Quand la pie rêve de s’envoler et quand les heures se prennent à vagabonder : c’est l’actualité des montres pile avant 2023<!-- --> | Atlantico.fr
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« Plus bleu que le bleu de tes yeux » avec la Patria de Tutima…
« Plus bleu que le bleu de tes yeux » avec la Patria de Tutima…
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Mais aussi le bleu profond d’une néo-classique allemande, le rouge d’une aiguille néo-iconique, le tintement des heures d’une mécanique néo-contemporaine, la montre d’un président bien gardé et des personnages couronnés…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BREITLING : En simplifiant…

La manufacture Breitling prend acte de la tendance générale à réduire la taille des montres : elle en profite même pour revoir en la simplifiant son très emblématique Chronomat automatique : la taille passe à 40 mm (au lieu de 44 mm) et le Chronomat y abandonne au passage ce qui justifiait son nom, le chronographe, mais sans rien perdre de son caractère et y gagnant une « complication » bien utile, l’indication d’un fuseau horaire par une quatrième aiguille (rouge), calée sur vingt-quatre heures pour discerner le jour de la nuit dans ce second fuseau horaire (repérage sur le rehaut du cadran). La précision de ce mouvement est certifiée « chronomètre ». Plusieurs couleurs de cadran sont proposées (noir, bleu, vert, anthracite et blanc), ainsi qu’un sympathique bracelet métallique, d’esprit sportif chic et d’allure virile, le tout étanche à 200 m pour une mode de vie aussi actif en tout-terrain qu’en zone urbaine : c’est la compagne idéale de tout voyage, aussi à l’aise au volant de la Land Rover d’un safari exotique qu’avec le smoking indispensable pour dîner le soir même à l’ambassade de France. Comptez dans les 5 500 euros pour cette nouvelle icône au paradis du sport chic : l’avantage, c’est qu’il n’y a (presque) pas de liste d’attente pour s’en procurer une…

XERIC : En vagabondant…

La haute horlogerie vous fait rêver, mais vous n’avez pas les moyens de vous offrir une Urwerk dont les heures « satellitaires » ont un style presque magique. Le principe de ces heures vagabondes est de faire défiler le satellite qui porte le chiffre des heures sur un segment qui décompte les minutes de chaque heure (au midi de la montre) : à chaque changement d’heure, le plateau qui porte ces heures satellitaires positionne le bon chiffre à la minute zéro. C’est follement astucieux sur le plan mécanique et c’était jusqu’ici réservé à une demi-poignée de marques de haute horlogerie suisse, mais l’équipe californienne de Xeric a réussi à lever un demi-million de dollars de précommandes pour sa montre automatique Scrambler, basée sur ce principe d’heures défilantes en orbite autour du cadran. À commander sur le site de Xeric, en huit couleurs et moyennent 1 200 euros : vous n’avez pas fini d’épater vos voisins de bar, surtout dans la pénombre quand s’illumine le Super-Luminova !

TUTIMA : En bleusaillant…

Pourquoi chercher trop loin dans l’extravagance quand on peut produire un superbe effet dans l’hyperclassicisme ? Marque de grande tradition mécanique allemande en poste, comme il se doit, dans la vallée saxonne de Glashütte (berceau national de la belle horlogerie germanique), Tutima cultive avec élégance un certain style dépouillé, tant dans l’esthétique que dans la mécanique. Cette Patria Admiral Blue peut en témoigner, avec son boîtier en acier de 43 mm, son cadran d’un bleu profond et majestueux (« émail à froid »), sa petite seconde à six heures et ses aiguilles élancées. Notez aussi la couronne de remontage crantée, mais anglée avec une certaine audace : elle s’impose comme la version contemporaine des couronnes en « oignon » à la mode depuis le XVIIIe siècle. Le mouvement à remontage manuel (calibre 617) est un chef-d’œuvre de belle horlogerie, par ses finitions à la main comme par son architecture très glashüttienne, c’est-à-dire « saxonne » dans sa lettre comme dans son esprit. Le prix est également très séduisant, parce que modérément… Made in Gernany (comptez dans les 5 000 euros pour le modèle en acier) – presque un prix d’ami pour une montre allemande de cette qualité ! Si vous devez un jour craquer pour enrichir votre collection d’une belle allemande qui vous fera honneur, ce sera forcément une de ces Patria de haut lignage…

