Quand la disruption mécanique chiffre les minutes et quand les grands prix pleuvent : c’est l’actualité novembrale des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Le bikini jaune d’une « plongeuse » qui ne vous ruinera pas (Breitling)…
Le bikini jaune d’une « plongeuse » qui ne vous ruinera pas (Breitling)…
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Atlantic Tac

Mais aussi des heures à fleur de peau, une « plongeuse » qui fait faire des affaires, un fermoir qui sait la boucler, un calendrier calé pour 179 ans, des montres bien repérées par Atlantic-tac et un réveil qui se pare d’écaille de tortue…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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URWERK : Aux frontières de la mécanique et de la mystique…

La nouvelle folie de la maison d’horlogerie indépendante Urwerk (Genève) s’appelle Aggregat, UR-112 pour les initiés : c’est un défi mécanique qui consiste à se passer des aiguilles pour ne plus afficher les heures, les minutes et les secondes qu’avec des chiffres, particulièrement lisibles de jour comme de nuit. Attention, ces heures sont « sautantes » (le chiffre fait un saut toutes les soixante minutes), les minutes sont « traînantes » (elles progressent de cinq en cinq) et les secondes sont digitales, parce qu’exprimées en chiffres. La mécanique qui entraîne le tout avec une précision diabolique est absolument géniale : c’est un moteur de F1 au poignet ! Le tout est logé dans un boîtier en titane hors du commun par son esthétique, avec un clapet genre capot qui se déverrouille pour révéler la ronde des secondes. La vidéo ci-dessous en dit plus long, mais il faut bien comprendre qu’on joue ici dans le registre extravagant d’une quintessence mécanique horlogèrement assumée : 25 grammes de pure virtuosité technique pour donner un autre goût au temps qui passe. Dans cette harmonie minutieusement architecturée, le jeu de ces rouages, de ces pignons et de ces engrenages est fascinant, presque hypnotique. On touche avec ce « jouet de garçon » aux frontières de la mécanique et de la mystique, mais il est si férocement facturé qu’on préfère ne pas vous avouer le montant de l’addition : de toute façon, si vous demandez le prix, c’est que vous n’en avez pas les moyens [vieux proverbe horloger suisse !]. Tant qu’il y aura en Suisse des équipes capables de travailler à ce niveau d’ingéniosité technique et de disruption esthétique, la grande tradition européenne des belles montres sera sauvée…

BOMBERG : À même la peau…

Si la mythologie qui tourne autour des crânes ne vous est pas encore montée à la tête [on sait qu’elle remonte en Europe à quelques millénaires avant notre ère], vous allez pouvoir vous rattraper tous les matins avec la seule marque de toute l’histoire horlogère qui se propose de vous raser tous les matins en harmonie avec votre montre. De quoi s’agit-il ? D’une montre Bomberg décoré d’une de ces têtes de mort que les Mexicains ont popularisé sous le nom de calaveras : une manière joyeuse de célébrer la mémoire de ceux qui nous ont quittés – c’est de saison ! Dans un étui de forme de crâne [dites « skull », c’est plus chic chez les anglomanes], Bomberg vous propose, en plus de votre montre, un nécessaire de rasage ! Un blaireau au manche orné de crânes empilés comme dans un ossuaire breton, un rasoir de sûreté dont la hampe est sculptée des mêmes têtes de mort, un rasoir-couteau (dit « coupe-chou ») dont les cotes célèbrent cette passion et un support dont la base rappelle l’ancien culte celtique des crânes grimaçants. Il fallait s’appeler Bomberg, la nouvelle référence horlogère des rebelles de tout poil, pour oser cette audacieuse combinaison carpo-épidermique (le poignet et la peau des joues). Après tout, la montre et le rasoir ne sont-ils pas les deux objets les plus intimes de notre quotidien, ceux qui nous collent le plus à la peau ? Vous trouverez quelques détails supplémentaires sur Business Montres (accès libre). Une précision : les tatouages ne sont pas obligatoires pour porter une telle montre et se raser avec un tel coupe-chou…

BREITLING : La « plongeuse » en bikini jaune…

Vous ne trouverez cette Superocean automatique de Breitling (42 mm) que sur le site de Breitling, mais vous pourrez l’acheter avec d’étonnantes facilités de paiement : pour vos prochaines plongées (avec son bracelet en caoutchouc, la montre est étanche à 500 m, donc vous ne prenez aucun risque), vous ne verserez que 1 200 euros sur les 3 600 euros de la facture, le reste étant payable sans frais en deux mensualités de 1 200 euros. En trois ou quatre clics, cette « plongeuse » en acier, vêtue d’un très minimaliste bikini jaune pour indiquer les minutes, sera expédiée chez vous et livrée dans les jours qui viennent pour vous accompagner dans toutes vos aventures, en week-end comme dans les marigots urbains de notre quotidien. Le bon conseil, c’est de passer en boutique [on ne s’ennuie jamais dans les boutiques Breitling] essayer une Superocean de cette collection, d’y repérer les différents bracelets proposés par Breitling et de commander ensuite en ligne…

