Quand l’élégance se galbe en vert et quand les cerfs volent dans le temps : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Un concentré de complications horlogères en hommage à Bacchus (Vacheron Constantin)…
Un concentré de complications horlogères en hommage à Bacchus (Vacheron Constantin)…
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Atlantic Tac

Mais aussi d’amusants piratages biosourcés, une symphonie chromatique connectée, de sidérantes indications sidérales et quelques questions sur les salons horlogers du printemps 2022…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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LOUIS VUITTON : Arc-en-ciel personnalisé…

C’est loin d’être la montre connectée la plus technologiquement avancée du marché, mais la Tambour Horizon Light Up est assurément une des plus originale, par son style « classique » [la montre a conservé le boîtier convexe de la collection Tambour] et par l’esthétique de ses cadrans numériques, dont le galbe efface les contours traditionnels du cadran, ce qui crée un surprenant effet de profondeur. Les vingt-quatre LED qui illuminent le cadran créent une spectaculaire symphonie chromatique, chacun pouvant personnaliser à son goût cet arc-en-ciel, y compris pour y insérer ses propres initiales, avec une variété presque infinie de possibilités – il sera impossible de rencontrer une autre Tambour connectée à peu près identique – surtout avec le large choix de bracelets proposés et les trois styles de boîtiers (acier poli, acier noir, acier brun) disponibles ! Les fonctions connectées sont on ne peut plus basiques (moniteur d’activités, fréquence cardiaque, agenda, météo, alarme, musique, etc.), avec une application My Travel qui rappelle la vocation nomade naturelle aux objets Louis Vuitton. Le tout parfaitement compatible avec l’écosystème Apple, ce qui n’est pas si courant. Pour faciliter l’usage de cette montre et activer plus aisément les fonctions, Louis Vuitton a prévu deux poussoirs de chaque côté de la couronne. Luxe oblige, cette montre connectée est proposée à 2 870 euros, ce qui la situe tout de même à un niveau de prix plus accessible que les autres montres connectées dites « de luxe ». On nous promet que, en dépit de cette symphonie chromatique et lumineuse, l’autonomie permet une journée d’utilisation sans avoir à recharger la montre…

ORIS : Cerfs recyclés…

Icône contemporaine d’une horlogerie aussi intemporelle que très accessible, la Big Crown d’Oris est un concentré de ce que la Suisse horlogère sait faire de mieux : des bonnes montres mécaniques, fiables et endurantes, à porter pendant des années et à transmettre aux générations à venir. La nouvelle version Cervo Volante est originale à plus d’un titre : d’une part à cause des cadrans de couleurs inspirées par les Alpes (gris ardoise, bleu glacier, vert sapin) qu’elle propose ; d’autre part, par le cuir de son bracelet, taillé dans des peaux de cerf recyclés et donc revalorisées. Il faut savoir que la Suisse, pays très soucieux de préserver ses équilibres biologiques, autorise chaque année la chasse de 15 000 cerfs rouges qui ne prolifèrent pas ainsi au détriment des autres espèces et des paysages naturels. Une partie de ces peaux de ces cerfs est désormais transformée en bracelets « durables » et facilement interchangeables (trois versions pour l’instant : brun foncé, brun chêne et cognac). Une série d’étuis et de porte-cartes en cerf signés Cervo Volante sont également disponibles. Une bonne nouvelle pour finir : cette Big Crown Cervo Volante automatique de 38 mm ne vous soulagera guère que de 1 800 euros – ça donne envie de rejouer au cerf-volant !

FLIK FLAK : Piratages biosourcés…

Le goût des montres s’éduque dès le plus jeune âge : c’est la mission d’une marque suisse comme Flik Flak, la plus junior des maisons du Swatch Group. La nouvelle collection Magical Ocean constitue une belle initiation à la « vraie » montre : elle permet d’apprendre à lire l’heure selon le code traditionnel [performance beaucoup plus difficile qu’on l’imagine par l’abstraction de ce code purement géométrique] en même temps qu’elle permet aux enfants de voyager dans un imaginaire peuplé de pirates, de gentilles baleines et d’îles au trésor. Le tout avec des couleurs amusantes et une résistance à toute épreuve, puisqu’il est bien connu que les Flik Flak résistent brillamment à un passage en machine à laver (étanchéité à trente mètres) ! Argument imparable : le boîtier est en plastique biosourcé et le bracelet en PET recyclé – le tout pour un peu moins de 40 euros…

