Valéry Giscard d'Estaing : "une grande nation telle que la nôtre a besoin d'un outil de défense efficace"<!-- --> | Atlantico.fr
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Pour Valéry Giscard d'Estaing, l'armée "est une structure fondamentale de notre société"
Pour Valéry Giscard d'Estaing, l'armée "est une structure fondamentale de notre société"
©Reuters

Aux armes !

Alors que 24 000 postes supplémentaires vont être supprimés dans les armées d'ici 2019, l'ancien président de la République revient sur la crise qui menaçait nos armées et qu'il a dû affronter dans les années 70, dans un entretien accordé à "Valeurs actuelles".

Depuis trente ans, nos crédits militaires ont été divisés par deux. La Loi de programmation militaire votée en 2009 sous le quinquennat de prévoyait la suppression de 54 000 postes entre 2008 et 2015. Environ 10 000 emplois restent encore à supprimer à ce titre dans la défense. D'ici 2019, le gouvernement actuel appliquera ces décisions et réduira encore les effectifs de 24 000 postes, en application des nouveaux contrats opérationnels fixés par le Livre blanc. Au total, entre 2014 et 2019, le ministère de la Défense devra donc réduire ses effectifs d'environ 34 000 postes.

Valéry Giscard d'Estaing est le seul président de la Ve République à avoir augmenté les crédits militaires de la France tout au long de son mandat (mai 1974 - mai 1981). Dans un entretien accordé à Valeurs Actuelles, l'ancien chef de l'Etat explique cette décision : les "performances exceptionnelles [de l'armée française] se firent au prix de dépenses coûteuses", dit-il tout d'abord. Lorsque Valéry Giscard d'Estaing arrive au pouvoir "la force de dissuasion est à peu près achevée. Mais les réductions de crédits de fonctionnement ont été telles que les avions ne volent plus, les bateaux ne sortent plus en mer et nos fantassins ne font plus de manoeuvres. Notre outil de défense est en crise".

Une situation prise très au sérieux par le président : "La situation exigeait de nommer des hommes capables et de leur fournir des moyens", poursuit-il. C'est en effet à cette époque que la période de "détente" de la Guerre froide s'achève et que la course à l'armement reprend. "J’ai décidé de remettre nos crédits dans un état compatible avec le bon fonctionnement de notre outil. La situation s’est donc modifiée, l’armée de terre retrouvant des équipements, le moral s’est redressé et le commandement a été rénové. Nous avons pu remonter la pente jusqu’en 1981, date à partir de laquelle la courbe s’est inversée à nouveau", explique l'ancien président. Et d'ajouter : "Si nous voulions tenir notre rang dans le club des grands, il fallait que nous augmentions nos moyens, même si ceux-ci demeuraient très en deçà de ceux des Américains et des Soviétiques".

Pour Valéry Giscard d'Estaing, l'armée "est une structure fondamentale de notre société. La disposition d’un outil de défense est une part de notre conscience collective". Raison pour laquelle, selon lui, "les Français n’ont pas critiqué [s]on effort pour notre défense. Ils savent qu’une grande nation telle que la nôtre, avec la longue histoire qui est la sienne, a besoin d’un outil de défense efficace et bien organisé".

Depuis 30 ans, nos dépense militaires ont fortement diminué pour des motifs historiques (fin de la Guerre froide) mais aussi économiques (crise financière)."Valeurs actuelles" demande à l'ancien président ce qu'il aurait fait en tant que chef des armées. "Nous ne pouvons pas ne pas remettre de l’ordre dans nos finances publiques afin de réduire un endettement devenu extravagant, répond-il. Mais j’aurais mis à part nos dépenses militaires pour conserver cet outil en état." "Il ne faut jamais oublier que les plus importantes inventions technologiques comme le GPS, Internet ou dans le domaine de l’espace ont été faites, aux Etats-Unis comme en France, grâce au budget de la Défense", ajoute-t-il.

Lu sur Valeurs Actuelles

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