Quand la plongeuse s’adoucit et quand la vanité se gourmandise : c’est l’actualité des montres en mode royalement couronné<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Le rose poudré des élégantes « nageuses de combat » (Panerai).
Le rose poudré des élégantes « nageuses de combat » (Panerai).
©

Atlantic-Tac

Mais aussi une citadine chic tentée par l’esprit militaire, un souffle estival sur fond d’azur, le précieux arc-en-ciel britannique, le fantôme du calendrier et un maître-atout pour l’horlogerie anglaise…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

HUBLOT : Un passage à l’heure d’été…

La couleur passera certainement pour la plus grande conquête de l’horlogerie dans les années 2020 : ces couleurs éclatent sur les cadrans, qui se permettent à peu près toutes les fantaisies chromatiques de la gamme Pantone, en mode primaire ou en dégradé, mais elles colonisent aussi les boîtiers grâce à la céramique, matériau ultra-résistant qui accepte à peu près toutes les nuances possibles et imaginables. Exemple avec la dernière Unico Sky Blue de la manufacture Hublot, véritable appel à la plage et au farniente méditerranéens. Ce chronographe automatique Big Bang (42 mm) vous fait d’emblée passer à l’heure d’été, avec un azur prolongé du bracelet au boîtier et à la lunette de la montre. Cette édition Sky Blue est forcément limitée (200 pièces) et assez fortement tarifée (comptez dans les 25 000 euros pour passer en mode estival) – mais c’est la rançon pour le port d’une icône absolue au poignet, sur lequel la Sky Blue fera souffler un vrai vent de liberté, d’insouciance et de dolce vita nostalgique. Est-ce vraiment cher payer ce souvenir d’un heureux temps qui savait prendre son temps ?

MARCH LA.B : Une symphonie vertement compilée…

Ne vous fiez pas au style de chronographe à deux compteurs de cette AM2 Calendar « Phantom » : ce n’est qu’un calendrier automatique, avec les jours de la semaine dans le cadran vert de gauche, les mois numérotés à droite (sauf le March emblématique de la marque) et la date à six heures – avec le fétiche 3 en vert, March oblige ! Même le fond transparent est vert ! Le boîtier biseauté en acier est confortablement calé sur 41 mm, ce qui donne à cette montre un statut particulier au poignet, tant par ses dimensions que par la compilation des codes vintage (années 1970) qu’elle met en valeur. On pourrait en dire autant du style « industriel » de son bracelet cannelé en cuir. Bref, une bien agréable symphonie stylistique, en tout point digne de la maison indépendante française March LA.B, qui nous propose très intelligemment cette AM2 Calendar « Phantom » à moins de 1 200 euros – ce qui explique le succès grandissant d’une marque qui réussit d’année en année à surfer en équilibre sur la vague des tendances du moment…

YEMA : Une ambiance citadine chic…

Une montre Urban Field la bien nommée : la marque française Yema, co-leader des maisons tricolores indépendantes, propose là une montre urbaine, capable de faire face à toutes les épreuves qu’on peut envisager dans une ambiance citadine, mais aussi d’affronter tous les regards sans faiblir, avec son style « militaire » mâtiné de codes vintage (boîtiers galbés très confortables de 37,5 mm ou 40 mm, cadran « sablé » en vert patiné, bracelet en acier de type Bonklip à maillons en rouleau comme ci-dessous ou bracelet en acier grain de riz – l’option cuir est disponible en complément). Pour moins de 1 100 euros avec un mouvement mécanique suisse (remontage manuel à 45 heures de réserve de marche), sachant que les montres sont assemblées en France, dans cet arc jurassien qui jouxte la frontière suisse, c’est la bonne affaire « sport chic » de ce printemps et c’est une bonne affaire bleu-blanc-rouge, ce qui ne gâte rien !

