César : la recette pour être nommé

Chaque année, rumeurs et polémiques agitent le monde du 7ème Art à l'approche de la cérémonie des César, qui se tient ce vendredi 25 février à Paris. Le coup de gueule de Dany Boon en 2009, qui réclamait une distinction pour la meilleure comédie de l'année, fustigeait le fonctionnement clanique de l'Académie et pointait du doigt les conflits d'intérêts qui présidaient à ses choix. Mais qu'en est-il au juste ? Comment un film parvient-il à être sélectionné pour prétendre à un trophée ?

Jean-Marc Lalanne explique dans les InrocKuptibles, qu'un film doit d'abord avoir du succès, mais pas trop. Les comités de présélection n'apprécient guère les plébiscites populaires (en témoigne l'absence patente des Petits mouchoirs cette année), et n'a que peu de considérations pour les films faisant moins de 200 000 entrées. En revanche, les "succès-surprise" ont toutes leurs chances. Les films qu'on n'attendait pas sont souvent appréciés de l'Académie. Cette année, c'est le cas de Mammuth ou de Tournée.

Isabelle Regnier explique aussi dans Le Monde que, si les films les plus vus sont privilégiés, l'Académie tente de corriger ce biais par l'édition d'un DVD de toutes les œuvres susceptibles de concourir aux César. Problème: le ticket d'entrée s'élève à 4 500 euros, ce que ne peuvent pas se permettre tous les producteurs. Certains plaident pour son remplacement par un système de VOD sécurisée, mais aucune solution technique fiable n'aurait été trouvée à ce jour. Autre solution pour attirer l'attention des jurés: le lobbying classique mais, là aussi, tout le monde n'en a pas les (mêmes) moyens.

Ce soir, c'est finalement aussi pour l'Académie des César de démontrer qu'elle est hermétique aux petits arrangements entre amis en nous offrant un palmarès surprenant.