ORKOS : Puisqu’on vous dit de la boucler…

Alors que le port d’une belle montre d’une grande marque peut vous valoir une agression dans les parkings ou sur les trottoirs de nos villes, une start-up marseillaise – au vu de l’insécurité phocéenne, on comprend la motivation de ses créateurs ! – a imaginé de sécuriser les montres au poignet en inventant un fermoir qui fonctionne comme une mini-serrure. Ce fermoir, qui devrait s’adapter dans un proche avenir aux boucles déployantes de différentes grandes marques, s’adapte pour l’instant sur les bracelets métalliques des Rolex de moins de dix ans : on le referme avec une clé minuscule qu’on glisse dans un porte-clés qui peut accueillir votre trousseau de clés du quotidien. Impossible, dès lors, non seulement de perdre la montre en cas d’ouverture intempestive de la boucle [ça arrive plus souvent qu’on ne pense !], mais aussi se voir privé de sa montre par la violence d’un vol à l’arraché. Renseignements sur le site d’Orkos, qui a travaillé son fermoir Watchlock comme un vrai objet de luxe, facturé en conséquence dans les 1 200 euros, soit le prix que facture Rolex pour un tel fermoir non sécurisé…

BRISTON : À la bonne heure dans le bon fuseau…

Il faut sans doute se féliciter de voir la jeune marque indépendante française penser « objet du temps » et non plus seulement « montre-bracelet ». À présent distribuée dans une trentaine de pays, la maison Briston nous propose ainsi une collection de réveils de voyage Clubmaster Traveler Clock, qui sont, comme leur nom le précise en anglais, de sympathiques réveils de voyage, tout aussi bien stylés que des montres Briston [on y retrouve le fameux boîtier carré cambré de 50 mm x 50 mm en « écaille de tortue » qui a fait la réputation de la marque], mais peut-être plus pratique pour se réveiller à la bonne heure dans la bonne ville de référence du bon fuseau horaire de destination. C’est chic, c’est beau, c’est élégant et c’est soigné : comme c’est affiché à 270 euros, on peut imaginer que ce sera un excellent cadeau de Noël pour celles et ceux qui ont déjà tout et qui n’auraient rien contre une Briston de plus dans leur vie…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• GRAND PRIX D’HORLOGERIE DE GENÈVE 2021 : depuis quelques mois, les lecteurs de nos chroniques Atlantic-Tac ont eu la chance, et peut-être même le privilège, de se voir présenter quelques-unes des montres « oscarisées » au GPHG (Grand prix d’horlogerie de Genève), dont les prix récompensent par principe les « meilleures montres de l’année ». Quelques noms de ces quatorze marques au passage : Bernhard Lederer (prix de l’Innovation), Furlan Marli (Révélation de l’année : la marque n’a que six mois d’existence), Louis Vuitton (prix Audace et prix de la Montre de plongée), Bvlgari (Aiguille d’or : ci-dessous), De Bethune (Tourbillon), Tudor (Petite aiguille), Piaget (Exception mécanique), MB&F (Métiers d’art et Complication pour homme), Grand Seiko (Homme), Piaget (Femme et Exception mécanique), Zenith (Chronographe) et les autres. Carton plein, donc, pour Atlantic-Tac, mais grincement des dents pour quelques couacs, notamment le prix moyen des dix-huit « montres de l’année » ainsi primées reste ridiculement élevé par rapport : 100 000 euros, soit à peu près cent fois le prix moyen des montres vendues en Europe ! Les jurés ont eu la main lourde ! Autre couac : la concentration des prix sur quelques marques déjà très récompensées dans le passé et quelques ratages étonnants de la part d’un jury de cette qualité (entre autres Hermès, Chanel et Breitling, dont les montres méritaient quelques prix)… •••• BVLGARI : considérée par les trente jurés du Grand prix d’horlogerie de Genève [tous professionnels de l’horlogerie ou grands collectionneurs de montres] comme la meilleure « montre de l’année », l’Octo Finissimo de Bvlgari est un « calendrier perpétuel » ultraplat – une montre qui affiche, en plus de l’heure, des minutes et de secondes, la date et le jour de la semaine, le mois et les années bissextiles, ceci sans le moindre réglage jusqu’en 2100 pourvu que la montre soit portée, et donc remontée. Subtilité supplémentaire : certains de ces affichages sont rétrogrades : leurs aiguilles reculent ! Les jurés ont apprécié les lignes contemporaines de cette montre automatique en titane, dont le boîtier n’a pas six millimètres d’épaisseur : son élégance au poignet est indéniable et le prix de cette merveille (un peu plus de 50 000 euros) finalement justifié par la virtuosité technique qui a présidé à sa conception [le mouvement automatique ne fait guère de 2,75 mm d’épaisseur : à peine plus que la tranche d’une pièce de cinquante centimes d’euros] et à son exécution…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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