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Jean-Christophe Fromantin : "Nous portons une lourde responsabilité dans notre laxisme vis-à-vis de ces phénomènes d’immigration"
©Reuters

Bonnes feuilles

Le temps du renouveau sera celui de la réconciliation autour d’un projet lisible, concret et fédérateur. Car il est urgent de réconcilier les Français avec leur avenir. Extrait de "La France réconciliée", de Jean-Christophe Fromantin, publié aux éditions de l'Archipel (1/2).

Jean-Christophe Fromantin

Jean-Christophe Fromantin

Jean-Christophe Fromantin est Maire de Neuilly-sur-Seine depuis 2008 et député des Hauts-de-Seine depuis 2012. Entrepreneur dans le secteur du commerce international, il a créé plusieurs sociétés et il est l’un des rares chef d'entreprise à siéger à l’Assemblée nationale. Il crée le groupe UDI à l’Assemblée nationale avec Jean-Louis Borloo en 2012 puis participe à la création de l’UDI dont il fut candidat à la présidence et vice-président jusqu'en novembre 2014.

Convaincu que la France a besoin d'un grand projet qui confirme sa vocation dans la mondialisation, fixe ses axes de croissance et stimule son attractivité, Jean-Christophe Fromantin est à l'origine du projet d’Exposition Universelle pour la France en 2025.

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Nous portons une lourde responsabilité dans notre laxisme vis-à-vis de ces phénomènes d’immigration. Cette responsabilité est d’autant plus lourde qu’une politique d’ouverture sur le monde, telle que nous devons la pratiquer pour entrer dans la dynamique de la mondialisation, tout en restant fidèles aux valeurs universelles de la France, devrait nous inciter à aborder ce sujet dans le cadre d’un véritable projet politique. Cette politique devrait faire preuve d’une grande exigence d’intégration des migrants ; elle devrait également tenir compte de la capacité d’assimilation des Français et du potentiel d’emploi ; mais faire preuve aussi d’une très grande fermeté vis-à-vis de tous ceux qui viennent remettre en cause la cohésion nationale ou la sécurité des Français. Notre politique d’immigration devra dorénavant s’appuyer sur le seul principe d’intégration dans la société française. Elle suppose une régulation des flux à la hauteur de nos capacités d’accueil et une intransigeance sur le respect des valeurs de notre pays. Elle suppose également que nous arrêtions cette terrible hypocrisie vis-à-vis des populations candidates à l’émigration, en particulier en Afrique, qui consiste à multiplier les signaux d’accueil sans avoir les moyens ni d’accueillir, ni d’intégrer dignement. L’absence de contrôle aux frontières de l’Europe, et plus généralement l’absence de doctrine européenne sur l’immigration, comme sur le droit d’asile, y participe directement. Tout comme les largesses de notre État providence qui préfère assouvir sa bonne conscience avec, par exemple, l’aide médicale d’État, plutôt que mener de véritables politiques de partenariat avec les pays africains. La vision de l’homme qui a forgé les principes fondateurs de notre République – et les racines chrétiennes dont sont issues nos valeurs fondamentales – a une autre ambition pour l’épanouissement de l’être humain : celle de se réaliser pleinement dans un projet de vie. Et surtout pas celle qui est pratiquée aujourd’hui ; et qui consiste à favoriser son déracinement, pour atterrir dans des sociétés en crise avec pour seule proposition l’aide d’urgence et, comme seul projet possible, l’isolement dans une communauté culturelle. Avec, de plus en plus, l’intégration de ces immigrés dans des réseaux de travail qui, dans certains cas, renouent avec des formes modernes d’esclavagisme. Notre République n’est pas digne quand elle n’a pas le courage de traiter cette situation avec conviction et courage, quand elle laisse le débat se réduire à deux propositions : l’ouverture irresponsable et l’isolement. Dans les deux cas, nous ne laissons aux populations concernées aucune autre alternative que celle de la violence et des communautarismes. On est très loin des valeurs universelles de la République.

Quand le pape Benoît XVI, dans son encyclique sociale1 de 2009, appelle à la réalisation de « tout homme et de tout l’homme », il invite les pays développés et les organisations internationales à mettre en oeuvre des politiques de développement pour permettre aux pays en difficulté d’être les « artisans de leur destin ». C’est probablement un des grands enjeux des années à venir ; un de ceux dont l’Europe doit se saisir pour créer les conditions d’une prospérité universelle et d’une réconciliation avec les « peuples de la faim ».

1. Benoît XVI, encyclique Caritas in veritate (« L’amour dans la vérité »), 29 juin 2009.

Extrait de "La France réconciliée", de Jean-Christophe Fromantin, publié aux éditions de l'Archipel, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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