BACKES & STRAUSS : Un arc-en-ciel d’émotions…

Au premier regard sur cette pièce unique Piccadilly Colour Cascade, vous avez compris qu’il faudra attendre d’avoir gagné au loto pour vous l’offrir, mais on a le droit de rêver et c’est juste pour le plaisir des yeux [on préfère ne pas vous avouer son prix pour ne pas vous gâcher cette méditation sur les vanités de ce monde]. Pour ne pas mourir idiot, il faut savoir que ce boîtier en or blanc est d’une dimension généreuse (40 mm), que le mouvement est automatique (avec un rotor en platine), que le cadran réclame 64 diamants jaunes de qualité « vivide » (magnifiquement lumineuse) et que le boîtier et la lunette n’exigent pas moins de 60 saphirs baguette multicolores (vous en aurez pour 7,67 carats). On oublie au passage le petit diamant logé dans la couronne de remontage. Tout ça pour donner les heures, les minutes et les secondes, mais que d’émotions au poignet tellement cet arc-en-ciel de haute joaillerie en donne beaucoup plus qu’il n’y paraît. Pour l’anecdote, Backes & Strauss est la plus ancienne maison diamantaire du monde, puisque sa fondation à Londres remonte à la Révolution francaise…

PANERAI : Une immersion aux yeux doux…

Née au poignet des redoutables nageurs de combat italiens avant la Seconde Guerre mondiale, la Panerai fait les yeux doux au public féminin, en se amincissant son boîtier à 38 mm d’acier poli, en arrondissant subtilement ses angles et en adoucissant ses couleurs (joli pastel vert pâle, bleu clair lumineux ou rose poudré pour les cadrans, qui s’agrémentent d’une élégante petite seconde à neuf heures). La souplesse des maillons d’acier du bracelet de cette Luminor Due 38 mm – nom de code PAM 1309 pour la version bleue ci-dessous – confirme l’esprit citadin chic de cette pacifique « plongeuse », avec laquelle on pourra tout de même s’immerger avec modération (étanchéité à 50 m en dépit de ce régime minceur). Le prix ira chercher dans les 8 000 euros, ce qui n’est pas rien comparé aux concurrentes automatiques du même style, mais c’est la première fois depuis très longtemps que la maison Panerai, plutôt portée sur la rugueuse virilité de ses modèles historiques, réussit à nous convaincre avec une proposition « féminine » – laquelle demeure cependant très portable par des poignets masculins.

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• BREMONT : la marque indépendante britannique qui monte qui monte vient de recruter une des stars du design horloger suisse, Davide Cerrato (ex-Panerai, ex-Tudor, ex-Montblanc, ex-HYT) pour en faire son CEO. Comme la marque vient de boucler un solide tour de table pour consolider sa croissance, elle a désormais les moyens de doper ses collections par une indéniable touche de style. Nous risquons d’entendre parler de Bremont dans les mois qui viennent…•••• BELL & ROSS : la maison Bell & Ross s’annonce transgressive autant par son approche de l’horlogerie que par sa défense et illustration de ces menus plaisirs de la vie parmi lesquels on peut classer les cigares ou le chocolat. La BR 01 Cyber Skull x Julien Dugourd en est l’exemple le plus récent. Ce très sympathique jeune pâtissier, dont toute la Côte-d’Azur s’arrache les gourmandises [il est, entre autres, le chef pâtissier du palais princier de Monaco], a imaginé un gâteau caramel-chocolat qui va initier nos papilles aux délices du temps qui passe. Au programme, sur un croustillant caraïbe, un biscuit au chocolat nappé de caramel, le tout entouré d’une mousse au chocolat avec un flocage au beurre de cacao pour évoquer le bronze su boîtier, avec une feuille d’or pour reproduire le fameux « skull » (tête de mort) qui sacre l’identité de la montre. Comme cette BR 01 Cyber Skull en bronze n’existe, hors de l’atelier de Julien Dugourd, qu’en 500 exemplaires déjà à peu près tous souscrits, la version pâtissière permettra aux amateurs frustrés comme aux gourmands impénitents de ne pas résister à la tentation. Bel exercice de vanité philosophico-horlogère, la BR 01 Cyber Skull est le meilleur des prétextes pour un exercice de philosophie épicurienne généreusement chocolaté…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !