"Pascal-Descartes" : au plaisir de l'esprit <!-- --> | Atlantico.fr
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Le cadre du Théâtre de Poche se prête parfaitement à cette pièce intimiste.
Le cadre du Théâtre de Poche se prête parfaitement à cette pièce intimiste.
©Reuters

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Une pièce brillante, à ne pas hésiter à recommander aux philosophes en herbe.

Sylvia Abouzeid pour Culture-Tops

Sylvia Abouzeid pour Culture-Tops

Sylvia Abouzeid est chroniqueuse pour Culture-tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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Le thème

Paris. A deux pas de la Place de la Concorde, au couvent des Minimes, le 24 septembre 1647, pendant quelques heures, Descartes et Pascal se sont rencontrés. Pascal avait 24 ans, et Descartes 51. De cet entretien, aucun compte rendu ne nous est parvenu et Dieu seul sait ce qu'ils se sont dits ! Jean-Claude Brisville imagine, avec grande subtilité, cet entretien historique où points de vue philosophiques, scientifiques et religieux s’affrontent. Le jésuite face au janséniste. L'expérience vertueuse face à la jeunesse fougueuse. L'épicurien, l'homme libre, le pragmatique face au tourmenté, au mystique, à l'intransigeant.

Points forts

1- Le choix du lieu. Le cadre du Théâtre de Poche se prête parfaitement à cette pièce intimiste.

2- Un décor minimaliste: c'est simple, c'est pur.

3- Un texte brillant qui met en avant le dualisme âme-corps.

4- Deux excellents comédiens,parfaitement complices. L’intensité de leur jeu, de leur regard, de leurs silences, de leur diction est un enchantement.

5- L'atmosphère de ce 17ème siècle tourmenté, entre la religion qui occupe la vie politique et les découvertes scientifiques, est très bien évoquée.

6- Des réflexions très actuelles : le positivisme, vivre le moment présent, apprécier, prendre son temps, penser, réfléchir, ne pas se précipiter; mais aussi la difficulté intergénérationnelle à communiquer.

7- Un clin d’œil à notre époque et une façon de lier les siècles entre eux : un poste TSF sur scène !

8- Certains moments pourraient paraître lents et monotones mais c’est une audace de plus dans la mise en scène, qui donne tout son poids à la gravité des propos évoqués.

Points faibles

Je n'en vois pas.

En deux mots...

Outre le plaisir d’un texte éblouissant, on goûte celui plus rare de voir deux comédiens, père et fils, jouant et joutant chacun dans son style. La légèreté de Stéphane Mesguish Descartes dans son jeu, son phrasé rapide, vif et incisif mais aussi son humour m’ont enchantée d’autant plus que Pascal est sombre, nerveux, rigide et mystique. C’est brillant; drôle et grave à la fois. Daniel Mesguich, quel talent ! Et William, son fils, ce n'est pas mal non plus ! Leur jeu est savoureux. Bref, on vit un très bon moment de théâtre.

Recommandation

En prioritéEn priorité

N’hésitez pas à le recommander aux philosophes en herbe : les postulants bacheliers 2015...

Iinformations

"THEATRE PASCAL-DESCARTES", de Jean-Claude Brisville. Mise en scène et interprétation : Daniel Mesguich et William Mesguich.

Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 Bd du Montparnasse, Paris 6°. A 19H, du mardi au samedi ; à 17H30, le dimanche. Réservation : 0145445021 ; www.theatredepoche-montparnasse.com. Jusqu'au 2 novembre.

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