30 ans que les thermostats existent et on ne sait toujours pas vraiment les utiliser alors qu’ils sont une source potentielle d'économies d'énergie majeure <!-- --> | Atlantico.fr
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30 ans que les thermostats existent et l'on s'en sert toujours aussi mal.
30 ans que les thermostats existent et l'on s'en sert toujours aussi mal.
©flickr.com

Pas simple...

Les thermostats se résument rarement à deux boutons pour monter ou baisser la température... Une difficulté qui entraîne leur mauvaise utilisation et un gâchis d'énergie considérable. Mais une excellente illustration aussi de la complexité de la technologie à l'intérieur du résidentiel, qui est pourtant une condition nécessaire à la réussite de notre transition énergétique.

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni est présidente d'Economie d'Energie et de la Fondation E5T. Elle a remporté le Women's Award de La Tribune dans la catégorie "Green Business". Elle a accompli toute sa carrière dans le secteur de l'énergie. Après huit années à la tête de Primagaz France, elle a crée Ede, la société Economie d'énergie. 

Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages majeurs: Intelligence émotionnelle (2008, Maxima), Mutations énergétiques (Gallimard, 2008) ou Comprendre le nouveau monde de l'énergie (Maxima, 2013), Understanding the new energy World 2.0 (Dow éditions). 

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Atlantico : Les thermostats supposés améliorer notre régulation de la consommation d'énergie sont mal utilisés, et ont d'ailleurs l'effet inverse nous faisant trop consommer. Pourquoi ce système, déjà répandu et qui n'a plus rien de révolutionnaire, est-il si complexe à appréhender ?

Myriam Maestroni : Il s'agit d'une excellente illustration de la complexité de la technologie à l'intérieur du résidentiel, qui est pourtant une condition nécessaire mais non suffisante pour réussir la transition énergétique.

On a en effet trois leviers principaux pour réussir cette transition : le comportement (comment on souhaite se chauffer, quel mode de vie on souhaite avoir...), l'investissement dans les technologies et le coût de leur utilisation (dans un contexte où l'on consomme de plus en plus d'énergie et où nous devenons éléctro-dépendants), et les nouvelles technologies qui apparaissent pour accompagner cette transition.

Et d'ailleurs, les thermostats ont été l'une des premières inventions pour accompagner cette transition. Il a donc impulsé un changement de comportement, en diffusant l'idée qu'il fallait mieux penser à sa consommation, savoir définir ce que serait sa chaleur de jour, sa chaleur de nuit etc.  

Quelles économies peut-on attendre d'une meilleure utilisation des thermostats ? 

Le calcul le plus courant considère qu'un degré de plus ou de moins génère une dépense ou une économie de 7% de la consommation d'énergie. Il faut bien sûr nuancer puisque la température recommandée de chauffage entre le jour et la nuit varie, que les personnes peuvent être très présentes ou plutôt absentes de leur logement, que l'on préfère généralement avoir plus de chaleur le week-end qu'en semaine...

Ces systèmes sont perçus comme complexes, voire incompréhensibles, du fait de fonctions trop nombreuses, là où les utilisateurs ne s'intéressent qu'aux boutons "+" et "-" pour régler la température. Les thermostats ont-ils leur part de responsabilité dans la mauvaise utilisation qu'on en fait ?

La température souhaitée par les consommateurs dépend des habitudes de vie. Or cela change en fonction de la composition de la famille. Il n'y a pas le même souhait pour un jeune couple sans enfant, un couple avec enfants, des personnes âgées... Et cela même si la maison est exactement la même.

Chaque foyer a ces caractéristiques. Les thermostat domestiques sont obligés de prendre en compte cette diversité. A l'inverse, les immeubles de bureaux, eux, ont des fenêtres qui parfois ne s'ouvrent pas, des systèmes de détection de présence, des minuteries... Cela permet d'automatiser l'utilisation des thermostats, ce qui n'est pas possible dans les familles du fait de leur diversité, qui oblige donc à régler soit même son thermostat selon ses choix de vie.

La mauvaise utilisation des thermostats n'est-elle pas le signe d'une population qui accepte les économies d'énergie tant qu'elle n'a pas à s'y investir personnellement ?

Je ne parlerai pas forcément de "mauvaise utilisation". Les thermostats ont en effet beaucoup évolué, permettant des programamtions très différentes. Mais les mode de vie aussi ont beaucoup évolué, et on voit maintenant des thermostats qui peuvent quasiment se régler à distance.

Le fait d'avoir aussi iune facture énergétique qui commence à s'alourdir, va amener la population à s'investir de plus en plus sur la question de la gestion de son énergie.

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