Scandale chez Claude Bartolone ! Comme chaque année avait lieu, mardi dernier, la remise des prix du Trombinoscope à l'Hôtel de Lassay, la résidence du président de l'Assemblée. Décernant le titre "d'élu local de l'année" au maire FN Steeve Briois, la cérémonie n'a pas été du goût du maître de maison, qui l'a boycottée.
Le prix du trombinoscope est destiné depuis des années, non pas à récompenser, mais à "distinguer" des hommes politiques qui ont marqué l’actualité, soit par leur talent soit par leur ascension inattendue, soit par leurs capacités… Cette année comme les autres, un jury (dont Arlette Chabot et Bruno Dive faisaient partie) devait récompenser les parcours les plus remarqués. Les résultats, rappelons-le, furent les suivants :
Ministre de l'année : Ségolène Royal, Elu local de l’année : Steeve Briois (Maire FN Hénin-Beaumont), Révélation politique de l’année : Emmanuel Macron, Député de l’année: Laurent Beaumel, Personnalité politique de l’année : Manuel Valls, Sénateur de l’année : Gérard Larcher (Président du Sénat), Européen de l’année : Matteo Renzi.
Mais voilà-t-il pas que le jury était de bonne foi et, saisi d'un désir d'égalité républicaine nomma, non sans une certaine audace : Steeve Briois dans la catégorie "élu local de l'année, pour son travail d'implantation".
Et tout à coup, le château de cartes politico-médiatique s'effondra. "Ciel mon FN !" Le président de l'Assemblée nationale, apparemment tombé du placard comme dans les comédies de Feydeau joua la stupéfaction ! Claude Bartolone offusqué, tourna les talons : "Courage fuyons"... en trouvant le temps de se justifier, il ne pouvait présider une telle manifestation (dans laquelle on faisait comme si il y avait des élus FN !) et le pire étant que le Prix du Trombinoscope se déroulait dans les salons de l'Assemblée Nationale comme tous les ans, chez lui.
La témérité devint alors contagieuse… Ségolène Royal eut vent de l'affaire et au dernier moment eut un empêchement (coiffeur ?) et ainsi de suite, de défections en défections. Il fallut très vite un responsable et un coupable, le prix fut cette fois discerné à Arlette Chabot !
Arlette Chabot qui possède par ailleurs à son actif des décennies de neutralité journalistique et que franchement on ne peut pas soupçonner de soutenir le Front National, ni quelque parti qui puisse s'y apparenter. Le jury lui-même commença alors à se décomposer (de peur), un des membres se rétracta, héroïque, en disant qu'en fait il n'avait jamais été d'accord pour désigner l'individu objet du scandale.
Ce spectacle est pitoyable, pitoyable sur le fond, pitoyable sur la forme, et en dit long sur la "colonne vertébrale" des participants, d'où qu'ils viennent.
Précisons que c'est plutôt à l'honneur du "Prix du Trombinoscope" d'avoir bravé le politiquement correct en tentant de considérer qu'un élu, quel que soit son parti puisque ce parti est forcément républicain, sinon il serait interdit, doit être éligible. Or, il paraîtrait selon le Président de l'Assemblée Nationale que le "Front National n'est pas un parti comme un autre" ?
Que Monsieur Bartolone, quitte donc l'hémicycle lorsque les 2 élus FN actuels y rentrent !? Ou alors interdisons une fois pour toutes le Front National, qui au passage, recueille environ 25% des voix.
Continuons aussi de faire sa promotion en le "stigmatisant" (mot favori des politiques), jouons les Tartuffe, "cachez ce FN que je ne saurais voir"... excellent pour leur faire gagner des électeurs.
L'objection la plus sordide consista à évoquer comme prétexte supplémentaire l'anniversaire de l'holocauste. Un jour que nous devons respecter comme un deuil international, mais en quoi un malheureux élu FN porte-t-il atteinte à la mémoire des camps de concentration ?! Que Jean-Marie Le Pen ait fait preuve en sont temps d'un inqualifiable révisionnisme n'entache pas 25% de la population française qui n'est en aucun cas antisémite. Et d'ailleurs Marine Le Pen a pris soin de se démarquer de cette sordide obsession paternelle, ce serait même partiellement à cause de cela qu'elle voudrait changer le nom du parti.
Si besoin est de l'affirmer, le Front National est aussi loin de mes valeurs personnelles que peut l'être le communisme, et mes conviction économiques sont totalement à l'opposé ; mais je me battrai pour que ceux qui sont de ce bord puissent l’exprimer ; lamentable cette pleutrerie qui consiste à se cacher derrière son petit doigt. Honte à vous ! Messieurs les censeurs, honte à cette tornade twittesque et médiatique que vous avez déclenchée. La confusion des genres en matière de liberté d'expression atteint son apogée au plus mauvais moment !
Pitié, enfin pour celui qui n'avait rien demandé et qui semblait avoir fait ses preuves en tant qu'élu... en tout cas suffisamment pour être retenu par des gens jusqu'ici hors de tout soupçon.
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