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120 ans et plus : pourquoi l'homme n'atteint pas l'âge pour lequel il est biologiquement programmé
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Bonnes feuilles

La médecine longévitale de Didier Van Bruyssel nous donne les clés pour garder une forme optimale tout au long de notre vie. Extrait de "Rester jeune jusqu'à 100 ans et plus", de Didier Van Bruyssel, publié aux éditions Robert Laffont (2/2).

Didier Van Bruyssel

Didier Van Bruyssel

Longtemps journaliste spécialisé dans le médical (Le Journal du médecin, Le Monde Médical, Dialogue Santé), Didier Van Bruyssel a ensuite dirigé pendant cinq ans la Long&Vital Clinic, spécialisée en médecine fonctionnelle et anti-âge. Il participe à de nombreux congrès et séminaires médicaux. Rester jeune jusqu'à 100 ans est son premier essai.

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Définir notre âge par celui de notre état civil revient à admettre que nous sommes tous voués au même destin. Mourons- nous tous au même âge ? Avons- nous tous les mêmes maladies ?

Fadaises et billevesées.

Le seul âge vrai est notre âge physiologique ou biologique, que nous nommons communément et un peu vite celui de nos artères.

Il reste que nous sommes évalués par rapport à un chiffre officiel insignifiant. Mal jugés.

L’âge biologique maximal que peut atteindre un être humain est de 120 ans – au moins.

Cela a été vrai de tout temps, mais nous n’avons pas les moyens de prouver l’existence de centenaires et plus avant l’instauration récente des registres d’état civil.

On a cependant connu des créatures de 110 ans dans l’Antiquité.

Vespasien fit procéder au recensement des centenaires vivant entre les Apennins et le Pô. Pline révèle que l’on trouva plus de 170 personnes ayant dépassé 100 ans sur une population de 3 millions d’individus. Marcus Apponius, le doyen, avait même, paraît- il, atteint 150 ans !

L’Histoire regorge de récits de fringants macrobes dont on ne pourra jamais vérifier la véracité. Onomacrite nous informe qu’en Grèce des hommes et des familles entières jouissaient d’une perpétuelle jeunesse pendant des siècles. Valère Maxime nous parle d’un roi qui mourut à 802 ans ! Épiménide de Crète aurait vécu trois siècles. Il n’était, paraît- il, pas rare de voir les moines du mont Athos atteindre les 150 ans. Les saints aussi s’accrochent. Le neveu de Marie, saint Siméon, fut martyrisé à 107 ans. Saint Antoine mourut à 105 ans, l’ermite Paul à 113 et saint Narcisse à 165. Que dire du bien heureux Mathusalem, grand- père de Noé, qui fêta ses 969 années !

Bien sûr, nous sommes en pleine affabulation. Il y a cependant dans la nature de beaux exemples de longévité extraordinaire. Les gènes sont éternels. Les bactéries et les levures se clonent indéfiniment. Les éponges, les homards et les anémones de mer ne vieillissent pas. Des pins poussant dans les montagnes du Nevada (près de la vallée de la Mort !) atteignent 4 600 ans et, en Californie, des buissons d’immortelles battent le record des 10 000 ans.

Il est pourtant évident que nous mourons la plupart du temps bien en deçà de notre limite. Nous sommes programmés pour vivre 120 ans et plus. Jusqu’au jour où nous pourrons nous déprogrammer ou nous cloner.

Nous mourons plus tôt parce que nous sommes vulnérables aux maladies, aux dysfonctionnements et à l’hérédité. Ce risque est exprimé par l’espérance de vie qui correspond au seuil de 50 % de survie. C’est l’âge auquel 50 % de ceux qui sont nés décèdent. Théoriquement, sans accidents, en nous traitant préventivement et avec une bonne hérédité, nous devrions tous vivre notre âge biologique maximal, 120 ans, et même plus, d’après les récentes évaluations des biologistes. Et en bonne santé, s’il vous plaît !

Ce qu’il y a de pervers dans la notion d’âge chronologique, c’est qu’elle s’accompagne de critères de jugement dégradants ou valorisants pour autant que nous nous trouvions d’un côté ou de l’autre de la barrière. Vous savez, ce que l’on appelle le troisième âge. Chronologique, bien sûr. Ou encore, avec plus de compassion : les seniors. Toute la société s’est organisée en fonction d’une échelle d’âges aux échelons de laquelle on fait correspondre une série de droits et de devoirs totalement arbitraires. L’enfance, l’adolescence – le temps des études –, l’âge adulte – la vie professionnelle –, la pré retraite, la retraite – la vieillesse.

Je connais des enfants déjà vieux et des éternels enfants, des adultes fatigués et des retraités hyperactifs. Vous aussi.

Le chef du service de gériatrie de l’hôpital universitaire AZ- VUB de Bruxelles s’exprimait comme suit à ce sujet dans un hebdo belge néerlandophone1 : « Sur le plan physiologique, 65 ans est une frontière tout à fait arbitraire qui ne correspond à aucune modification des fonctions corporelles. Certaines fonctions commencent en fait à devenir moins performantes dès 30 à 40 ans. » Il y a donc quelque chose qui cloche dans cette évaluation arbitraire de cette mesure du temps qui ne reflète pas la réalité de notre capacité vitale.

Cette capacité vitale dépend de la manière dont nous gérons notre capital jeunesse. Il s’agit bien de main-tenir au top notre portefeuille de ré- actions physiologiques. Nous pouvons même le faire fructifier parce que, chaque jour, la médecine longévitale progresse et nous profitons aujourd’hui de découvertes, inconnues lorsque nous étions plus jeunes. Ces avancées nous permettent d’atteindre des performances dont nous ne disposions pas auparavant.

Cette progression dans la connaissance des mécanismes de la sénescence ne s’arrêtera jamais. Nous verrons plus loin quelles sont les voies de recherche prometteuses.

Extrait de "Rester jeune jusqu'à 100 ans et plus", de Didier Van Bruyssel, publié aux éditions Robert Laffont, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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