Thomas Piketty tance l'exécutif : "Le problème de Hollande, c’est surtout qu’il n’a pas de politique"<!-- --> | Atlantico.fr
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"On a besoin de réformes fiscales et sociales de fond, pas de cette improvisation permanente" estime Thomas Piketty.
"On a besoin de réformes fiscales et sociales de fond, pas de cette improvisation permanente" estime Thomas Piketty.
©Reuters/Charles Platiau

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Selon l'économiste, "on observe dans le passé des dettes publiques encore plus importantes que celles constatées actuellement, et on s’en est toujours sorti".

Thomas Piketty a accordé une interview au quotidien Libération, dans laquelle il commente "l’improvisation" du gouvernement de François Hollande. Selon lui, une rénovation démocratique de la zone euro est essentielle à la fin de l’austérité, tout comme une réforme fiscale de fond pour soutenir notre modèle social. 

"Le problème de Hollande, c’est surtout qu’il n’a pas de politique. La soi-disant politique de l’offre est une blague. En arrivant au pouvoir, Hollande a commencé par supprimer - à tort - les baisses de cotisations patronales décidées par son prédécesseur. Avant de mettre en place, six mois plus tard, le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi), qui est une gigantesque usine à gaz. (...) On a besoin de réformes fiscales et sociales de fond, pas de cette improvisation permanente" estime l’économiste dans les colonnes de Libération. 

Interrogé sur le bien fondé d’une "politique économique de gauche", Thomas Piketty poursuit : "Il y a toujours des politiques alternatives possibles. A condition de prendre un peu de recul et de faire un détour par l’histoire. L’idée selon laquelle il n’existe aucune alternative à la pénitence ne correspond à aucune réalité historique. On observe dans le passé des dettes publiques encore plus importantes que celles constatées actuellement, et on s’en est toujours sorti, en ayant recours à une grande diversité de méthodes, parfois lentes et parfois plus rapides".

Quant à la question des classes populaires, qui se sont éloignées de la gauche au profit du Front National, l'auteur du "Capital au XXIe siècle" estime que  "L’Europe s’est construite sur l’idée d’une mise en concurrence généralisée entre les pays, entre les régions, entre les groupes mobiles et les groupes moins mobiles, sans contrepartie sociale ou fiscale. Cela n’a fait qu’exacerber des tendances inégalitaires liées à la mondialisation, à l’excès de dérégulation financière. Des économistes, des intellectuels, des hommes et des femmes politiques disent aujourd’hui qu’il faut sortir de l’Europe. Y compris à gauche, où l’on entend : «N’abandonnons pas la question de la sortie de l’euro, voire de l’Europe, à Marine Le Pen, il faut poser la question.» Ce débat est légitime et ne pourra pas être éludé indéfiniment".

lu sur Libération

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