Quand l’éternité tombe du ciel et quand l’argent de la flèche efface le temps : c’est l’actualité printanière des montres <!-- --> | Atlantico.fr
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Bleuie à la flamme, une météorite cloutée d’or après sa course cosmique…
Bleuie à la flamme, une météorite cloutée d’or après sa course cosmique…
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Atlantic Tac

Mais aussi le pétillement d’une jungle luxuriante, une nouvelle minceur connectée, le sport chic biseauté et intégré, le rouge qui fait fumer le bronze et les brasses qui effacent le monde du silence…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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DE BETHUNE : Une tentation d’éternité…

Aucune marque au monde ne maîtrise aussi bien que la manufacture De Bethune les beaux-arts de la mécanique horlogère et les beaux-arts de la décoration des montres. Coup de chance : Denis Flageollet, le maître-horloger de référence de la marque [un des plus brillants méchaniciens de sa génération], est aussi un passionné de métallurgie et un fou de météorites, ces « pierres de fer » qui les fascinent parce qu’elles proviennent de très très loin, à la fois dans le temps et dans l’espace. Si De Bethune a déjà orné ses montres de météorites sibériennes ou égyptiennes, c’est la première fois qu’on place sur un cadran horloger, en la travaillant ainsi, une météorite ferro-nickel comme la Muonionalusta – une météorite tombée en Suède il y a un million d’années, mais âgée de quatre milliards d’années et célèbre pour le grain très géométrique de sa structure. Chaque cadran taillé dans cette météorite est chauffé au degré près pour parvenir à ce bleu parfait, qu’on va ensuite clouter de goupilles en or pour dessiner une voûte céleste : chaque client de cette série ultra-limitée (10 pièces) pourra choisir sa carte du ciel, au lieu, au jour et à l’heure de son choix. Cette DB28XP Meteorite s’offre un boîtier ultra-plat en zirconium (43 mm), d’autant plus facile à porter que ses « cornes » (attaches du bracelet) sont mobiles et qu’elles s’adaptent à tous les poignets. La mécanique à remontage manuel (6 jours de réserve de marche) est bien évidemment superlative en plus d’être avant-gardiste dans ses spécificités brevetées. Le prix va évidemment chercher dans les six chiffres (dans les 110 000 euros), mais c’est le prix de l’exclusivité : seuls une douzaine de musées minéralogiques sur cette planète possèdent des fragments de cette météorite suédoise ! Faire danser des aiguilles en or rose au-dessus de ce trésor venu des confins de l’univers reste un privilège rare…

BREITLING : Une luxuriance pétillante…

La maison Breitling a (enfin) compris que les femmes aimaient les montres : mieux vaut tard que jamais pour une marque qui semblait ne plus vouloir que rouler des mécaniques pour les rouleurs de mécanique. On appréciera donc en connaisseurs la nouvelle collection « capsule » South Sea (série limitée), ses couleurs exotiques, ses jeux de lumière et le pétillement luxuriant de ses couleurs, le tout dans une ambiance de jungle subtropicale qui ne redoute pas les clichés. Les boîtiers sont ceux de la collection Chronomat (36 mm) plutôt bien retravaillée pour les poignets féminins, avec ce qu’il faut d’index ou d’aiguilles en or pour la touche précieuse [quelques diamants et des pierres colorées viennent compléter cette panoplie] et une palette de cadrans attendrissants (beige, bleu nuit, vert menthe). On ne regrettera que les bracelets en alligator, dont les couleurs sont superbes, mais l’éthique questionnable – pauvres bébés reptiles sacrifiés sur notre bûcher des vanités dans des conditions souvent effroyables ! En prime, un grand jeu interactif lancé autour de cette collection South Sea permet de gagner quelques montres et les vêtements qui vont avec (le partenaire de Breitling est ici Drest, qui lance le premier jeu mobile interactif dans l’univers de la mode et du luxe).  Pas belle, la vie dans les mers du Sud ?

