Ukraine : incursion surprise dans la région russe de Belgorod<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Ukraine : incursion surprise dans la région russe de Belgorod
Ukraine : incursion surprise dans la région russe de Belgorod
©SERGEI SUPINSKY / AFP

Mouvement inattendu

La région russe de Belgorod, frontalière avec l'Ukraine, serait en proie à des combats menés par des éléments russes anti-poutine, déclenchant en retour une opération "anti-terroriste" russe. Kiev nie toute implication mais le Kremlin accuse l'armée ukrainienne.

Surprise générale. Alors que les combats font rage à Bakhmout, et que tous les regards étaient tournés vers la région de Zaporijia en vue d'une probable contre-offensive ukrainienne prochaine, le mouvement est venu de l'intérieur du territoire russe. Les autorités de la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine ont signalé dans l’après-midi du lundi 23 mai l’« entrée d’un groupe de sabotage et de reconnaissance de l’armée ukrainienne dans le district de Graïvoron », sans donner plus de détails. Vladimir Poutine, informé, a aussitôt décidé d'une opération qu'il a qualifié d'« antiterroriste ».

Selon le Kremlin, qui minimise son ampleur, l’opération chercherait avant tout « détourner l’attention » de la prise de Bakhmout. Celle ci revendiquée par Moscou comme une grande victoire patriotique, est démentie par Kiev. Le média The Kiev Independent, lui, évoque une situation ambigüe, où l'armée ukrainienne a abandonné les quartiers d'immeubles mais tient encore des banlieues pavillonnaires de la ville et perce au nord et au sud autour de la ville.

Comme d'ordinaire lorsqu'il s'agit d'opération se déroulant sur le territoire russe, Kiev a toute implication, ses alliés ayant mis un point d'honneur à ce que l'aide militaire serve à défendre le pays et non à envahir la Russie. Cependant, les services de renseignement ukrainiens ont bien confirmé que l'offensive avait été lancée par des rebelles russes engagés aux côtés des forces ukrainiennes, et notamment la légion Liberté de la Russie et le Corps des volontaires russes. L'opération aurait pour but de « libérer ces territoires du régime de [Vladimir] Poutine et de repousser l’ennemi afin de créer une zone de sécurité pour protéger les civils ukrainiens », a précisé un porte-parole.

Alors que Kiev joue le chaud et le froid sur la question d'une contre-attaque en Russie, ces rebelles russes prennent moins de gants. Un homme se présentant comme le porte-parole de la légion Liberté de la Russie déclare ainsi dans une vidéo de revendication que « Le moment est venu de mettre fin à la dictature du Kremlin ». Son groupe armé, fondée aux prémices de l’invasion de l’Ukraine, réunit des citoyens russes qui vivaient en Ukraine avant la guerre, des soldats russes ayant déserté et des hommes ayant quitté clandestinement le pays depuis le début du conflit.

Pour l'instant, la surprise semble de mise côté russe. Le gouverneur de la région a annoncé un bilan peu crédible de six blessés et annoncé la mise en vigueur « régime légal de zone d’opération antiterroriste » donnant des pouvoirs accrus aux autorités afin de mener les combats, surveiller les civils et déplacer les populations. Pour la Russie, c'est une première depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Ce mardi matin, des évacuations de civils étaient annoncées ainsi que, signe de fébrilité pour certains analystes, une évacuation expresse d'un site de stockage nucléaire non loin de la zone des combats.

BFMTV

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !