Mariage pour tous : la guerre continue en Bretagne <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Deux journalistes de Renne.tv ont été agressés en marge d'une manifestation contre le mariage pour tous.
Deux journalistes de Renne.tv ont été agressés en marge d'une manifestation contre le mariage pour tous.
©Reuters

Revue de blogs

Les pro et anti mariage pour tous poursuivent leur manifestation et leur guerre sur les médias sociaux. A Rennes, le 5 mai, l'agression de deux journalistes de Rennes.tv a fait entrer de nouveaux protagonistes sur le ring.


Vidéo de l'agression versée au dossier de la plainte déposée par RenneTV

Le 5 mai peu après 18 h, deux journalistes de Renne.tvsont agressés en marge d'une manifestation contre le mariage pour tous, et la caméra cassée filme soudain du noir. La loi est votée, mais les manifestations pro et anti continuent et d'autres sont prévues. Les insultes et incidents liés au mariage pour tous, en ligne et dans la rue, sont en train de devenir un TOC français.

La version des journalistes agressés

Rennes - Le mensuel , un site d actualités locales de Rennes, a publié la version des deux journalistes agressés : 

"L'ambiance était extrêmement tendue place de la République" confie Gaspard Glanz, cofondateur de RennesTV.fr. "Avec Olivier Roth (autre cofondateur de RennesTV, NDLR), on a vu une jeune femme militant pour le mariage gay se faire agresser de l'autre côté, près du Café de la paix. On a voulu traverser le terre-plein central pour filmer l'agression. C'est là que des personnes se sont interposées et nous ont empêché de passer en hurlant : c'est la fin des journalistes."Olivier Roth a été pris à la gorge et agressé par trois individus. La scène apparaît clairement dans la vidéo mise en ligne hier lundi après-midi par RennesTV.fr . Gaspard Glanz s'est fait arracher sa caméra. Les esprits se sont échauffés entre pro et antimariage gay. "Une bagarre générale impliquant une dizaine de personnes" a suivi, selon Gaspard Glanz. "C'est là que j'ai pris des coups. Olivier n'a rien, il a eu le réflexe de se mettre en boule pour les parer." Gaspard Glanz s'en tire avec une blessure à la main : "Ils ont violemment arraché ma caméra. Forcément, je me suis défendu. Demain, je passe des radios, le médecin légiste qui a constaté mes blessures pense à une double fracture de la main droite."

La version des anti mariage pour tous

Fikmonksof, à Rennes, a posté sur son blog une défense très détaillée des manifestants de la Manif pour tous rennaise, illustrée de photos et de vidéos tendant à incriminer des "provocateurs" pro-mariage pour tous qui auraient harcelé les manifestants et dégradé podium et matériel. Plus que des opposants et arguments - maintenant routiniers depuis des mois - ce sont les journalistes qui semblent désormais concentrer  toutes les antipathies et mépris des anti mariage pour tous.

Extraits :

"La tension était pourtant palpable, dès le début de la manifestation, entre journalistes et manifestants. Il faut dire que les caméras étaient plus volontiers tournées vers les rares opposants faisant leur cirque sur les trottoirs que sur la manifestation elle-même. (...) [une] nana a donc passé une heure à provoquer les manifestants et leur service d’ordre, et s’étonne qu’on lui demande de dégager. De plus, elle affirme qu’on a menacé de lui péter la figure, ce qui est faux : je la suivais depuis un moment. Et pourtant, les journalistes (d’Europe 1) l’interrogent, elle, qui ne représente rien, qui est seule face à 20000 personnes (chiffres de l’organisateur), et qui en plus manifeste en-dehors du parcours qui avait été défini pour sa manifestation, ce qui est interdit : à Paris, on se fait embarquer pour ça… Et on voit bien que notre ami au micro range son matos très vite : il a ce qu’il voulait. « On a menacé de me péter la gueule », voilà qui fera bien dans son flash info. Du beau boulot de connard journaliste objectif : (...) Ceci n’excuse rien, ceci explique. Et ceci annonce que ça ne s’arrangera pas tant que certains journaleux continueront à nous prendre pour des cons puis à nous insulter sur Twitter…"

De dérives en dérapages, un nouveau chapitre est ouvert avec la plainte déposée par Rennes.TV. Qu'arrive-t-il à la Bretagne, peu sujette aux violences de rue ? Un blog politique breton  y voit l'illustration parfaite d'un malaise régional et identitaire.

"A chaud, on se dit qu’on est vraiment au bord de la guerre civile" [ndr, remarque d'un des journalistes agressés]. Une ambiance délétère qui pourrait s’expliquer par la conjonction de la crise tous azimut (économique, européenne, budgétaire, sociale…) et de l’absence de solution politique : la Bretagne s’est livrée à la gauche mais est en train de basculer, sans pouvoir cependant trouver d’alternative. Elle n’a pas la fibre extrémiste – de gauche ou de droite, ses indépendantistes n’ont jamais su lui parler ni se structurer efficacement et la droite y défraie plus la chronique par son incapacité politique notoire ou ses petits arrangements entre amis que par ses propositions politiques. Bref, la Bretagne est au bord d’un abîme qui l’attire avec force, alors même que plus personne n’a envie d’être raisonnable tant le ras-le-bol est perceptible et partagé par les Bretons des cinq départements ignorés, voire insultés par le pouvoir central parisien depuis six ans."

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !