Utilisation du 49-3 : le gouvernement assume, les frondeurs montent au front

La loi Macron est véritablement un cas à part dans le quinquennat de François Hollande. Tandis que l'opposition peine à se décider sur le bien-fondé (ou non) de ces réformes économiques, c'est avant tout avec sa gauche que le gouvernement doit batailler.

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Après avoir engagé sa responsabilité via l'article 49-3 de la constitution, le gouvernement de Manuel Valls s'apprêtent à réitérer le coup de force en nouvelle lecture. Une solution largement assumée, comme le rappelait la ministre Ségolène Royal sur France 3, dimanche dernier. "C'est prévu dans la Constitution, donc ce n'est pas un échec. Ça serait une procédure totalement illégale, je vous dirais que c'est un problème" avait-elle tranché. L'exécutif veut aller vite, en finir avec les débats qui s'éternisent pour mettre enfin en application cette loi. Surtout, il s'agit pour Manuel Valls de réaffirmer son autorité, ébranlée par la polémique de l'aller-retour à Berlin.

Mais du côté des frondeurs, la rancune est tenace. "Le 49.3 n'est pas une démonstration de force mais un aveu de faiblesse" affirme ainsi sur RTL Christian Paul, qui menait la motion des frondeurs au dernier congrès socialiste. Selon lui, la loi a été durci, notamment par "le plafonnement des indemnités versées aux salariés en cas de licenciement abusif. Ça affaiblit la majorité et je pense que ça affaiblit aussi le Premier ministre." Les anciens ministres Benoît Hamon et Aurélie Filippetti ont, eux-aussi, affirmé tout le mal qu'ils pensaient de cette méthode.

De son côté, le Front de Gauche a promis une motion de censure contre le gouvernement, accusé de vouloir "échapper à toute discussion sur le projet de loi Macron et ne pas affronter les véritables opposants au texte." Et les vrais opposants penchent définitivement à gauche.