CHRISTOPHER WARD : En sonnant…

L’équipe britannique de Christopher Ward est considérée comme une des plus créatives de la nouvelle scène horlogère internationale. La marque fêtera en 2024 son vingtième anniversaire [le fondateur, Christopher Ward, a dépuis quitté la maison !], mais elle vient de nous régaler avec un chef-d’œuvre d’horlogerie mécanique, sa C1 Bel Canto, proposé à un prix démentiellement accessible pour une montre en titane (41 mm) doté d’un mouvement à sonnerie de haute horlogerie – comme les 300 premiers exemplaires se sont arrachés en quelques heures, vous pouvez toujours mettre 3 500 euros de côté pour vous inscrire sur la liste d’attente. Chez toute autre marque, une telle montre coûterait trente fois à cent fois plus cher, voire pire pour certaines références encore plus huppées. L’architecture mécanique visible sous le dôme de verre saphir est une création de l’atelier suisse Chronode, qui a souhaité mettre en valeur le mécanisme de frappe des heures par le carillon : on ne se lasse pas de voir les marteaux s’agiter au passage des heures pour faire tinter les gongs – heureusement, on peut débrayer ce saut d’heures pour rendre la montre silencieuse (poussoir à quatre heures) ! Le style de haute horlogerie à des prix quasiment d’entrée de gamme : nous en avions tous rêvé, mais Christopher Ward vient de la réussir avec sa C1 Bel Canto.

MR JONES : En volant…

Une jolie montre discrètement philosophique : elle nous présente un oiseau, une pie, vue par l’artiste londonien Andy Wilx. Chacun connaît la nature « voleuse » de la pie, mais le nom de cette montre, la « Voleuse silencieuse » (Silent Thief), fait aussi bien référence au volatile qu’à la nature « voleuse » du temps, qui est bien le plus silencieux des « voleurs » de notre quotidien. Les trop urbains qui auraient oublié les méfaits attribués aux pies n’auront qu’à relire Les bijoux de la Castafiore ou L’ïle noire des aventures de Tintin ! Avec son collier « volé » autour du cou, la pie d’Andy Wilx proposée par Mr Jones (un des ateliers les plus créatifs de la nouvelle horlogerie anglaise) roule des yeux pour mieux nous prendre au dépourvu et commettre son larcin : les heures (pointées par le premier cercle autour de la pie) et les minutes (point doré dans le cercle central) lui tournent autour grâce à un mouvement automatique suisse de belle facture. Au poignet, l’allure de cette Silent Thief mécanique (45 mm) est étonnante, de même que son prix, qui ne devrait pas dépasser les 550 euros. La bonne nouvelle, c’est que cette série – épuisée en quelques heures après son lancement – vient d’être rééditée : elle sera à nouveau disponible en janvier sur le site de Mr Jones ; où la pie n’attend que votre signal pour venir se poser sur votre bras…

BON À SAVOIR : en vrac, en bref et en toute liberté…

•••• ROLEX (?) : même les non-initiés le savent ! Les modèles les plus recherchés de la maison Rolex ont été rebaptisés par les amateurs, généralement en fonction de leur couleur dominante et par rapport avec les icônes de la pop culture et des comics anglo-saxons [par exemple, la Submariner verte est devenue « Hulk », la GMT noire et bleue s’imposant comme « Batman »]. Maison japonaise spécialisée dans les figurines dérivées de cette pop culture, Fools Paradise a donc entrepris de créer les personnages d’une Rolex Parade inattendue, sur les bases facétieuses de cette réappropriation iconique. Vous en aurez à peu près pour moins de 300 dollars par « poupée » de 30 cm, celles-ci étant elles-mêmes rebaptisées avec un certain humour. Précision utile : tous ces personnages aux visages en cadran de montre sont ceints par la fameuse couronne de Rolex, remplacées sur le cadran par le F de Fools (à commander au plus vite sur le site de Fools, certains modèles étant déjà introuvables). Le tout non officiel et non autorisé par Rolex, comme il se doit… •••• ROLEX (!) : d’après Mohamed Seddiqi, un des plus grands détaillants agréés Rolex du monde (il possède nombreuses boutiques au Proche-Orient), les listes d’attente pour se procurer une montre Rolex sont 200 fois plus longues que pour une montre Patek Philippe. Dans les boutiques Seddiqi des Émirats arabes unis (Dubaï), ces « listes de souhaits » sont limitées à 4 000 personnes : passé ce cap, impossible de passer commande pour une livraison ultérieure, agendée pour un jour lointain, très lointain… •••• BELL & ROSS : pour ceux qui ça aurait intéresser, la montre qu’on découvrait au poignet du président de la République lors de ses gesticulations ahurissantes pendant la finale (perdue) du dernier Mondial de football, au Qatar, était une Bell & Ross ! Emmanuel Macron l’a reçue en cadeau : il s’agit de la BR V1-92 ronde de la série spéciale GSPR (les gardes du corps du Groupe de sécurité du président de la République). Une montre française (même si elle est Swiss Made) pour un président français qui a toujours soutenu l’horlogerie tricolore : que demander de plus ?

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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