CASIO : Une minceur connectée…

Si elle passe, à juste titre, pour « indestructible », la G-Shock de Casio n’est cependant pas une montre qu’on oublie au poignet : les dimensions sont généreuses et le boîtier ne lésine sur l’épaisseur qui protège sa multifonctionnalité. On n’en appréciera que davantage la nouvelle série de G-Steel, qui propose un profil beaucoup plus mince (12,9 mm d’épaisseur) et une montre plus légère, dont tous les composants ont été optimisés pour qu’elle se contente d’une faible consommation (55 % d’énergie en moins) sans renoncer à son ultra-lisibilité dans toutes les conditions de lumière. Intelligemment repensée, cette version G-Steel d la G-Shock reste la « montre-outil » (tool watch) par excellence, avec des fonctionnalités connectées par Bluetooth qui améliore au quotidien sa précision et ses capacités de localisation. Le tout à un prix qui sait rester plus que décent. Depuis 1983, Casio a vendu plus de 100 millions de G-Shock : on comprend pourquoi…

LONGINES : Une flèche d’argent…

La rétronostalgie des grandes années de l’âge d’or horloger (1950-1970) emporte tout sur son passage : les grandes marques rééditent et réinterprètent leurs classiques à jet continu. Pour Longines, l’aventure de la Silver Arrow (« flèche d’argent ») commence en 1956 : l’argent est alors la couleur très chic des bolides qui découvraient les carrosseries en aluminium. Le style de la montre n’a pas une ride, avec un cadran argenté minimalistement dépouillé (notez la dynamique des index striés, conformes aux originaux) et des aiguilles « glaive » d’une martiale sobriété. 38,5 mm d’acier pour le boîtier, un verre saphir légèrement bombé à l’ancienne et un mouvement automatique de nouvelle génération (spiral en silicium pour la précision) : la flèche d’argent touche une fois de plus le cœur de la cible…

TISSOT : Une élégance vintage…

Toujours dans un registre rétronostalgique de réminiscences vintage, on en revient aux années 1970 avec la nouvelle Tissot PRX, véritable gourmandise pour les amateurs de « sport chic » contemporain – comprenez un boîtier à pans biseautés et un bracelet métallique intégré, avec une lunette fine et cadran aussi fluide que possible. À l’époque (1978), Tissot avait choisi « PRX » pour Précision et Robustesse, avec un X pour traduire, en chiffres romains, les dix atmosphères de résistance assignées à l’étanchéité de la montre. Tissot nous propose sa nouvelle PRX (boîtier en acier de 40 mm) en version quartz, avec un cadran « soleillé » disponible en plusieurs couleurs, mais une version automatique sera bientôt disponible. La lisibilité du cadran se trouve améliorée par la création d’un effet d’optique intéressant à observer : les aiguilles luminescentes sont placées très haut de dessus du cadran presque à fleur avec le verre de la montre, ce qui apporte à la fois de la profondeur et de la lumière à ce cadran.

BON À SAVOIR : En bref, en vrac et en toute liberté…

•••• SWATCH : dans une annonce aux médias de Nick Hayek, le CEO du Swatch Group, celui affirme pouvoir bientôt vendre quinze à vingt millions de Swatch par an, essentiellement à des Chinois. On est prié d’y croire, mais on a du mal ! D’abord, les Chinois ne connaissent pas la légende Swatch [dont le succès fut à peu près exclusivement occidental] et ils n’aiment de toute façon pas les montres en plastique. D’autre part, la maison Swatch vend péniblement chaque année un million et demi à deux millions de montres : on ne voit pas bien comment, sur le marché globalement décroissant des montres d’entrée de gamme [les  volumes ont  été divisées par trois depuis dix ans], Swatch pourrait multiplier ses ventes par dix, ni au détriment de quelles autres marques… •••• EBEL : la superbe Discovery en bronze s’offre pour ce printemps de superbes cadrans de style « fumé » – rouge ou vert – parfaitement assortis à la patine que prendra ce boîtier en bronze au fil du temps (le fond du  boîtier, qui est au contact de la peau, reste en titane). Cette Discovery est étanche à 200 m : ce sera une des montres de l’été… •••• BLANCPAIN : la Fifty Fathoms (« cinquante brasses » britanniques, soit 91 mètres) est, historiquement, la première montre de plongée moderne à s’être dotée d’une lunette tournante graduée. Il y a soixante-dix ans (1953), c’était une invention française mise au point par la marque suisse Blancpain pour les nageurs de combat de la Marine nationale. On repère la montre au poignet du commandant Cousteau dans Le Monde du silence, le film de Louis Malle qui remportera la Palme d’or au Festival de Cannes 1956. Une double vidéo raconte l’histoire de cette montre pionnière (ci-dessous, avec la suite à visionner ici)…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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