Quand les femmes en noir la bouclent et quand l’icône recommence à fumer : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Un cadran fumé et des index en blocs pour saluer le retour d’une cinquantenaire (Zenith)…
Un cadran fumé et des index en blocs pour saluer le retour d’une cinquantenaire (Zenith)…
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Atlantic-Tac

Mais aussi les cadrans numériques qui défient la Pomme, les neiges éternelles d’une concurrente à prendre au sérieux, les enchères records, la souscription intelligente et le retour d’une petite française bien grenée…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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GRAND SEIKO : Pour les amoureux de la qualité…

Lassés de se voir éconduire dans les boutiques Rolex où on ne les accepte même plus sur liste d’attente [on en est aujourd’hui à « Revenez nous voir en avril] et furieux de se voir rembarrer à moins d’acheter d’autres montres dont ils ne veulent pas vraiment, les amateurs de bonnes montres ont tendance à se tourner vers une offre Grand Seiko qui leur présente des montres sportives à des prix raisonnables et à un niveau de qualité au moins comparables à celui des marques suisses et européennes de la même gamme. Si vous n’avez pas l’insigne privilège de pouvoir humblement postuler à une de ces montres GMT qu’on promet de vous livrer au cours de la prochaine décennie, regardez donc du côté de la Grand Seiko Spring Drive GMT SBGE275 – il faudrait apprendre à nos amis japonais à imaginer des références plus sexy ! Dans un boîtier en acier de 44 mm étanche à 200 m, c’est une montre capable d’indiquer trois fuseaux horaires grâce à son aiguille vingt-quatre heures (pointe de flèche bleue) et à sa lunette tournante sur vingt-quatre heures. Si la lunette blanc-bleu vous est familière, ce n’est pas un hasard. La texture du cadran évoque les neiges sculptées par le vent et par le froid des montagnes qui entourent le studio de création Seiko à Shinshu, dans le centre du Japon. Bonne nouvelle : Seiko n’exigera de vous que 7 400 euros pour une montre de cette qualité, soit à peu près ce qu’il faut débourser pour une référence européenne équivalente. Il n’y en aura que 1 500 pour les amateurs du monde entier. Ah oui, pour information, le petit compteur et son aiguille sur le cadran, entre huit et neuf heures ? C’est l’indication de la réserve de marche du mouvement Spring Drive, qui propose 72 heures de fonctionnement précis, avec une dérive moyenne de 0,5 seconde par jour, soit plus ou moins dix secondes par mois…

TAG HEUER : Pour les néo-connectés…

Bonne nouvelle : les montres connectées des horlogers traditionnels tendent de plus en plus à ressembler à des vraies montres, et non plus à des instruments électroniques déportés au poignet. Avec la nouvelle Connected Bright Black, vous allez regretter de ne pas vous être converti auparavant à la carpo-révolution – celle des connexions au poignet. On est ici dans une vraie horlogerie de luxe, comme le soulignent les parements d’or, les éléments de céramique et la structure en titane. Les fonctions numériques ont été considérablement améliorées, avec d’originales propositions de cadrans [chacun peut composer le sien !] qui permettent de ne jamais rencontrer la même montre au hasard d’une rencontre : on est ici très loin des propositions industrielles et standardisées des géants de l’électronique gafamisée qui ont imaginé de repenser l’horlogerie et qui contrôlent avec une inquiétante sollicitude votre santé, votre activité, vos données, votre communauté et tout votre quotidien. À chacun ses configurations de cadran – watchfaces pour parler comme les franglophones – et à chacun sa définition de ce que doit être une belle montre : dans ce domaine, on peut faire confiance à TAG Heuer…

