni l’année dernière pourrait avoir été transporté par des oiseaux sauvages venus de Russie, selon les chercheurs néerlandais. Le virus représente un faible risque pour la santé humaine, mais les oiseaux sauvages qui parcourent de longues routes migratoires doivent être surveillés.

La souche H5N8 de la grippe aviaire est apparue l'année dernière en Russie, en Asie de l’Est, en Amérique du Nord et dans quatre autres pays européens, dont le Royaume-Uni. Au Royaume-Uni, les canards ont été touchées dans une ferme de Driffield, dans le Yorkshire. Un autre foyer de grippe aviaire a été détecté dans le Hampshire. Le virus est de la forme H7N7, moins sévère. Des millions de volailles ont été abattues suite à la découverte de ces infections. 

Pour les scientifiques aux Pays-Bas, la présence du virus H5 chez un oiseau migrateur de Russie et d'autres découvertes de virus chez les oiseaux sauvages et les volailles est "inquiétante". "Malgré le risque de santé publique actuellement faible, les foyers doivent être étroitement surveillés étant donné que plusieurs espèces animales sont sensibles et que les virus de la grippe sont généralement imprévisibles" a déclaré un chercheurs du Centre médical Erasmus. "Les oiseaux sauvages avec de longues routes migratoires doivent être surveillés et des contrôles renforcés chez les volailles doivent être mis en place", ont-ils ajouté précisant que les contrôles semblaient insuffisants aujourd’hui. 

Les scientifiques étudient également d'autres moyens de propagation du virus dans le monde entier comme le commerce illégal de volailles et la contamination des véhicules ou des équipements.

Mais un récent rapport de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a révélé que le tracé de propagation de la maladie restait incertain. En effet, toutes les exploitations touchées en Europe avaient gardé les oiseaux à l'intérieur. Ce qui suggère qu’une transmission directe des oiseaux sauvages aux volailles d'élevage est peu probable. Les experts expliquent qu'il n'y a pas de routes de migratoires directes connues de l'Asie orientale vers l'Europe. Les oiseaux migrateurs infectés en Asie de l'Est pourraient avoir transmis le virus à d'autres espèces dans des élevage et lors d’escales en Eurasie. 

Dr Derek Gatherer de l'Université de Lancaster demande des recherches supplémentaires sur la grippe dans les populations d'oiseaux sauvages au Royaume-Uni, en particulier dans les espèces migratrices en provenance d’Europe. "La réponse britannique à la grippe aviaire est orientée vers l'agriculture - ce qui est bien parce que bien sûr, nous devons protéger notre industrie de la volaille - mais pour vraiment comprendre la grippe aviaire nous devrions également l’étudier dans son cadre naturel," a-t-il déclaré à la BBC News. Ainsi, nous aurions un meilleur  système d'alerte en cas de menace pour l'agriculture. 

Sciences et Avenir fait état le 6 décembre 2010 d’un autre virus transporté par les oiseaux migrateurs. Il s’agit du virus du Nil occidental, aussi appelé la fièvre de West Nile, provoquant chez l’homme des encéphalites potentiellement mortelles. Le virus fait son apparition aux États-Unis à New-York en 1999. "Trois ans plus tard, en 2002, l’épidémie touchait déjà 44 Etats américains et tuait 284 personnes. Véhiculé par les oiseaux, ce virus s’est propagé plus facilement dans les régions où les espèces d’oiseaux étaient les moins diversifiées", rapporte le magazine scientifique.

Si la transmission aux autres oiseaux, ainsi qu’à l’homme et aux chevaux, se fait par l'intermédiaire des moustiques, les oiseaux sont le principal réservoir et vecteur de propagation de la fièvre de West Nile confirme l’Organisation mondiale pour la santé des animaux (OIE).

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