Quand Bernard rêve d’heures tricolores, quand Richard évite le blues du businessman et quand Voltaire suspend le temps : c’est l’actualité des montres (en temps de crise)…<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans le style « forces spéciales » en tenue camouflée, une baroudeuse des jungles urbaines prévue pour descendre à trois mille mètres sous la surface…
Dans le style « forces spéciales » en tenue camouflée, une baroudeuse des jungles urbaines prévue pour descendre à trois mille mètres sous la surface…
©DR

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Mais aussi le grand chic du choc carbone ceinturé d’or, les coulisses de l’exploit horloger en terre helvétique et les pixels…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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VISCONTI: Pour la prochaine embuscade en zone urbaine occupée…

Par les temps qui courent, on ne saurait prendre aucun risque, et surtout pas celui de se retrouver à découvert, en rase campagne, sans un instrument de survie au poignet. C’est à tous les baroudeurs urbains que Visconti – la marque florentine spécialisée dans les instruments d’écriture – a dédié cette montre Abyssus Scuba Camo, conçue pour être étanche à 3 000 mètres de profondeur [là où personne ne songerait à aller sans rien au poignet !] tout en permettant de se camoufler au plus profond de nos forêts. Le diamètre n’est pas mince (45 mm) et les lignes s’affirment résolument musculeuses, la pixellisation du cadran ajoutant à un style « forces spéciales » confirmé par les angles rugueux et la décoration mate. Joli travail sur les index, eux aussi pixellisés sur les aiguilles et dans certains détails, comme la lunette tournante crantée en aluminium couleur bronze. C’est la montre virile de l’été…

RICHARD MILLE: Pour faire d’jeune, riche, hype, rebelle (comme tout le monde)…

« Pouvoir être un anarchiste et vivre comme un millionnaire » : c’était le Blues du businessman en 1978 (Starmania). Richard Mille, star mondiale de l’horlogerie française, n’a pas le blues, mais il a le sens des affaires ! Il vient de transformer un « tourbillon » – fétiche mécanique des mécaniciens suisses, sans grand intérêt  autre que celui d’alourdir le prix de la montre – en œuvre d’art contemporain tendance street art : style graffiti, couleurs splashées, aiguilles courbées. Chaque montre de cette série limitée à trente exemplaires est reprise à la main par « Cyril Kongo », nom de guerre d’un artiste français de la scène graphique bohême chic [il a déjà signé un foulard pour Hermès]. Au verso, le mouvement de la montre est tout aussi amusant, décalé et créatif (tout a été repensé pour évoquer la projection d’une goutte de peinture) – du moins pour ceux qui ont les moyens de s’offrir une montre de rebelle friqué pour le prix d’une ou deux berlines de luxe…

MANUFACTURE ROYALE: Pour surfer entre les fuseaux horaires…

Cette jeune maison indépendante et créative se flatte de descendre, pas forcément en ligne directe, de la manufacture royale d’horlogerie mise en place par Voltaire vers 1770 à la frontière franco-suisse[c’était alors moins risqué de se glisser en Suisse en cas de souci avec l’autocratie monarchique]. L’architecture de cette montre Haute Voltige relève effectivement de l’acrobatie mécanique : le grand balancier (ce qui fait tic-tac en oscillant) est comme suspendu au-dessus du cadran, qui permet de lire simultanément deux heures de référence. L’heure centrale est celle de la montre (généralement du lieu où on se trouve). Le petit cadran excentré est à l’heure d’un second fuseau horaire de son choix : on peut le régler à la minute près, certaines heures légales exotiques variant au quart d’heure près. Ce réglage indépendant est une prouesse horlogère inédite, puisque Manufacture royale réalise ses propres mouvements, sans les acheter dans les épiceries mécaniques où s’approvisionnent les autres marques…

BVLGARI: Pour rester bien dans son temps en bousculant les conventions…

Un vrai condensé de ce qui se fait de plus chic en ce moment, cette Carbon Gold de Bvlgari. On repère d’abord le bracelet en cuir tressé : c’est pour la touche italienne et c’est en même temps très confortable au poignet. On remarque ensuite les couleurs, plutôt subtile et non moins stylées, toujours dans le goût italien : du noir mat, du brun chaud, du bleuprofond, qui contrastent en toute élégance avec l’or rose des chiffres et des aiguilles, qui créent une note gentiment vintage soulignée par les aiguilles. On se demande enfin quel est le matériau de cette Carbon Gold : une résine de carbone que son examen minutieux révèlera enrichi d’une plaque latérale en or rose (le même or que la couronne et les aiguilles). C’est là qu’est le nouveau chic : non plus dans l’ostentation de l’or pour l’or, mais dans l’alliance de l’or avec des matériaux d’avant-garde, moins ostentatoires et accessoirement plus légers et donc plus agréables à porter. On complètera l’examen par le mouvement automatique (manufacture et Swiss Made) de cette montre, dont le cadran porte l’adresse de la grande boutique Bvlgari de Rome. Une magistrale démonstration de style latin…

LES COULISSES DE L’EXPLOIT: Pour découvrir les petits secrets l’horlogerie suisse…

Si vous voulez tout savoir sur les montres, mais que vous n’avez jamais osé le demander, il ne faut manquer « Les coulisses de l’exploit », la nouvelle (et la première) émission de radio exclusivement consacrée à ceux qui savent tout de l’industrie des montres, mais qui n’ont jamais la parole : les fournisseurs, les motoristes, les artisans d’art, les sertisseurs, tous les partenaires des marques et tous ceux qui assurent le succès des montres suisses à travers le monde. Exemple avec cette heure d’entretiens qui a donné au « motoriste » Pierre Favre (manufacture MHC, Genève) l’occasion de raconter l’horlogerie de ces trente dernières années, la vie quotidienne de ses méchaniciens virtuoses, les concept watches, les complications mécaniques et tout ce qui ne cesse de changer dans le paysage horloger. Grâce à Internet, on peut écouter cette émission en décalé, à sa guise, et la déguster au menu ou à la carte. Avec « Les coulisses de l’exploit », vous serez incollable sur la vraie horlogerie – pas celle du bullshit marketing !

BRM: Pour se placer en pole position…

Ne cherchez plus : vous l’avez trouvée, la montre que vous porterez les soirs où l’équipe de France défendra les trois couleurs de son maillot dans les stades de l’Euro en cours. Ce sera une BRM (Bernard Richards Manufacture, puisqu’il s’agit d’une marque éponyme), modèle R-50, en version tricolore, avec son mouvement automatique qui ressemble à celui d’une moto de course : notez que tout repose sur les trois boulons (12 h, 4 h, 8 h)et les trois triangles en carbone qui assurent la suspension en souplesse de ce mouvement dans le boîtier, selon le bon principe isolastique. Le boîtier est en titane, les aiguilles super-allégées dans le goût industriel et la série limitée à 15 exemplaires dans chacune des couleurs de cette édition lancée pour le dixième anniversaire de la R-50. Vous ne vous en doutez pas, mais la plupart des champions de circuit auto ou moto français ont porté, portent ou porteront une BRM : c’est la montre faite par un amoureux (ancien pratiquant) des sports mécaniques pour les passionnés de compétition. Dommage que ce soit aussi coûteux (un peu moins de 20 000 euros pour la série limitée), mais les R-50 plus courantes sont nettement plus abordables…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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