Quand « Vert action » transmet et quand les marches du palais sont à l’heure : c’est l’actualité des montres en pré-Toussaint<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Les forces spéciales s’équipent en montres tendance (Awake).
Les forces spéciales s’équipent en montres tendance (Awake).
©

Atlantic-Tac

Mais aussi la batte de cricket de Popeye, les facettes furtives d’une motarde, le tartan chic d’un nounours choc, les enchères horlogères et le couple d’un jeune designer horloger dont on cause…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

BELL & ROSS : 500 montres pétaradantes…

L’aéronautique militaire et ses chasseurs-bombardiers n’ayant pas forcément une cote d’amour très élevée par les temps qui courent, la maison française Bell & Ross met en avant sa passion mécanique pour la moto. La nouvelle BR 03-94 Blacktrack est la compagne idéale de la nouvelle moto Blacktrack BT-06, née de la double imagination des créatifs de Bell & Ross et du designer Sacha Lakic, créateur de la marque Blacktrack. Une moto aussi « furtive » que les avions du même style, et donc une montre tout aussi « furtive » dans son choix d’un boîtier noir « rond dans le carré » de 42 mm, facetté dans ses angles, avec un cadran aux deux compteurs [il s’agit d’un chronographe] dessinés comme des compteurs de moto, dans un goût tout aussi « furtif ». Détail intéressant : ce chronographe BR 03-94 peut se placer sur une console au-dessus du réservoir de la moto Blacktrack pour y devenir un élément central du « cockpit ». Cette série en céramique noire microbillée comptera 500 exemplaires, tous étanches à 100 m – ce qui semble suffisant pour un motard : plus bas, c’est qu’on est sorti de la piste !

RESERVOIR : 56 façons de jouer au cricket…

La maison indépendante française Reservoir a conçu cette Popeye Cricket pour le marché indien et les lecteurs d’Atlantic-Tac ne sont pas supposés la voir, mais elle est trop sympathique pour qu’on vous en prive ! On y retrouve notre ami Popeye, une batte de cricket à la main [c’est le sport national des Indiens], l’autre main étant occupé à indiquer les minutes (l’heure est affichée dans un guichet à six heures). Les couleurs de cette montre de 41,5 mm qui ne se prend pas au sérieux sont amusantes, tout comme l’écrin en bois décoré avec toute la famille des amis de Popeye, l’inusable icône centenaire des comics américains (comptez dans les 4 400 euros pour jouer au cricket avec lui). Le tout automatique (56 heures de réserve de marche), avec un code couleurs qui ravira les Indiens, une qualité Swiss Made impeccable comme toujours avec Reservoir et une série disponible en tout juste 100 exemplaires : avec ou sans ration d’épinards, on aime !

RALPH LAUREN : 42 mm de rétronostalgie…

Le petit ours de Ralph Lauren rappelle aux adulescents le fétiche pelucheux de leurs années d’enfance, avec cette touche cosy qu’apporte le fait qu’il soit drapé ici d’une de ces vestes écossaises qui évoque le confort des soirées de Noël et qui sentent bon le pudding britannique, la dinde rôtie et les vénérables eaux-de-vie des Hébrides. Ce « nounours » s’est imposé comme le symbole transactionnel de la maison Ralph Lauren et ce n’est pas ce Polar Bear Martini Tartan qui nous démentira avec son élégantissime smoking en tartan. La proposition horlogère est confortable : boîtier en acier de 42 mm (il existe une version chic en or rose, mais on peut se contenter de l’acier, qui est facturé 1 800 euros), chiffres arabes très contrastés sur le fond laqué blanc du cadran, mouvement automatique suisse et, bien sûr, l’ours à nœud papillon qui nous salue en 3D, sous les aiguilles, d’une coupe nonchalante de Martini. Serait-ce la montre régressive et rétronostalgique qui nous accompagnera pour les fêtes de fin d’année ?

AWAKE : 100 montres fortement spéciales…

Ce n’est pas forcément cette jeune marque indépendante française jusqu’ici très portée sur la défense de l’environnement, plutôt tendance, parisienne et modeuse, qu’on attendait sur le terrain des « montres militaires », surtout du côté des forces spéciales, mais la série des montres « CCT FS » (pour Compagnie de commandement et de transmission des forces spéciales, une unité de parachutistes) fait le job : il y en aura cinquante pour le personnel de cette unité, qui a promis d’en faire un usage opérationnel (en haut de la page), et cinquante autres pour les amateurs et les collectionneurs de montres militaires. Étanche à 100 m, la montre est en titane noirci, avec un boîtier de 40 mm et un mouvement automatique japonais [quel dommage, alors qu’il existe à présent des mouvements français pas trop chers !] et un cadran de style furtif, où on peut remarquer des aiguilles et des index traitées au Super-LumiNova vert, ainsi qu’un rehaut gravé de l’indicatif radio de la compagnie (« Ici 01 vert action ». L’insigne de la CCT FS est gravé sur le fond du boîtier. Prix annoncé : 990 euros, ce qui est plutôt sympathique. Mieux vaut se presser : il n’y en aura pas pour tout le monde !

