Quand la tête de mort en rigole d’avance, quand les poissons ne trouvent pas ça drôle et quand le petit Guillaume sait nous amuser : c’est l’actualité des montres (en mode estival)…<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Camouflage en version djebel et rocailles pour ce très viril chronographe tout-terrain inspiré par les montres des pilotes militaires…
Camouflage en version djebel et rocailles pour ce très viril chronographe tout-terrain inspiré par les montres des pilotes militaires…
©DR

Atlantic-tac

Mais aussi la lumière intérieure comme expérience ultime, la testostérone parfumée aux sables du désert et les trois cents mètres d’une sécurité bleu-blanc-rouge…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

ALPINA: Le chrono qui sentait bon le sable chaud…

Le revêtement noir du boîtier (44 mm) efface les reflets de la lumière, de même que le camouflage en mode désert du cadran efface les formes traditionnelles : le style est volontairement militaire, la couronne surdimensionnée et le triangle rouge de l’aiguille des secondes rappelant l’héritage d’Alpina du côté des montres réglementaires des pilotes du passé. Touche contemporaine : la grande date, au cas où les baroudeurs seraient un peu perdus dans le calendrier de leurs opérations spéciales. Pour la précision, le mouvement de ce chronographe a choisi la sécurité électronique du quartz suisse. Ce qui permet de contenir le prix de ce chronographe gavé de testostérone sous les 1 000 euros, ce qui est une bénédiction des dieux de la guerre…

NIXON: Une pixellisation sur fond d’algues et de rochers…

Tiens, en parlant de camouflage, les chasseurs sous-marins en usent aussi : si les combinaisons Riffe Digi-Tek Camo sont aujourd’hui ce qu’on fait de mieux pour traquer les poissons au fusil-harpon, à l’affût entre algues et rochers, les plongeurs vont adorer assortir les bracelets de leurs montres (étanches) à leurs combinaisons (superbes images de la vidéo ci-dessous). Nixon a prévu trois bracelets au camouflage soigneusement pixellisé, qui ne manquent pas d’allure quand on les porte en ville, avant comme après la plongée. On peut donc choisir trois montres pour s’embusquer dans le monde du silence : les gros poissons vont découvrir avec stupeur qu’ils n’ont plus le temps pour eux !Même sans combinaison camouflée, le « prestige de l’uniforme » est assuré. Furtif sous les vagues, festif sur les planches des paillottes de la plage : la vie en Nixon est d’une épatante continuité dans le chic…

4N: L’orgueilleuse aventure de la lumière totale…

L’exigence de transparence bouleverse le jeu politique et la vie économique, mais aussi la demande horlogère. Elle se traduit, côté montres, par des propositions on ne peut plus… claires (!) de boîtiers qui ne cachent plus rien et qui sont sculptées – au prix de coûteuses difficultés – dans des verres saphir ultra-technologiques. La jeune marque indépendante française 4N se lance à son tour dans l’aventure, en logeant son mouvement mécanique MTV-01 dans un écrin de lumière. On peut ainsi profiter sur 360° des 514 composants d’une montre qui affiche les heures et les minutes en grands chiffres, par un jeu de disques au fascinant ballet. Des dizaines d’heures sont nécessaires pour ajuster et régler un tel mouvement. Des centaines d’heures sont indispensables pour usiner un tel boîtier. 4N ne produira que trois montres Saphhire Planet de cette transparence ultime, mais il faudra poser 290 000 euros sur la table pour convaincre François Quentin, le créateur de la marque, de vous en céder une…

PÉQUIGNET: Trois cents mètres de sécurité tricolore…

Très sympathique, le « Fabriqué en France » de cette montre de plongée aux accents patriotiques (notez les codes tricolores) ! D’autant qu’on n’a pas sacrifié la substance horlogère à cette volonté de résister aux sirènes subaquatiques suisses : le mouvement automatique est français (calibre Royale, fait « maison ») et la montre est assemblée en France, à Morteau, dans les ateliers de la marque. On n’a pas non plus oublié les fonctions nautiques : étanchéité à 300 m, petite seconde très lisible entre 3 h et 4 h, lunette tournante surmoulée de caoutchouc, réserve de marche clairement indiquée entre 7 h et 8 h (c’est très utile pour ne pas être trahi par un mouvement « à plat » pendant la plongée). Même le bracelet est sympathique, taillé dans un cordura noir surpiqué de bleu. Dommage que le prix ne soit pas aussi câlin (4 500 euros, pas forcément justifié par la qualité « manufacture » du mouvement)…

WILLIAM L. 1985: La rétro-nostalgie va se contenter de deux compteurs…

William parce que le créateur s’appelle Guillaume [c’est plus chic quand ça sonne english], L. parce que c’est l’initiale de son nom de famille, 1985 étant sa date de naissance : il n’en faut pas plus, en 2016, pour baptiser une marque quand on a quelques années d’expérience dans l’industrie des montres et l’envie d’épater ses copains en leur proposant des chronographes « à l’ancienne » comme ils ne peuvent en trouver à des prix décents sur le marché. Comment se lancer sans fonds propres ? Grâce au financement collaboratif (souscription) : William L. 1985 a ainsi été une des plus belles histoires horlogères écrites grâce à Kickstarter. Les premiers chronographes rétro-nostalgiques de la marque arrivent sur le marché : ils sont comme prévus élégants et honnêtes, consistants et séduisants, avec tous les détails de finition indispensables (style deux compteurs d’un boîtier de 40 mm, longueur des aiguilles, index en applique, mouvement automatique, etc.). Pour moins de 170 euros, on n’est évidemment pas dans un Swiss Made qui s’impose d’autant moins que le mouvement Seiko de base est un « tracteur » de qualité irréprochable. Ce Guillaume L. de 1985 et sa marque toute neuve de 2016 nous prouvent, une fois de plus, que la valeur n’attend pas le nombre des années…

HAUTLENCE: La tête de mort en rigole d’avance…

Évidence post-moderne : pour transgresser les codes, il faut d’abord les maîtriser. Hautlence a toujours flirté avec le non-conformisme horloger. Les bikers de Vida Loca Choppers, un club suisse de motards plutôt portés sur la Harley-Davidson personnalisé, ont toujours cultivé un style rock’n’roll gentiment décalé [tout de même, on est en Suisse, pas en Californie]. De la rencontre entre l’horloger et le « préparateur » sont nées vingt-huit montres frappées de la tête de mort ricanante du club. Sachant que la montre vaut largement le prix d’une moto customisée, on aura compris que c’est une gourmandise – bien jolie en tout cas – pour motards dorés sur tranche, capables de sacrifier beaucoup à leur double passion mécanique (horlogère et motocycliste). La rébellion est au bout du poignet – poignée de gaz à fond !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !