Défaite d’Obama : pourquoi la gauche française pleure-t-elle tant ?<!-- --> | Atlantico.fr
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La victoire des Républicains aux élections du midterm plonge la gauche (ce qu'il en reste) dans le deuil.
La victoire des Républicains aux élections du midterm plonge la gauche (ce qu'il en reste) dans le deuil.
©Reuters

Noir, c'est noir

La victoire des Républicains aux élections du midterm plonge la gauche (ce qu'il en reste) dans le deuil. Il ne lui restait plus grand-chose, et même cela a finalement disparu.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand Barack Obama fut élu (et dans une moindre mesure quand il fut réélu) on assista en France à une hystérique fièvre amoureuse. Des journaux - Libération, Le Nouvel Obs, Télérama, Le Monde etc – firent des "Unes" passionnées et passionnelles pour lui déclarer leur flamme. Radios et télés emboîtèrent le pas. Obama était devenu l’homme que nous devions aimé le plus au monde.

Les fabricants du Sentier firent fortune en vendant par centaine de milliers de tee-shirts "Yes we can!" qui remplacèrent ceux, un peu démodés, à l’effigie de Che Guevara. Le monde, c’était sur, allait changer de base et la statue de la Liberté, éteinte par l’abominable Bush, illuminerait de nouveau le planète. Ainsi nous étions, enfin, passé de l'ombre à la lumière.

Et que lui trouvaient-ils à Obama tous ces amants enfiévrés ? Juste une chose : il était Noir ! Et dans des journaux passablement conformistes, on se mit à rêver à voix haute. "Et si un Arabe ou un Noir devenait président la République". Que de joie, que de bonheur en perspective.

Personne de ceux qui participaient à cette liesse amoureuse ne s'avisa qu'Obama avait gagné, peut être, car il était plus jeune, plus intelligent, plus dynamique que son adversaire républicain. Non il fallait qu'il soit Noir et que Noir !Black is beautiful.... Personne non plus de ceux là ne se décida à voir en lui un Américain (ce qu’il était). Américain c’était moche, Noir c’était beau...

Car dans ces milieux-là (et ils ont ça en commun avec l’extrême droite) il était de bon ton de haïr l'Amérique. L’Amérique source de tous maux, impérialiste, prosternée devant le dollar et soumise aux banquiers de Wall Street. Cette Amérique là la gauche "pensante" l'avait vomie avec un cinéaste du nom de Michael Moore. Dans deux films follement applaudis chez nous, il l'avait montrée sous les traits répugnants d'une horrible personne appelée Bush et avec les faces particulièrement repoussantes de beaufs texans amoureux des armes et de leur usage. Moore fut une vedette en  France. Pas aux États-Unis.

Post coitum triste... Aujourd’hui la gauche est triste. On l'a privée de l'homme qu’elle avait tant aimé. Comme elle ne vit que par procuration ses larmes sont certainement sincères et abondantes. Elle avait eu Hugo Chavez, militaire populiste et révolutionnaire, au Vénézula. Chavez est mort. Il lui reste un certain Evo Morales, président de la Bolivie. Sa qualité première pour ses adorateurs : il est d’originaire indienne ! Mais bon, un Noir c'était quand même mieux ...

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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