Quand la plus superlative des exploratrices joue les coquettes, quand les fantômes n’ont pas peur du noir et quand la lumière devient « post-fonctionnelle » : c’est l’actualité des montres…<!-- --> | Atlantico.fr
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Plus Op Art que Pop Art, les nouvelles Swatch de la collection Pop se portent, se suspendent ou même se posent au gré de nos humeurs…
Plus Op Art que Pop Art, les nouvelles Swatch de la collection Pop se portent, se suspendent ou même se posent au gré de nos humeurs…
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Mais aussi une certaine idée des heures tricolores, le choix tout en bleu du minimaliste helvétique et les montres baladeuses qui vont redonner du style à l’été…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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SWATCH : Des montres qui n’en font qu’à leur tête…

Très réussies, les nouvelles Swatch de la série Pop jouent en noir et blanc comme en couleurs. Avec un atout majeur très générationnel : on les porte au poignet, mais on peut aussi les suspendre à une chaîne (comme une montre de poche, avec un clip spécial), les poser sur une table grâce à un support adapté à leur boîtier détachable ou même en faire des horloges murales. Ce sont des montres baladeuseset malicieuses, qui ne réclament qu’un peu d’imagination pour nous faire voyager dans le temps. Marquée par le Op Art ou par les délires chromatiques du Pop Art des années soixante, ces montres vont réenchanter l’été…

HYT : Des heures fluidiquement noires pour décompter des minutes luminescentes…

Les lecteurs de cette chronique ont découvert ici le concept rupturiste des heures « hydro-mécaniques » affichées par les montres HYT, à l’aide de fluides dont l’avance dans des capillaires en verre rythme le temps qui passe. La tendance de l’année est furtive. Le néo-chic se veut plus austère que pendant les années de bulle : sur cette Ghost (« fantôme »), le fluide horaire – jusqu’ici quasiment fluo – passe donc au noir, avec une décoration ténébreuse de la montre en titane noir, qui n’est plus animée que par les chiffres (blancs et luminescents) des minutes et les flèches rouges qui voient défiler les secondes ou l’indication de la réserve de la réserve de marche. Seules les « pompes » mécaniques qui font pulser le fluide noir dans le capillaire des heures (dix heures dix sur l’image ci-dessous) ont conservé leur aspect métallique industrielle. Un concept « spectral » et radical, mais aussi révolutionnaire, qui représente une innovation horlogère de première importance.

ROLEX : La plus superlative des sportives chics est une grande coquette…

Ce qu’il y a de bien avec Rolex, c’est que les changements y ressemblent à des transitions, jamais à des trahisons. La nouvelle Oyster Explorer reste immédiatement reconnaissable : elle n’a pas changé d’allure depuis plus de soixante ans, même si elle n’a plus grand-chose en commun avec le modèle original, lancé en 1953 pour honorer les vainqueurs de l’Everest. Le boîtier a été subtilement agrandi à 39 mm, le bracelet métallique est hyper-sécurisé, le composé luminescent des chiffres et des aiguilles illumine le cadran en bleu, la couronne de remontage rend la montre encore plus étanche (100 m) et le mouvement automatique, un des plus endurants qui soient sur le marché [on ne lui reprochera que ses 48 h de réserve de marche], a été remis aux normes Rolex, les plus contraignantes de toute l’horlogerie suisse, avec une précision calé sur deux secondes par jour d’écart maximum (c’est deux fois plus précis que le standard de qualité suisse !). Coquetterie inusitée pour un tel coffre-fort temporel en acier : les aiguilles sont en or ! S’il n’y a qu’une Rolex à s’offrir par les temps qui courent, c’est forcément cette Explorersuperlative

PÉQUIGNET :  Une certaine idée de l’identité horlogère française…

Honorons les honorables efforts d’une marque tricolore, qui tient à proclamer son identité par ses bracelets (tricolores) et qui affirme son originalité horlogère avec cette montre Rue Royale GMT dont le mouvement est réalisé en France. C’est si rare qu’il faut le souligner et c’est même fièrement apposé sur le cadran : « Fabriqué en France ». Techniquement, la proposition est consistante : une double date (jour de la semaine et du mois), un affichage UTC par aiguille rouge (temps universel sur 24 heures), avec un indicateur jour/nuit (à 6 h), et une réserve de marche de 88 heures. L’aiguille des secondes – utile pour vérifier que la montre fonctionne correctement – est située dans le cadran UTC. On règle le second fuseau horaire par le poussoir logé dans le couronne. Péquignet – maison fondée en 1973 – fournit à ceux qui seraient allergiques aux couleurs du bracelet tricolore un bracelet en cuir. Dommage que le cadran de cette Rue Royale ait perdu la fleur de lys emblématique de la marque…

MONDAINE : Dans les profondeurs d’un bleu tout en chic…

Sachant que, chez les horlogers, le bleu est la nouvelle élégance du noir (question de mode) et que le moins en dit plus (débat sociétal), Mondaine mise sur la profondeur du bleu marine et sur la sobriété de la police d’écriture Helvetica (origine suisse) pour sa nouvelle collection de montres à vivre, à la précision électronique on ne peut plus suisse. Boîtier en acier doucement ourlé et poli (26 mm et 38 mm), cadran typographiquement très chic, expression minimaliste du temps qui passe (deux chiffres et quelques index) : même l’aiguille des secondes joue le jeu de cette monochromie, qu’on retrouve dans le disque de la date (une attention que sont loin d’avoir toutes les marques) et jusque dans les coutures du bracelet, en cuir bleu évidemment.

HEDERA : Un nouveau luxe « post-fonctionnel » en quête de beauté chromatique…

Cette nouvelle marque de joaillerie horlogère vient d’être lancée par le designer horloger Pierre Koukjian, auquel on devait déjà la marque de montres DelaCour. Spécialiste des montres « sur mesures » pour de riches clientes qui ne s’embarrassent pas de questionssur la « marque », Pierre Koukjian pose Hedera (« lierre ») en laboratoire créatif d’une nouvelle joaillerie en liberté, où le temps n’est plus qu’un lointain prétexte à une mise en scène originale des pierres de couleur. La montre Vitrail renoue ainsi avec la tradition des maîtres-verriers qui ont inondé les cathédrales européennes de lumière. Le « vitromusée » de Romont (près de Fribourg, en Suisse) ne s’y est d’ailleurs pas trompé en parrainant cette montre, dont les verreries (Swarogem) sont taillées comme des pierres précieuses pour jouer au mieux avec les couleurs et les lumières. Par ses variations infinies, chaque montre redevient ainsi unique et « artistique » : c’est une rupture avec le luxe industriel pré-formaté des grandes marques anesthésiées par leur globalisation, mais c’est aussi une préfiguration d’un nouveau luxe « post-fonctionnel », voué au seul plaisir de la virtuosité chromatique. Un luxe sartorial, seul capable de renouer avec cette expression du beau qui est depuis toujours la quête éperdue des vrais artistes…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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