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Ovnis, les nouvelles divinités
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Qui croire ?

Les phénomènes aériens inexpliqués se multiplient pendant l'été, notamment parce qu'on regarde davantage le ciel. En Belgique, la célèbre photo de l'Ovni de Petit-Rechain, prise en 1980, s'est révélée être une supercherie plus de 20 ans après alors que même la NASA s'y était intéressée de près. Alors, comment faire pour démêler le vrai du faux au sujet des Ovnis ?

Eric Maillot

Eric Maillot

Eric Maillot est instituteur et ufologue.

Sceptique au sujet de la thèse extra-terrestre, il est un zététicien convaincu.

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Atlantico : Comment enquête-t-on sur les phénomènes dits paranormaux ou inexpliqués?

Eric Maillot : Le but est tout simplement de faire parler le témoin en essayant de l’influencer le moins possible. Ensuite, il faut tenter de définir si le témoin est influencé culturellement ou s’il peut être influencé par un enquêteur qui attend quelque chose de particulier. Il faut donc veiller à ce que l’investigation du témoignage soit la plus neutre possible.

Quelle est donc la meilleure démarche à adopter ?

Il faut faire attention à ne pas proposer des réponses insolites tout de suite. Il faut se contenter en premier lieu de recueillir les faits, le maximum de données sur l’espace et l’environnement. Ensuite il est important de définir l’état d’esprit du témoin avant, pendant et après l’observation. A partir de là, on peut commencer à faire des vérifications et des recoupements, en d’autres termes, rechercher un maximum d’informations qui permettent de vérifier l’environnement du témoin au moment exact du phénomène qu’il dit avoir observé.

Comment expliquez-vous que des phénomènes puissent rester inexpliqués pendant plusieurs années malgré l’acharnement des enquêteurs, comme dans l’affaire de Petit-Rechain ?

Dans l’immense majorité des cas, les enquêteurs trouvent très rapidement une explication mais Il suffit d’une seule information, absente ou fausse, pour ne pas expliquer un phénomène. Il y a 15 jours de ça, énormément de personnes, y compris des scientifiques, pensaient que la photo du Petit-Rechain contenait des informations, voire même des preuves, que cet objet contenait des particularités non terrestres. Ces personnes-là étaient convaincues d’avoir des éléments probants, quelque chose de sérieux. 15 jours plus tard, on voit bien que tous ces arguments tombent à l’eau. Dans ce cas précis, l’information manquante était tout simplement l’aveu de celui qui a monté le canular. Très peu de choses pouvaient être utilisées pour confirmer ou infirmer ce que l’on voyait sur les photographies.

Pourquoi avons-nous tant de fascination pour les extra-terrestres ?

Je pense que, quelque part, c’est une sorte de remplacement des divinités. On a toujours eu besoin de croire en quelque chose. L’homme a cela en lui. Le cerveau humain a besoin de croire et de créer des associations entre les choses. On crée très vite des liens entre des choses qui ne sont pas forcément liées. A l’extrême, on appelle cela de la paranoïa. Le cerveau humain déteste l’inexpliqué.

Comment se comporte la communauté scientifique à l’égard de tous ces phénomènes ?

Les scientifiques, en grande majorité, ne s’impliquent pas dans les phénomènes dits paranormaux. Ils ne s’y intéressent même pas. Il faut savoir qu’un scientifique s’intéresse seulement aux choses qu’on peut tenir, vérifier, reproduire. Un témoignage ne rentre en rien dans ce cas de figure. Certains scientifiques marginaux s’intéressent à l’insolite mais ils le font seulement car ils sont croyants à la base. Ils s’engagent uniquement pour confirmer leur conviction.

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