Quand le lundi matin reste à la bonne date et quand 25 singes viennent se baigner en France : c’est l’actualité des montres avec les premiers frimas<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
La Victory Watch – une montre offerte à Winston Churchill en 1946 par les citoyens de Genève…
La Victory Watch – une montre offerte à Winston Churchill en 1946 par les citoyens de Genève…
©

Atlantic-tac

Mais aussi les coups de marteau qu’on entend à Genève, les grands prix qui n’ont pas de prix, les montres dessinées des grands de ce monde et le chic sobre sans sport extrême…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

ADER WATCHES : La petite histoire des grandes montres…

Un livre cadeau idéal pour le Noël des amateurs de montres ? Le « roman graphique » (expertises des textes, élégance du graphisme et originalité dans la mise en scène de l’érudition) édité par Geoffroy Ader, avec des dessins de sa femme, la délicieuse Inès, est probablement une des meilleures réponses de cette fin d’année. Leur ouvrage à deux têtes et quatre mains raconte en images quelques pages de l’histoire contemporaine à travers les montres de douze personnalités qui ont agité le XXe siècle, du Mahatma Gandhi à Andy Warhol, en passant par Einstein, le général de Gaulle, Churchill et Kennedy. Des notions historiques simples, avec des informations horlogères élémentaires quoique puisées aux meilleures sources (Geoffroy Ader a été le commissaire-priseur horloger de la maison Sotheby’s), un graphisme élégant dans les codes de la « ligne claire » et une grande efficacité dans le narratif : tous les collectionneurs vont avoir à cœur d’évangéliser leur entourage avec cet ouvrage, positionné à un prix accessible (éditions Ader Watches, 20 euros)…

BELL & ROSS : L’armée des 25 singes…

Amusante collection « capsule » chez Bell & Ross, qui a imaginé une montre pour la fameuse marque de mode urbaine japonaise A Bathing Ape (Bape : « le singe qui se baigne »), maison fétiche de la nouvelle génération des fashionistas japonais. Cette rencontre entre une marque française et une référence nippone n’est pas un hasard : Bape a développé de nombreuses lignes de street wear dans le goût militaire, notamment dans le camouflage (« camo »), qu’on retrouve sur le bracelet de la BR03-93 (céramique noire en 42 mm), imaginée en vingt-cinq exemplaires pour fêter le vingt-cinquième anniversaire de Bape, qui a également apposé son logo iconique (une tête de singe) sur le cadran. On retrouve d’ailleurs ce logo sur le bracelet en caoutchouc d’une série complémentaire de cent BR03-92 Green Camo, cette fois dotée d’un cadran camouflé. 

TUDOR : Toujours à la bonne heure le lundi matin…

Les grandes manufactures suisses s’offrent parfois de troublants frissons : c’est ainsi que la maison Tudor, marque-sœur de Rolex, a choisi l’ex-footballeur David Beckham – chacun et chacune auront évidemment reconnu ses mains (ci-dessous) – pour porter les couleurs de la nouvelle montre Glamour Double Date. Glamour parce que c’est le nom de la collection « élégante » de Tudor, qui a vocation à exprimer une certaine idée du chic contemporain. Double date parce que cette montre en acier de 42 mm, déclinée dans l’innombrables variantes de cadrans et d’habillage, est dotée d’une grande à double guichet. Avec les soixante-dix heures de réserve de marche du mouvement automatique, on joue dans le « weekend proof » : on quitte la montre le vendredi et on n’a pas besoin de la remonter en la reprenant le lundi matin. Une proposition plus qu’honnête pour les 2 200 euros à acquitter pour avoir la même montre que David Beckham – motivation qu’on imagine puissamment commerciale…

ENCHÈRES D’AUTOMNE : Un coup de marteau par procuration…


Vendue par Sotheby’s, cette Patek Philippe réf. 2499 a été la montre la mieux adjugée de la session d’enchères qui vient de se terminer à Genève : 3,4 millions d’euros pour ce chronographe à calendrier perpétuel signé – c’est la seule pièce de ce type connue à ce jour – par la boutique Asprey de Londres. Une rareté absolue, née en 1952 et vendue en 1956, qui se serait sans doute adjugée deux ou trois millions de plus voici deux ou trois ans, mais les acheteurs sont de plus en plus experts et de moins en moins disposés à faire des folies. Cette même montre avait été vendue en 2006 pour l’équivalent de 1,4 million d’euros – soit une jolie plus-value en douze ans pour son propriétaire. Anecdote amusante et très révélatrice des mœurs chez les collectionneurs de belles montres : cette Patel Philippe a été adjugée à la représentante… d’une maison d’enchères directement concurrente de Sotheby’s (la maison Phillips), qui agissait pour le compte d’un de ses propres clients, qui ne souhaitait pas révéler son identité à Sotheby’s !

RALF TECH : Le chic sobre sans le sport extrême…


Ce n’est pas pour rien que cette collection « Académie » porte ce nom : pour une marque française habituellement aussi rupturiste que Ralf Tech, cette proposition est… académique, c’est-à-dire très classique (41 mm pour le boîtier en acier), avec un verre saphir bombé (pour la touche vintage), un cadran soleillé et des aiguilles très disciplinées. Cette montre « Out of range » vise à équiper les poignets des jeunes gens élégants, sans emphase sportive (l’étanchéité a tout de même été calée à 200 mètres) – ce que confirme le choix des bracelets très texturés dans des teintes de mode. Ce modèle ne sera proposé que sur le site de Ralf Tech, autour des 1 800 euros, en série limitée à cent exemplaires…

GRAND PRIX D’HORLOGERIE DE GENÈVE : Oui, et alors ?


Les jurés du GPHG 2018 ont décerné dix-sept prix à ces montres qui devraient être les meilleures de l’année, sauf que le palmarès 2018, s’il est étincelant montre par montre et prix par prix [toutes les montres récompensées ont quelque chose d’exceptionnel], s’avère incompréhensible pour le message qu’il envoie aux marchés internationaux. De l’Aiguille d’or, récompense suprême attribuée avec une infinie pertinence à la marque Bovet 1822 (ci-dessous : 410 000 euros si l’aventure vous tente), au modeste Prix de l’innovation, attribué à l’ultra-complication (pièce unique) proposée par l’atelier Krayon, les jurés ont eu individuellement raison de choisir ces montres, mais leur choix est collectivement désastreux. C’est le message même du GPHG qui est en cause, globalement, pas le message porté par chaque montre prise à part. Le prix moyen des montres primées s’élève à un peu moins de 210 000 euros – ce qui est désastreux : on aurait voulu proclamer que le prix des montres est inaccessible qu’on n’aurait pas procédé autrement. Les marques distinguées par le GPHG sont hyper-confidentielles et elles ne représentent guère que bien moins de 0,1 % de l’activité horlogère mondiale – en termes « industriels », le total cumulé de la production des montres récompensées ne sera guère que le 1/25 000e de la production suisse. Que peut bien signifier un Grand Prix d’Horlogerie qui exclut les marques qui réalisent 90 % du chiffre d’affaires de l’horlogerie suisse (Rolex, Patek Philippe, Omega, Richard Mille, Cartier, Audemars Piguet, etc.) et qui « oublie » de rendre hommage à Longines, TAG Heuer, Piaget, Zenith, Ulysse Nardin ou Bvlgari ? Au GPHG, les dieux de l’horlogerie sont tombés sur la tête…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !