Quand les petites Françaises s’offrent un double tour et quand l’esprit tricolore inonde les plongeuses : c’est l’actualité des montres à l’heure du printemps<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Une "plongeuse" tricolore assez délurée pour imposer les canons d’une nouvelle esthétique sportive…
Une "plongeuse" tricolore assez délurée pour imposer les canons d’une nouvelle esthétique sportive…
©

Atlantic-tac

Mais aussi, en direct de Baselworld et d’ailleurs, une montre d’alchimistes portés sur le cuivre, un goût très français pour les montres sur mesures, des heures satellitaires qui irradient dans la nuit et les élégantes rondeurs d’un certain Tom Ford…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

RESERVOIR : Une nouvelle « plongeuse » en bleu-blanc-rouge…

Depuis près de soixante-dix ans, à quelques exceptions près, les montres de plongée bégayent en nous resservant inlassablement les codes esthétiques posés au début des années 1950 par la Rolex Submariner (cadran noir, chiffres et index luminescents, lunette tournante graduée et crantée, couronne volumineuse, etc.). Un style efficace et « fonctionnel » que la nouvelle Hydrosphere de la jeune marque indépendante française Reservoir a décidé de contourner : l’inspiration du cadran vient ici des manomètres qui mesurent la réserve d’air comprimé dans les bouteilles de plongée, mais le concept « heures sautantes + mono-aiguille des minutes sautantes entre 60 et 0 » qui fonde l’identité de Reservoir est respecté. Ce qui a réclamé des trésors d’ingéniosité pour que la montre soit réellement opérationnelle en plongée (étanchéité à 250 m, avec une valve à hélium pour les plongées très profondes). Comme une vraie « plongeuse » doit comporter une aiguille des secondes pour vérifier que le mouvement est bien en marche, mais comme le concept esthétique de Reservoir ne comprend pas d’aiguille des secondes, on trouve sur l’axe des minutes un disque qui tourne pour « prouver » que la montre fonctionne. Pour décompter les temps de « palier » quand la minute « saute » de soixante à zéro (au moment du changement d’heure), la lunette tournante a été entièrement recalculée et reparamétrée. La version en cadran blanc est particulièrement lumineuse dans la pénombre. Le tout pour moins de 4 500 euros, un prix très intéressant pour une « plongeuse » aussi originale. Les nouveaux horlogers français ont décidément beaucoup de talent…

ALCHEMISTS : Une haute mécanique qui veut élever notre niveau mieux-être…

En profitant de la grande migration printanière des horlogers du monde entier vers la ville de Bâle, où se tient le salon Baselworld, un ovni vient de se poser dans le paysage horloger. Sous la marque Alchemists (« les alchimistes »), une équipe de créateurs horlogers s’est mis en tête de nous proposer des « montres qui font du bien » – « la mécanique qui guérit », proclame la signature de la marque. Il s’agit de marier un objet du temps d’une qualité remarquable, tant dans son principe que dans sa réalisation, à un boîtier en métal qui « guérit », le cuivre (présent ici dans un alliage très spécial au contact de la peau : le « cuprum 479 », fait de cuivre, d’or et d’argent), métal auquel on prête [sans consensus académique à ce sujet] des vertus thérapeutiques qui seraient attestées depuis les Chaldéens de l’Antiquité jusqu’à des travaux très récents sur la guérison de certaines douleurs et la circulation des énergies dans l’organisme. Horlogèrement parlant, la montre joue dans une catégorie superlative, où se reconnaît l’influence du maître-horloger Philippe Dufour, « trésor vivant » du classicisme mécanique à la suisse. Placé sous une spectaculaire « cloche » de verre, le mouvement est un hommage aux traditions des anciens chronomètres de marine, avec un superbe cadran taillé dans un bloc de lapis-lazuli et un semis très décoratif d’inscriptions et de maximes dédiées au mieux-être personnel. Curativement parlant, la montre invente une nouvelle « niche » d’expression : l’horlogerie cuprothérapique – les premiers amateurs qui porteront au poignet ce boîtier en « cuprum » sont priés de nous dire s’ils se sentent vraiment mieux après qu’avant. On se demande juste pourquoi cet alliage, s’il agit vraiment positivement pour le mieux-être de l’humanité, est réservé à une poignée de milliardaires, les seuls à pouvoir s’offrir le caprice d’une montre en cuivre dont la haute horlogerie créative leur sera facturée autour des 200 000 euros…