PEQUIGNET : 300 montres pour un palais tricentenaire…

Une nouvelle collection – Attitude Élysée – chez Pequignet, la manufacture française qui dispose de ses propres mouvements mécaniques : cette montre élyséenne, officiellement développée avec la présidence de la République, sera donc à peu près purement française. Son cadran est orné des armes du palais présidentiel, mais on pourra y regretter l’absence d’une vraie touche tricolore. Une partie des profits issus de la vente de cette collection de 300 montres [on va fêter les 300 ans de la construction de l’Élysée] seront destinés au financement des travaux de restauration du palais. Le mouvement est automatique, le boîtier en acier taillé en 39 mm et le prix annoncé autour des 3 500 euros (en vente en ligne sur le site de l’Élysée et chez les revendeurs Pequignet). On attend avec impatience les premières photos du président Macron avec sa Pequignet (ce n’est pas lui sur l’image ci-dessous)…

BON À SAVOIR : En bref, en vrac et en toute liberté

•••• ONLY WATCH : les lecteurs d’Atlantic-Tac ont été aux premières loges pour suivre les péripéties de l’affaire Only Watch, cette série de ventes charitables de pièces uniques horlogères qui a déjà permis d’apporter cent millions d’euros à la recherche contre les myopathies. La dixième vente aux enchères devait avoir lieu ces jours-ci, mais elle vient d’être annulée sous la pression des marques, très nombreuses à vouloir retirer leur pièce unique du catalogue : une série des révélations ont fini par entourer d’un parfum de scandale la direction d’Only Watch (manque de transparence dans la gestion, conflits d’intérêts et soupçons de blanchiment d’argent), qui a craqué sous la pression en promettant de toute remettre en ordre d’ici au printemps 2024. La probabilité qu’une telle vente puisse être à nouveau tenue en 2024 est désormais proche de zéro : la plupart des marques engagées dans la vente 2023 attendent aujourd’hui de récupérer leur pièce unique pour la remettre en vente, dans d’autres enchères ou auprès de leurs collectionneurs… •••• ENCHÈRES HORLOGÈRES : on s’approche à grands pas de la fatidique session genevoise des enchères horlogères de fin d’année. Avec une hantise commune dans toutes les maisons de vente concernées : un reflux de l’appétit des collectionneurs pour les lots phares qui étaient jusqu’ici très disputés et une déflation des adjudications qui remettrait en cause le dogme de la montre de collection comme « valeur refuge » contre les aléas de l’économie. Rendez-vous le weekend prochain à Genève pour suivre de près ces opérations… •••• GRAND PRIX D’HORLOGERIE DE GENÈVE : on connaît maintenant les 84 montres et les cinq horloges mécaniques qui s’affronteront pour décrocher un ou plusieurs des vingt prix décernés cette année par les jurés du vingt-troisième Grand prix d’horlogerie de Genève (GPHG). Cette sélection des « montres de l’année » est assez classique et de ne devrait pas réserver de surprises dans le palmarès final du 9 novembre prochain : il sera cependant très intéressant d’évaluer l’impact grandissant des jeunes marques de nouvelle génération et des créateurs indépendants sur l’industrie des montres, en Suisse et ailleurs… •••• BERNERON : retenez bien le nom de Sylvain Berneron, un jeune designer horloger français que la maison Breitling, dont il est le directeur de la création et des produits, vient d’autoriser à lancer sa propre marque, sous son nom. Venu du monde automobile, mais passé par le groupe Richemont. Détail amusant : Sylvain Berneron s’est lancé dans cette aventure avec sa femme, Marie-Alix, passée entre autres, par l’horlogerie Chanel. La montre Mirage (ci-dessous, dans sa version Sienna) qui marque leur entrée dans la carrière se distingue par un parti-pris d’asymétrie baroque très structurée dans sa logique géométrique et sublimée par des finitions de haute horlogerie. Salvador Dali aurait rêvé de cette maîtrise mathématique – à la Fibonacci, celui du nombre d’or – d’une déformation surrréaliste des montres classiques. Même le mouvement mécanique obéit aux lois de cette reconstruction architecturale, qui peut également évoquer certains montres Patek Philippe imaginées par Gilbert Albert voici une cinquantaine d’années. Bref, par sa radicalité esthétique, la Mirage Swiss Made de Sylvain Berneron est en bonne compagnie : elle en signale l’auteur comme un des nouveaux espoirs de l’horlogerie européenne. Ses montres se méritent : il n’en fait que 24 par an, tarifées en souscription autour des 55 000 euros. C’est le prix de la singularité, qui peut demain devenir un des meilleurs investissements de la scène horlogère…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !