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Lady Barjo, reflet 
de notre imaginaire collectif
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Video Gaga

Lady Gaga, produit de trente ans d'imaginaire de notre génération, constitue le point ultime d'une forme de culture à base de FM, de DVD et d'internet. Sa dernière production vidéo ressemble à un clip disco de Luc Besson interprété par la petite cousine du Baron Harkonnen.

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre est spécialiste de la communication publique et des medias.

 
 
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La dernière production vidéo de Lady GagaBorn This Way atteint un sommet de bargitude, et ne peut qu'impressionner une génération biberonnée aux clips dénudés et sanguinolents de notre Mylène Famer nationale, qui fait bien piètre figure à coté de cette créature de l'espace ou du nouveau monde. On a coutume, toujours à la recherche de références, de comparer Lady Gaga à Madonna : c'est un peu comme discuter des mérites respectifs de Cosmos 99 et d'Avatar, chacun ne faisant que refléter son époque.

Lady Gaga - Born This Way (vidéo)

Licorne blanche et triangle magique

Outre que ce petit bijou est l'objet idéal à partager sur Facebook, il s'agit, en termes d'images, d'un condensé de tout ce que l'on peut trouver au rayon science fiction (livres et DVD) de la Fnac. Pour avoir une idée de ce qu'y s'y passe, commencez par imaginer un clin d'œil à la licorne blanche de Blade Runner implantée dans un triangle magique, puis mixez l'accouchement d'une Reine Alien s'agitant au sommet d'un trépied futuriste ou moyenâgeux digne du Musée de l'Inquisition et de la Torture de Carcassonne, avec une pincée de design bessonnien genre Cinquième élément. Ceci est précédé d'un kaléidoscope disco façon Boney M assaisonné de têtes décapitées mais vivantes, à mi chemin entre Delicatessen et Matrix. Puis enchaînez avec Lestat le Vampire immergé dans les pages petites culottes du catalogue des Trois Suisses. Il ne fait pas de doute que cette jeune personne qui apparait parfois en robe de viande au grand dam de Paul Mac Cartney, fait une large consommation d'épice en provenance d'Arrakis, la planète désert conquise par Paul Muad'dib Atréides.

Lady Gaga, la chrétienne

Coté paroles, on peut utilement se référer au commentaire du Washington Post sur le sens profondément chrétien des paroles de la chanson interprétée : une sorte d'hymne à la différence universelle, puisque God makes no mistakes. De la même manière, et à son époque, Claude Barzotti avait initié la démarche d'affirmation de soi-même dans la diversité des identités avec sa chanson Je suis rital et je le reste.

Pour bien illustrer le caractère universaliste de ce message et les références qu'il véhicule, à la fin du clip, on peut voir apparaitre les gants blancs de Michaël Jackson, autre chantre planétaire de la diversité et de la tolérance, dont on ne sait toujours pas, d'ailleurs s'il est vraiment mort.

Lady Gaga est le parfait reflet de son époque et de son public : c'est à la fois un personnage virtuel et un être vivant parmi nous. La preuve, à Paris, la neige l'arrête.

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