Quand le bouledogue tâte du chanvre et quand les doigts trempent dans la baignoire : c’est l’actualité non-conformiste des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Une belle histoire de chien qui bave et de montre qui ne se fume pas (Bomberg)…
Une belle histoire de chien qui bave et de montre qui ne se fume pas (Bomberg)…
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Atlantic Tac

Mais aussi le second maillot jaune d’un horloger français, un cocktail horloger bien frappé, une enchère en vert et contre tout, un certificat qui rassure, un cadran solaire numérique et le pouce qui pousse à gauche…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BOMBERG : Les menus plaisirs du bouledogue…

Ce genre de montre est inclassable, ahurissant même par son storytelling, sympathiquement généreux, volontiers subversif et forcément dérangeant : il ne pouvait donc être signé que Bomberg, la marque Swiss Made des Bad Boys de l’horlogerie et des non-conformistes de la montre. On aura reconnu sur le cadran le célèbre pétiole à sept feuilles dentelées du cannabis (chanvre), une des plus anciennes cultures pratiquées par l’humanité – on en découvre des traces archéologiques datées de 12 000 ans – tant pour les vertus médicinales de la plante que pour ses composants psychotropes. Alors que le commerce de ce cannabis tend à se légaliser et que « Big Pharma » s’intéresse à ses effets bienfaisants pour calmer les douleurs, la maison Bomberg tente le tout pour le tout en affichant ses convictions : une branche de cannabis indica sur le cadran (elle devient luminescente dans la pénombre) ; tout autour, des fragments de feuilles d’indica, soigneusement sélectionnées, biosourcées et issues de l’agriculture durable et responsable [comme il se doit] ; un bracelet en cuir et chanvre américain – c’est une première ; le tout avec un mouvement automatique suisse et des finitions Swiss Made comme il se convient pour ce boîtier de 43 mm dont la couronne est déportée à deux heures (comptez à peu près 1 800 euros). Chez Bomberg, on crée comme on aime. Et on aime les animaux : le bouledogue anglais est le fétiche de la marque, dont la mascotte canine s’appelle Bolt, gracieux canidé dont on a soigné, précisément, le stress existentiel au CBD (cannibidiol). Du coup, cette montre BB01 s’appelle Care the Bull-Dog (CBD) et sa vente aidera Bomberg à financer des associations charitables qui œuvrent pour les animaux, en Suisse comme au Mexique, où vit le fameux Bolt. Pas belle, la vie rêvée des montres, des bouledogues et du cannabis chamanique ?

CARTIER : Les doigts dans la baignoire…

Cette « pièce unique » signée Cartier est un exercice de style, une preuve de virtuosité et une démonstration de créativité. Prenez une Baignoire de Cartier, la plus emblématique des montres ovales du marché, surtout en version allongée. Imaginez une mitaine [un gant qui laisse les doigts à nu] particulièrement précieuse puisque tissée d’or rose et de diamants. Mariez les deux et vous aurez cette Clash (Un)Limited de Cartier : la Baignoire est insérée dans les mailles d’or de la mitaine où sont sertis 1 600 diamants. La couronne de remontage de la montre a été camouflée sous le cadran de cette Baignoire allongée. Deux ans d’études ont été nécessaires pour développer cette pièce unique imprimée en 3D, qui n’a pas réclamé moins de 277 heures de travail pour sa réalisation. Si vous demandez le prix, c’est que vous n’avez pas les moyens de vous offrir cette Mitaine Baignoire ! Au fait, pourquoi n’en avoir fait qu’une « pièce unique » ? Il y a en ce moment sur cette planète assez de milliardaires capricieuses pour prendre des gants quand elles veulent lire l’heure…

GRAHAM : La poussée du pouce qui passe à gauche…

Cette marque indépendante suisse avait su se faire une réputation avec des chronographes dont le poussoir était inspiré par le déclencheur de certains compteurs utilisés par les équipages des bombardiers de la Seconde Guerre mondiale. Ce poussoir complexe mais dotée d’une forte personnalité était situé à gauche du boîtier. La saga Graham continue, toujours à gauche du boîtier, mais avec un monopoussoir intégré dans la couronne de remontage de la montre – position rarissime pour un monopoussoir chargé d’actionner le chronographe, de le stopper et de le remettre à zéro. Pourquoi à gauche ? Parce que ! Parce que c’est plus fun qu’à droite, et que ce n’est pas amusant de faire comme tout le monde. Disons qu’il peut y avoir une justification ergonomique : on actionne ce monopoussoir avec le pouce, qui est le doigt le plus réactif, donc le plus rapide d’une main humaine. Avec un avantage annexe : placé à gauche dans la couronne, ce monopoussoir ne risque pas de blesser le dos de la main, surtout quand le boîtier affiche un robuste diamètre de 47 mm. Deux compteurs sur le cadran de cette montre Fortress, une date [à gauche, bien sûr] et un style empreint de codes vintage propres à séduire les amateurs que ne rebuteraient pas les 6 450 euros exigés pour ce chronographe qui porte à gauche…