ZENITH : Pour les rétrofuturistes…

Que serait l’horlogerie suisse sans cette passion qui la pousse à ne cesser de regarder vers le futur dans son rétroviseur ? Il n’est de bon bec que rétronostalgique, les manufactures pratiquant avec obstination l’exhumation forcenée d’icônes de leur patrimoine qui n’étaient le plus souvent iconiques que pour une poignée d’initiés. À part quelques excentriques [dont nous sommes], qui se souvenait des Defy à boîtier octogonal lancées en 1969 ? Tant la forme de son boîtier que le « fumé » de son cadran, mais aussi son bracelet métallique en « échelle » [un cauchemar pour les messieurs à la pilosité de poignet abondante] avaient une indéniable touche futuriste – et, à cette époque, le futur était encore une valeur. Voici donc le retour de la Zenith Defy Revival A3642 [encore une appellation très sexy !], dans une version plus contemporaine qui a conservé la lunette à 14 pans et le cadran gris « fumé », ainsi que les superbes et monumentaux index en bloc rainuré de quadruples lignes. Le mouvement est désormais automatique (fond saphir) et l’étanchéité poussée à 200 m, mais la taille reste modeste (37 mm), le bracelet métallique ayant renoncé, par ses maillons classiques, à son ancienne fonction d’épilateur mécanique. Le prix est à lui seul un joli programme, puisqu’il est annoncé à 6 800 euros, soit une excellente affaire et une alternative originale par rapport – au hasard – aux Rolex Oyster du même type. Si la nostalgie n’est souvent plus ce qu’elle était, on aura compris que Zenith est toujours à a sa place : à l’avant-garde des grandes manufactures de tradition suisse…

HERBELIN : Pour les maîtresses femmes…

On ne louera jamais assez le parcours d’excellence de la maison horlogère indépendante Herbelin, manufacture familiale de premier plan dans le paysage français. La collection Antarès est une des valeurs sûres de l’offre Herbelin : la voici dans une version en acier d’une sobriété très janséniste, autant par les angles de son boîtier rectangulaire (27 mm x 19 mm) que par le noir de son cadran sans concessions ou les aiguilles « dague » qui donnent l’heure sans fioritures. La taille de ce boîtier nous indique qu’il s’agit ici d’une montre féminine, pour ces maîtresses femmes qui savent ne pas s’embarrasser de détails pour exprimer leur personnalité. Elles disposeront ici d’une série de bracelets interchangeables (30 coloris, en simple ou double tour) pour varier leur montre au gré de leurs humeurs, en toute liberté d’allure, le tout avec un mouvement électronique suisse pour 550 euros ! On en redemande… de mère en fille !

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• ENCHÈRES HORLOGÈRES : 2021 restera comme une année record pour les enchères horlogères. Les six premières maisons spécialisées dans ce domaine ont cumulé un chiffre d’affaires de près de 600 millions d’euros, plus du double que pour l’année 2020 et très au-dessus de 2019. Il s’est tenu 139 ventes et 16 000 montres ont changé de main, avec 57 lots adjugés au-dessus du million, contre 22 en 2019. À la première place sur le podium de ces enchères, la maison indépendante Phillips, qui a vendu cinq des dix meilleurs lots de l’année (six Patek Philippe, trois F.P. Journe et une Philippe Dufour), qui frôle les 200 millions d’euros, notamment grâce à « Magic Aurel », Aurel Bacs, son auctioneer fétiche, celui qui a amené à la collection de montres une nouvelle génération d’amateurs, de collectionneurs et de… spéculateurs ! •••• BREITLING : initiative originale de Breitling, qui lance son opération #BreitlingSelect. Moyennant 1 800 euros, on peut ainsi souscrire à un programme d’un an qui permet d’essayer, en toute sérénité, à la maison et dans la vie, jusqu’à rois montres Breitling de son choix (renseignements sur le site de Breitling), avec un programme d’offres spéciales en cours d’année pour acquérir quelques trésors de la marque. De quoi convaincre beaucoup de nouveaux amateurs, qui craignent toujours de ne pas faire le bon choix et qui prendront ainsi leur temps pour se décider, sans la pression d’un vendeur, avec les conseils amicaux de leur communauté… •••• BALTIC : bonne nouvelle pour les amateurs de belles horlogerie tricolore, le retour de la Baltic MR01, lancée à l’automne dernier et aussitôt disparue car victime de son succès fulgurant. Cette MR01 automatique est de retour, en souscription (renseignements sur le site de Baltic), avec les plus séduisants de ses atouts : une taille plus que raisonnable pour une montre élégante (36 cm) et un style néo-vintage affirmé dans ses touches gentiment rétro (chiffres « Breguet » en appliques, compteur de la petite seconde déporté à huit heures, cadran finement grené en trois couleurs, minuterie en « chemin de fer », etc.). Sans parler du prix très câlin : à peu près 650 euros pour cette montre très réussie qui démontre que la jeune horlogerie française a le vent en poupe…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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