Des joueurs d’échecs meurent en plein tournoi international… et ce n’est pas tout à fait un hasard<!-- --> | Atlantico.fr
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Deux joueurs d'échecs sont morts alors qu'ils participaient à la 41e Olympiade d'échecs en Norvège
Deux joueurs d'échecs sont morts alors qu'ils participaient à la 41e Olympiade d'échecs en Norvège
©REUTERS/Babu

Echec et mat

Deux joueurs d'échecs sont morts alors qu'ils participaient à la 41e Olympiade en Norvège, l'un durant une partie, l'autre dans sa chambre d'hôtel après une journée de compétition.

Guy Bellaiche

Guy Bellaiche

Guy Ballaiche est médecin hospitalier, ancien médecin fédéral et joueur d'échecs depuis plus de 40 ans. Il a étudié les liens entre santé et échecs à l'occasion d'un article pour la Fédération francaise d'échecs.

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Atlantico :  L'accident de ces deux joueurs n'est pas sans rappeler la mort d'un des plus grands champions d'échec, Vladimir Baguirov, lors d'un tournoi disputé en Finlande. Le stress des compétitions peut-il expliquer la fragilité des joueurs ? 

Guy Ballaiche : Malgrè ces deux décès, le nombre de morts au cours de compétitions d'échecs se compte sur les doigts d'une main. Les compétitions peuvent être extrêmement stressantes notamment à cause de la pendule. Lors des entraînements, les joueurs ont le temps de réfléchir, ils ne sont pas limités par le temps or, pendant les compétitions ils sont chronométrés. Ce stress provoqué par le manque de temps peut entraîner de la tachycardie. Des tests faits sur des joueurs d'échecs en pleine partie prouvent que certains peuvent atteindre 120 pulsations par minute. On peut mourir à cause de ce stress cardiaque. L'émotion a aussi un rôle. Serge Lamoureux, un joueur d'échecs français avait lui aussi succombé à une crise cardiaque lors du championnat d'échecs de Paris, peut-être à un moment où la partie devenait plus stressante pour lui. Tout ce stress explique les attaques cardiaques auxquelles succombent les joueurs.

Quels sont les autres comportements à risques des joueurs d'échecs ? 

Ils ont bien souvent une surcharge pondérale, boivent de l'alcool, mangent des sucreries et fument. Ces comportements apparaissent surtout à partir de l'adolescence sous l'effet de groupe. Il n'y a pas assez de prévention dans le monde des échecs. Lors des compétitions par exemple, de l'alcool est mis en vente.
Depuis Bobby Fisher, l'idée que les joueurs d’échecs étaient schizophrènes ou atteints de démence s'est répandue dans l'opinion publique mais c'est en réalité une chose que l'on constate assez peu dans les faits. 

Quelles conséquences ces comportements peuvent-ils avoir sur la santé ?

Les risques cardiovasculaires sont les premiers évoqués mais grâce au jeu d'échecs, les joueurs en réduisent le risque. Même chose pour les joueurs de jeux de société. Ils ont un taux de cholestérol faible ainsi que moins de risques de contracter la maladie d’Alzheimer.

Selon une étude (voir ici), une partie d'échecs de 20 minutes équivaut à une promenade de 12 minutes. Jouer aux échecs peut-il remplacer une activité physique ? 

Les joueurs d'échecs sont confrontés à la sédentarité lors de leur activité. Une activité physique est nécessaire pour pallier cela. Cela est d'ailleurs recommandé aux joueurs. Le jeu d'échecs demande de l’énergie mais ce n'est pas la même que celle déployée lors d'activités sportives. 

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