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Lutte contre le chômage : faire dans le préventif et non plus dans le curatif
©Reuters

Bonnes feuilles

Laurence Boulieu a postulé chez Pôle emploi et y est désormais conseillère. Elle nous livre ses conseils pour réintégrer rapidement le monde du travail. Extrait (1/2).

Laurence Boulieu

Laurence Boulieu

Laurence Boulieu est conseillère à l’emploi depuis mai 2013, dans le cadre du dispositif Ayrault pour le renforcement des effectifs de Pôle emploi. L’emploi, j’y crois ! est son premier ouvrage.
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Comme je l’ai dit en préambule, pour lutter contre le chômage, il est capital de faire dans le préventif et non plus dans le curatif, et je suis intimement convaincue que la solution passera par une meilleure collaboration entre l’école et le monde du travail. Certes, l’école a pour mission d’instruire, de socialiser les élèves, mais, pour moi, sa mission pourrait être aussi de les conduire vers leur futur métier. Pour cela, il serait capital que les adolescents aient une représentation très concrète du milieu du travail. Les stages d’observation de 3e sont un premier pas dans le monde des entreprises pour les jeunes, mais ce n’est pas suffisant. Dès la 4e, un intervenant extérieur pourrait discuter avec l’élève de son futur métier en y consacrant au moins une heure par mois en individuel. En assurant un suivi régulier avec toujours le même interlocuteur, l’élève serait amené à s’interroger sur son avenir professionnel. Actuellement, ce sont les élèves qui sollicitent les conseillers d’orientation quand ils en éprouvent le besoin et ces derniers ne sont pas assez présents sur le terrain. On pourrait imaginer que les conseillers des missions locales soient détachés pour travailler en étroite collaboration avec l’Éducation nationale. J’ai toujours pensé qu’il valait mieux prévenir que guérir. Pourquoi attendre que le jeune soit en situation d’échec pour que l’on commence à s’occuper de lui ? La logique voudrait que l’on anticipe les choses afin qu’il ne connaisse jamais cette situation. Certains diront : «Mais, à cet âge, ils ne savent pas encore ce qu’ils veulent faire. » Je pense qu’ils ne savent pas parce que personne ne les a vraiment aidés à faire leur choix en suscitant leur intérêt. Il existe plein de métiers dont ils ignorent l’existence, et pourtant, grâce à internet, il est facile aujourd’hui de se renseigner et d’avoir des informations sur tous les métiers. Encore faut-il qu’on leur donne l’envie de faire cette démarche. Par exemple, le site orientation-pour-tous.fr propose des vidéos explicatives sur les différents métiers. Elles filment des personnes en situation professionnelle qui décrivent très concrètement leurs fonctions. Ces réalisations faites par Pôle emploi permettraient aux élèves de se faire une idée des métiers en prenant en compte toutes les contraintes inhérentes à ceux-ci. C’est pourquoi le stage d’observation est important. Pour les élèves indécis, il serait possible d’utiliser ce temps de stage pour les aiguiller vers un métier qui leur conviendrait à l’aide de tests d’orientation. Lorsque l’on a du temps à leur consacrer, on peut procéder par élimination. Il faudrait déjà savoir ce qu’ils ne veulent surtout pas faire, puis les amener petit à petit à réfléchir à des métiers envisageables. Ces élèves pourraient faire leur stage dans des missions locales, à Pôle emploi, au Centre d’Information et d’Orientation ou auprès de prestataires de Pôle emploi. Ils auraient ainsi la possibilité d’observer le monde professionnel tout en prenant conscience de la nécessité de travailler leur projet pour ne pas se retrouver un jour dans la situation de demandeur d’emploi. Ils auraient également accès pendant ce stage à toutes les informations afin de réfléchir à leur futur métier.

Extrait de "L'emploi, j'y crois", de Laurence Boulieu, publié chez Michalon, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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