WATCH CERTIFICATE : La fin d’un cauchemar…

Alors que la police parisienne compte quotidiennement une petite dizaine de vols à l’arraché de montres de luxe [au point que la préfecture de Police a dû mettre en place une « brigade des montres »], ceci sans parler des cambriolages, le Watch Certificate s’impose comme une ressource de sécurité supplémentaire, tant pour les amateurs qui subissent ces violences que pour les policiers. Non seulement les montres dérobées sont parfaitement tracées (dès qu’elles sont volées, elles deviennent invendables dans le circuit officiel), mais les informations très détaillées du Watch Certificate (inviolable puisqu’appuyé sur la technologie « Blockchain ») sont un élément probant pour l’indemnisation par les assurances ou pour les déclarations à la police. Où qu’ils soient dans le monde, les amateurs se sentent ainsi mieux protégés face à cette recrudescence de la « délinquance horlogère » : ils ont l’esprit plus tranquille pour porter leurs montres préférées, surtout en été, quand les manches sont remontées. Une protection valable également en cas de perte ou de détérioration accidentelle de la montre. Renseignements utiles sur le site du Watch Certificate

SEVENFRIDAY : Pas tropical, juste un peu…

SevenFriday, la marque qui redonne du goût aux mécaniques horlogères, nous propose une montre estivale dont le nom – Caipi – est déjà une promesse de cocktail rafraîchissant. C’est vrai que les ingrédients de cette P1C/04 sont exotiquement givrés : la céramique blanche du boîtier (47 mm) en guise de glaçon, un peu de jaune vert pour la touche citronnée du lime (celle qui donne du goût), des éclaboussures opalines et argentées pour la dose d’eau de feu – disons de cachaça – et quelques rouages secrets pour le mouvement automatique. Le tout à l’épreuve de l’eau (100 m) comme il convient pour tout cocktail créole digne de ce nom. En cas d’aventure nocturne, cette Caipi donnera du cœur à l’ouvrage à tous les audacieux : les touches citronnées s’illuminent d’un vert agrume luminescent dans la nuit ! Il n’en faut pas plus pour s’amuser – et SevenFriday reste la marque suisse de ceux qui ne se prennent pas au sérieux, quoiqu’ils prennent leur montre au sérieux [le fond du boîtier abrite une rondelle de lime : en fait, c’est une puce NFC qui sert à authentifier la montre et à prolonger de trois ans sa garantie]. Comptez dans les 1 370 euros pour vous désaltérer le poignet avec cette Caipi qui aime les peaux bronzées…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• ANTIQUORUM : le pari était de créer le buzz en adjugeant la toute première Nautilus cadran vert de Patek Philippe, une montre en acier lancée voici deux mois à peine et réputée introuvable sur le marché avant de longues années d’attente. L’autre pari était d’atteindre aux enchères dix fois le prix catalogue d’un exemplaire neuf pour cette référence 5711/1A-014, alors que la montre serait forcément de seconde main (Atlantic-tac du 16 juillet). Deux paris gagnés à Monaco par l’équipe d’Antiquorum (Romain Réa), qui a vu les amateurs-collectionneurs-investisseurs-spéculateurs-profiteurs [rayer les mentions inutiles] se précipiter et pousser jusqu’à 420 000 euros l’adjudication de cette montre affichée en boutique à 30 000 euros. Morale de l’histoire : il y a dans le monde beaucoup d’argent à dépenser à tout prix et le marché des « montres de collection » est devenu totalement irrationnel… ••• RICHARD MILLE : seconde victoire dans le Tour de France pour le jeune champion slovène Tadej Pogačar et donc second maillot jaune pour l’horloger français Richard Mille, star internationale des montres très haut de gamme. La marque équipe également les poignets d’autres vedettes du Tour de France, comme Marc Cavendish (maillot vert de ce Tour) ou Julian Alaphilippe, tous deux également très performants sur la grande boucle. Richard Mille a eu le flair pour choisir la bonne équipe : il est le partenaire officiel de la formation UAE Team Emirates, l’équipe financièrement la plus performante sur ce Tour de France (trois victoires d’étape, même si elle n’est que dixième au classement général)… ••• CADRAN SOLAIRE NUMÉRIQUE : tout cadran solaire digne de ce nom indique l’heure par la course que mène l’ombre de son gnomon (tige repère) tout au long de la journée. On peut trouver plus astucieux avec un gnomon de haute technologie, qui indique les heures et les minutes en chiffres toutes les vingt minutes – toujours en ne se servant que de la lumière et des ombres du soleil. Des heures qui font de l’ombre aux minutes à découvrir sur Business Montres. C’est d’autant plus amusant qu’on peut produire soi-même ce cadran solaire à l’aide d’une imprimante 3D (vidéo ci-dessous)… ••• IKEPOD : rien ne vaut un bon bracelet métallique pour apporter la touche « sport chic » que recherchent tous les amateurs de montres. La marque Ikepod sacrifie à cette mode avec une superbe création à maillons du designer Alexandre Peraldi. Ces bracelets s’ajusteront aux boîtiers Megapode (ci-dessous), Hemipode et Horizon. De quoi composer une des plus originales propositions contemporaines sur ce marché du « sport chic »…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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