SARTORY BILLARD : Du sur-mesures à la mesure du temps…

Encore une jeune marque indépendante française qui ose sortir des sentiers battus et qui parvient à se trouver une vraie légitimité sur un marché très encombré. Lancée en 2017, la marque s’est distinguée par ses boîtiers concavo-convexes agrémentés de bracelets interchangeables et de « lunettes » (la « coiffe » supérieure du boîtier, autour du verre) personnalisable. La saison 3 voit l’arrivée d’un nouveau boîtier SB03, plus simple et plus lisible, dont les proportions sont très réussies (42 mm). Les amateurs peuvent désormais choisir non seulement le bracelet et la lunette, mais aussi la finition du boîtier, la couleur des aiguilles ou le décor guilloché du cadran – le tout réalisé à la main, selon des techniques traditionnelles aussi bien que contemporaines (le mouvement automatique reste suisse). Les possibilités de variantes sont telles qu’il deviendra impossible de trouver la même montre sur un autre poignet : à chacun son temps, à chacun « sa » Sartory Billard ! Selon l’inspiration des amateurs, les nouvelles options de personnalisation sont accessibles dès 2 000 euros. Puisqu’on vous dit que les nouveaux horlogers français ont beaucoup de talent…

H. MOSER & CIE. : Les sortilèges satellitaires de la luminescence…

La jeune garde suisse n’a pas froid aux yeux pour bousculer les traditions : témoin, cette Endeavour Flying Hours de la manufacture H. Moser & Cie, une maison de vieille souche horlogère suisse récemment relancée et dynamisée par une nouvelle équipe. La lecture de l’heure reprend quelques idées d’affichage « satellitaire » connues depuis le XVIIIe siècle, mais un peu oubliée :  le disque des minutes défile sur 240° devant trois disques horaires qui indique le chiffre des heures. Chaque satellite tourne sur lui-même et voit défiler les minutes devant l’heure du moment. On s’y fait très vite. Astuce supplémentaire : pour que cette heure « satellitaire » soit lisible dans l’obscurité, les disques ont été traités au Globolight, un nouveau procédé superluminescent, qui fait irradier le cadran dans la pénombre. Le mouvement est automatique et le boîtier en or blanc. Les initiés aux sortilèges de cette nouvelle haute horlogerie décalée adorent le non-conformisme de cette phosphorescence créative…

BRISTON : La plus mignonne des petites Françaises du printemps.

Personne ne vous le dira, mais la jeune marque indépendante française Briston est sans doute la maison horlogère qui a connu la plus spectaculaire croissance l’année dernière : elle a vu son chiffre d’affaires exploser un peu partout dans le monde et on peut se demander si Briston n’est pas, aujourd’hui, au moins en volume, la marque française la plus performante de ces dix dernières années. La plus amusante nouveauté de l’année, c’est l’apparition d’une montre vraiment féminine (par sa taille : 24 mm), la Clubmaster Lady, qui reprend la forme « coussin » des grandes Clubmaster (acier, or rose PVD ou acétate), mais avec une touche de glamour apportée par une flopée de bracelets simples ou double tour disponibles dans une vingtaine de couleurs, en « Nata » comme en cuir (barénia, alligator) ou maille milanaise assortie au boîtier. Ni les montres (entre 160 euros et 190 euros), ni les bracelets (entre 25 euros et 85 euros selon les matières) ne vous pousseront à la ruine et il devient du coup vivement recommandé de varier les plaisirs pour accessoiriser ses tenues : on a même vu des filles porter deux Lady au même poignet – quand on aime, on ne compte plus !

TOM FORD : Une nouvelle rondeur dans les marqueurs du style « TF »…

La signature de l’élégant Tom Ford sur un cadran a de quoi électriser le poignet des fashion victims, qui auraient cependant tort de ne s’attacher qu’à cette griffe. Après une Tom Ford 001 rectangulaire lancée au printemps dernier (Atlantic-tac du 20 avril 2018 : « L’éternel retour du style Tank »), les giboulées horlogères du mois de mars nous font découvrir une TF 002 ronde, tout bêtement ronde et donc dégagée de ce « style Tank » qui semblait obséder Tom Ford. La TF 002 y gagne une nouvelle lisibilité, même si elle conserve la même police de chiffres que la TF 001. Innovation : l’aiguille « pomme » pour cercler l’affichage des heures. Le choix des bracelets facilement interchangeables (plus de soixante variantes pour les couleurs et les matières) va permettre d’accessoiriser cette montre, qui est proposée en deux tailles (38 mm et 40 mm) et deux cadrans (noir, blanc), avec deux mouvements en option (quartz : autour de 2 300 euros, et automatique : autour de 3 300 euros, une version en or poussant l’addition jusqu’aux 10 000 euros). Les fashionistas de tous les sexes aimeront les bracelets en cuir tressé, emblématiques du style Tom Ford. Le label Swiss Made garantit une fabrication soignée, avec le logo de Tom Ford gravé sur la boucle et un onyx noir serti dans la couronne de remontage. Sans être bouleversant d’originalité, le design pose une identité horlogère consistante, facile à reconnaître mais garant d’une certaine élégance. C’est le but recherché…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !