Petite galerie de portraits des députés européens les plus iconoclastes

Quand on fait son marché parmi les candidats aux élections au Parlement européen, on trouve des Européens très convaincus à l’instar de Dany Cohn-Bendit qui vient juste de prendre sa retraite, on trouve une ribambelle d’anciens députés nationaux qui après s’être fait recaler décident de prendre le Parlement européen pour revanche. On trouve aussi des eurosceptiques appartenant souvent à des groupes d’extrême droite ou d’extrême gauche. Et on trouve même des ex-star de la téléréalité comme la britannique Katie Hopkins. Elle se fait connaitre en 2007 lors de la troisième saison de The Apprentice, une émission de téléréalité où des candidats issus du monde du business s’affrontaient pour décrocher un job auprès du millionnaire Alan Sugar, créateur de la société Amstrad en 1968. Sa carrière ne s’arrête pas là car elle devient chroniqueuse pour le tabloïd The sun et twitteuse émérite qui passe ses journées à effrayer la polémique. Rarement de très bon gout. En 2013, un hélicoptère chute sur une salle de concert écossaise et fait 10 morts, sûre de son humour de bon aloi, elle twitte : "L'espérance de vie des écossais est de 59,5 ans (base 2007/2008). Mon dieu. Ces gens feraient tout pour échapper à l'obligation de travailler avant la retraite".

Si l’on regarde bien, parmi les candidats aux élections européennes, on trouve aussi des petites filles de dictateur fasciste qui se réclament de son héritage. Si Alessandra Mussolini s’est trompée d’époque, elle vit dans la nostalgie des jours heureux du fascisme en Europe. Lors de sa première candidature au Parlement européen, elle créé un micro-parti l’Alternative sociale pour "défendre l’héritage mussolinien". Elle obtient tout de même 1% aux élections européennes et devient député. Avant cela, elle présentait dans les années 1980, une émission fleuve à la télévision italienne, devenait actrice, posait nue pour Playboy, et s’essayait à la chanson. Le 33 tours n’est sorti qu’au Japon. Forte de son succès nouveau en politique, elle est réélue en 2007 au Parlement européen et siège dans le groupe du Front national Bruno Gollnisch "Identité, tradition et souveraineté".  Mais elle fait éclater le groupe en provoquant le départ de cinq députés roumains en mélangeant allègrement roumains, roms et délinquants. En 2014, c’est Forza Italia, le parti de Berlusconi, qui l’accueille…

Au marché des européennes, on peut même trouver un Don Camillo défroqué qui se serait reconverti en politique. Celui-ci n’est pas italien mais finlandais. Il s’appelle Mitro Repo et était prêtre orthodoxe. Il est jovial, doué à se faire connaitre et les plateaux télé lui ouvrent leurs portes et les partis politiques lui font du pied. Le bon Repo ne se fait pas prier longtemps et décide de se présenter aux élections européennes en 2009 sous l’étiquette sociale démocrate. L’église orthodoxe furieuse lui interdit alors d’exercer sa fonction de prêtre et d’en porter l’habit. Une fois élu à Bruxelles, le bon prêtre devient une caricature des abbés gourmands et bedonnants qui ont émaillés les rires des caricaturistes du XVIIIème siècle. Une émission culinaire "Hans voyage", de la télévision finlandaise épingle son goût immodéré pour la bonne chair. Dans l’épisode consacré à l’ancien prêtre reconverti en député, il emmène le journaliste dans un supermarché de luxe comme s’il s’agissait de la supérette du quartier. Et ce n’est pas tout car en 2011, Mitro Repo doit s’excuser face à des accusations de comportement déplacé envers les femmes... Ce qui ne l'empêche pas de se représenter en 2014 sous les couleurs du SDP, le parti social-démocrate.

Véronique Pierron

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