Sénégal : Macky Sall ne sera pas candidat à sa réélection en 2024<!-- --> | Atlantico.fr
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Macky Sall ne sera pas candidat à sa réélection en 2024
Macky Sall ne sera pas candidat à sa réélection en 2024
©LUDOVIC MARIN / AFP

Décision démocratique

Faisant retomber le suspense et mentir ses opposants qui lui prêtaient le dessein de se présenter à un troisième mandat malgré la constitution, le dirigeant sénégalais, au pouvoir depuis 2012, entend laisser la place à des "leaders capables de pousser le pays vers l'émergence".

Il renonce. Après des mois de suspense, au cours desquels son principal opposant Osmane Sonko a été condamné dans une affaire de moeurs le rendant inéligible, le président sénégalais Macky Sall a annoncé lundi qu’il ne sera pas candidat à un troisième mandat pour la présidentielle de 2024. Cette décision met fin à un doute persistant sur la capacité du chef d'Etat à lâcher le pouvoir, lui qui avait été élu en ayant pris la tête d'un mouvement contre la candidature pour un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, au pouvoir de 2000 à 2012. Le sort réservé à son opposant, la répression des violences ayant suivi la condamnation de ce dernier, ainsi que des signaux provenant de son entourage, laissaient entrevoir la possibilité d'un abus de pouvoir pour l'élection présidentielle de 2024.

Cette annonce fracassante devrait décrisper le climat politique, devenu explosif dans le pays. Alors que la région est marquée depuis l'indépendance par les coups d’État à répétition, Macky Sall restaure quelque peu la réputation récemment érodée de la démocratie sénégalaise. Ses opposants de Macky Sall lui prêtaient depuis des mois l'intention d'aller jusqu'au bout de l'épreuve de force, quitte à forcer sa candidature malgré les règles de la constitution. Dans l'adresse à la nation télévisée dédiée à sa décision, le président a déclaré que "Le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l'émergence".

Le pays a connu ses troubles les plus meurtriers depuis des années au début du mois de juin, faisant au moins 16 morts, et montrant une réelle usure du pouvoir pour un homme très longtemps extrêmement populaire au Sénégal. Elu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall avait fait réviser la Constitution en 2016, afin précisément d'éviter une situation de troisième mandat désirée par son prédécesseur. La règle stipule désormais que "nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs". Ces derniers mois, il avait tenté de justifier son envie de retenter sa chance par le fait que la règle ne le concernait pas puisqu'il avait exercé son premier mandat avant la réforme. Il refusait par ailleurs de désigner un héritier politique.

En revanche, si Macky Sall a accepté de passer la main, il n'a pas fait de geste envers son principal opposant incarcéré, Ousmane Sonko. Il s'en est même pris fermement à ses opposants, dénonçant les violences ayant suivi la condamnation de ce dernier. « L’objectif funeste des instigateurs, auteurs et complices de cette violence inouïe était clair : semer la terreur, mettre notre pays à l’arrêt et le déstabiliser. C’est un véritable crime organisé contre la nation sénégalaise, contre l’État, contre la République et ses institutions », a-t-il martelé. Le Sénégal n'est pas sorti de la crise politique.

FranceInfo

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