Cognac-Schweppes : histoire d'un mariage improbable <!-- --> | Atlantico.fr
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Du Cognac (sans le Schweppes).
Du Cognac (sans le Schweppes).
©Reuters

Mélange des genres

Un mélange audacieux de modernité et de tradition concentré en un cocktail, pas des plus compliqués, et qui est devenu un incontournable dans la famille des "long drinks".

Fernando Castellon

Fernando Castellon

Fernando Castellon est le créateur de Bar Expertise, un centre de formation pour les professionnels du bar. Il intervient régulièrement dans des écoles hôtelières (Écoles Hôtelières françaises, École Hôtelière de Lausanne), ainsi que dans la presse et les ouvrages spécialisés au niveau international. Il est l'auteur du Larousse des Cocktails (traduit en Anglais, Espagnol, Grec, Polonais et Japonais) et du Grand Livre du Bar et des Cocktails (traduit en Espagnol).

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Atlantico : Comment est né le Cognac-schweppes ? Quelles sont ses connotations et son image globale ?   

Fernando Castellon : Le Cognac-Schweppes est né il y a une vingtaine d'années à l'initiative des producteurs de Cognac, qui ont souhaité développer un mode de consommation en long drink pour sortir le Cognac de cette image vieillissante qui l'enferme dans un moment de consommation en digestif uniquement.  

Cognac-Schweppes, ce mot valise antinomique fait-il référence à une culture particulière du cocktail en France ? 

C'est juste qu'en France, on ne connaît pas les termes génériques pour les mixers les plus consommés à l'international. Par la marque "Schweppes", on désigne le Tonic Water, par la marque "Gini" le Bitter Lemon, par la marque "Canada Dry" le Ginger Ale... Pour un Anglais, Schweppes est une marque de mixers qui propose de l'eau gazeuse, du Tonic, du Bitter Lemon, du Ginger Ale... 

Qui sont les premiers consommateurs de cognac-schweppes, et pourquoi ce mélange de deux produits radicalement opposés ?

Vu que le Gin Tonic était très à la mode (et on y revient), les Cognaçais voulaient s'assurer que les consommateurs mélangent le cognac avec le mixer le moins sucré (en perception) pour éviter les colas et autres...  Il y a eu un gros effort de communication au niveau national, mais ce mode de consommation s'est surtout imposé dans les départements producteurs de Cognac, et très bien, car on consomme ainsi les jeunes cognacs mixés de l'apéritif et jusqu'au bout de la nuit. 

Même si le Cognac trouve son salut à l'export, ce type de mélange pourrait-il marque la réconciliation des consommateurs français avec ce spiritueux ?

Je crois surtout que la France méconnaît aujourd'hui son Cognac, et qu'on fait l'amalgame entre un cognac 3 étoiles pour la cuisine et des qualités plus sérieuses qui sont délicieuses pures ou mixées. À l'international le Cognac se consomme surtout mélangé, que ce soit en Mizuari au Japon, avec un mixer en Asie ou aux États-Unis, ou du Ginger Ale en Irlande. Sachant que l'on trouve du Cognac avec du Ginger Ale dans les livres de cocktails dès les années 1880.  Aujourd'hui, c'est beaucoup grâce aux bars à cocktails que l'on peut découvrir le Cognac avec un nouveau regard. 

Qu'en est-il de la consommation de Cognac en France ? Observez-vous un changement de comportement, ou reste-t-il un spiritueux essentiellement consommé en digestif ?  

Sa consommation est plus démocratisée en Asie et aux Etats-Unis. Le côté digestif est surtout ancré dans les mentalités en Europe et en Amérique latine, mais cela évolue chaque jour avec les jeunes générations, qui sont à la recherche de produits authentiques, et des modes de consommation qui se renouvellent.

Est-ce perçu comme un véritable rituel à la française ?

La dégustation de cognac pur en digestif est perçue comme très "français" à l'étranger, mais ils n'hésitent pas à le mélanger comme nous pouvons le faire avec la vodka ou encore le rhum

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