VACHERON CONSTANTIN : Astronomie bacchique…

Bien entendu, vous n’avez quasiment aucune chance de jamais admirer cette montre au poignet d’un riche collectionneur : la Grande complication « Bacchus » de Vacheron Constantin est une pièce unique dans la grande tradition de la belle horlogerie genevoise, qui vise l’excellence tant dans la complication mécanique que dans les métiers d’art de la décoration horlogère. On préfère ne pas vous en avouer le prix [il est confortable et il ne regardera que l’amateur qui craquera pour cette « Bacchus »], mais il n’est pas inutile de détailler les performances de cette montre, dont on remarque d’emblée le boîtier particulièrement orné et sculpté en bas-relief dans un hommage au divin Bacchus, qui aurait adoré ces feuilles de vigne et leurs grappes de rubis. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les seize « complications » horlogères proposées par cette montre à double face s’affichent tant du côté du cadran que sur le fond : on disposera ainsi d’un tourbillon et d’un répétition minutes (pour une indication sonore de l’heure exacte), mais aussi un calendrier perpétuel qui ne réclamera pas la moindre correction avant l’année séculaire 2100 et un dispositif d’« équation du temps », subtilité horlogère qui permet d’indiquer la différence entre le jour solaire (vrai) et le jour civil (moyen) tout au long de l’année – avec l’heure exacte des levers et des couchers du soleil réglée pour un ville de référence. La montre « Bacchus » indique également le « temps sidéral » (la place des grandes constellations dans le ciel) et les phases de lune, ainsi que les saisons et le signe du zodiaque. Pour animer ces seize complications, il ne faut pas moins de 839 composants, dont certains n’effectueront qu’un seul micromouvement par an !

LONGINES : La vie en vert…

La fièvre vintage fait renaître dans les vitrines horlogères des formes « Art déco », terriblement novatrices dans les années 1910 et 1920, à une époque où on délaissait les montres de poche pour s’initier au frisson de la montre-bracelet. La Longines Evidenza s’inscrit ainsi dans la tradition des montres « tonneau », style élancé qui convient particulièrement à une pièce féminine rendue « classique » par ses chiffres romains tout en s’avérant très contemporaine par la couleur verte, délicatement « soleillée » de son cadran – on se demande pourquoi la bague qui orne la couronne de remontage est… bleue ! Longines a eu la délicatesse d’y loger un mouvement automatique qui évitera aux dames de s’écailler le vernis à ongles lors du remontage de la montre. Cette Evidenza de dimensions modérées (26 mm x 30 mm pour le boîtier en acier) est un des meilleurs exemples actuels de « montre à vivre » au quotidien, avec un verre saphir et une étanchéité à trente mètres pour éviter tout accident – et même un bracelet de sécurité à boucle déployante. Le tout autour des 1 800 euros, ce qui est mieux qu’un bon prix…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• CALENDRIER : les amateurs doivent s’attendre cette année non à l’habituel déluge de nouveautés présentées lors des salons de printemps, mais à un échelonnement des lancements tout au long des premiers trimestres de l’année – les marques ne veulent plus risquer tous leurs œufs dans un même panier qui se trouverait interdit d’accès par un regain pandémique. L’année 2022 s’annonce donc haletante, avec un rythme d’annonces d’autant plus soutenu que beaucoup de nouveautés ont été mises de côté l’année dernière en attendant un retour à meilleure fortune… •••• SALONS HORLOGERS (1) : le traditionnel rendez-vous horloger du printemps pourra-t-il se tenir à Genève, fin mars ? Annulé au printemps 2020 et au printemps 2021, un salon comme Baselworld a déjà reporté sa prochaine édition après 2022. Devenu Watches & Wonders, le traditionnel SIHH (Salon international de la haute horlogerie) n’a pu se tenir en 2020, puis il est passé en mode digital au printemps 2021 : au vu des désordres pandémiques en cours, ses organisateurs se demandent aujourd’hui s’il pourra s’ouvrir dans soixante-dix jours, et avec quels visiteurs, puisque la paralysie des transports aériens semble durable. Un report au moins de juin ou au mois de septembre est envisagé, avec une édition purement numérique en mars-avril… •••• SALONS HORLOGERS (2) : on aura également noté, ces jours-ci, que l’autre grand salon horloger du début d’année, Inhorgenta (Munich), qui commence à prendre de l’importance pour les marques d’entrée de gamme, vient d’être reporté au mois d’avril…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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