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Sécurité : les grands axes du discours d'Emmanuel Macron
©LUDOVIC MARIN / AFP

Paroles, paroles, paroles...

Terrorisme, migrants, police de sécurité du quotidien, budget et effectifs… Ce 18 octobre, Emmanuel Macron a prononcé un discours sur la politique de sécurité face aux représentants des forces de l'ordre.

Ce 18 octobre, Emmanuel Macron a prononcé un discours sur la politique de sécurité face aux représentants des forces de l'ordre. "Chaque policier, chaque gendarme et chaque membre de l'opération Sentinelle est un visage de la République", a lancé le chef de l'Etat, ajoutant  qu'à travers lui, "c'est la nation tout entière" qui est reconnaissante aux forces de l'ordre. "Je vous demande d'être forts et justes".

Un nouveau plan national contre la radicalisation pour le mois de décembre

"Ce qui fait votre quotidien depuis de nombreuses années a beaucoup changé. Il y a la menace terroriste. (...) Nous devons adapter notre réaction", a ensuite déclaré Emmanuel Macron, précisant que "treize attentats ont été déjoués depuis le début de l'année" et ont permis de sauver "des dizaines, voire des centaines de vies". Il a également rappelé que "la lutte contre le terrorisme demande une communication horizontale en instantané", et que les informations doivent être partagées.

"Vous devez partager vos informations". "L'efficacité marginale de l'état d'urgence n'est plus au rendez-vous. Il ne répond pas de manière adaptée à une menace qui est celle du terrorisme islamiste. Il est indispensable de pouvoir en sortir." Ainsi, Emmanuel Macron a indiqué vouloir améliorer le recueil et l'exploitation du renseignement. "Sept décrets ont été publiés en août" en ce sens, a-t-il rappelé. Le chef de l'Etat a aussi annoncé un nouveau plan national contre la radicalisation pour le mois de décembre, en dressant une "liste des territoires" qui feront l'objet d'une surveillance spécifique. "Des plans d’action seront établis par les préfets dans leur département» impliquant «de nombreux autres services de l’Etat pour prévenir les menaces et mettre en place des organisations pour identifier les comportements les plus à risques", a-t-il précisé, ajoutant que ces actions seront menées en "travail étroit avec les magistrats". En outre, le président est revenu sur la sortie de l'Etat d'urgence qui aura lieu le 1er novembre et l'entrée en vigueur de la loi de sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme. "La loi a été votée largement, je ne la déférerai pas devant le conseil constitutionnel", a lancé Emmanuel Macron. En outre, il a demandé aux forces de l'ordre une implication sans failles de sa mise en œuvre.

"Au-delà de ces réponses de court terme qui consistent à traiter le cas de celles et ceux qui sont déjà identifiés dans les fichiers de renseignement et de police, nous avons à faire face aujourd’hui à un phénomène, où de plus en plus de nos concitoyens sont tentés par des thèses radicales et la violence extrême", a-t-il dit. "Nous devons nous attaquer à la racine du problème», a-t-il poursuivi, "travailler en profondeur en particulier dans les quartiers les plus vulnérables pour lutter contre la ghettoïsation de certains quartiers".

"Je souhaite être intraitable en politique d'immigration"

Après avoir évoqué la lutte contre le terrorisme et la délinquance, Emmanuel Macron a insisté sur l'un des exercices primordiaux des policiers" : préservation de l'ordre républicain. "Maintenir l'ordre, ce n'est pas, contrairement à ce que j'ai entendu certaines fois, empêcher les citoyens de s'exprimer (...). Toutes les opinions, mêmes les plus dissidentes, peuvent être exprimées, tant qu'elles ne menacent pas l'ordre démocratique", a expliqué le chef de l'Etat.

Concernant la migration, Emmanuel Macron a été très ferme, affirmant qu'il n'acceptera "aucun discours qui remet en cause le droit d'asile". "Je souhaite être intraitable en politique d'immigration", a-t-il ajouté, expliquant qu'il ne veut plus que les associations permettent "d'héberger sans contrôler" les étrangers qui arrivent en France. Il a également exprimé la volonté de "retrouver l'efficacité d'une politique de reconduite à la frontière". Le projet de loi visant une "refondation complète de notre politique d'asile et d'immigration" devrait être adopté au "premier semestre 2018", a-t-il rappelé.  In fine, il est revenu sur les faux documents d'identité et a évoqué l'usage de la biométrie dans les différents titres d'identité.  

Une concertation dès lundi sur la création d'une "police de sécurité du quotidien"

Emmanuel Macron s'est également exprimé sur l'une de ses principales promesses de campagne : la police de sécurité du quotidien (PSQ), qui entrera en vigueur début 2018, débutera dès lundi 23 octobre. Il ne s'agit pas du "retour à la police de proximité", a prévenu Emmanuel Macron. "L'insécurité ne sera bien pas combattue si les forces de sécurité ne sont pas bien intégrées aux populations", a expliqué le président de la République, ajoutant toutefois que le rôle de PSQ ne serait pas de "jouer au foot avec les jeunes". "C’est au contraire exercer votre métier de policier qui représente une autorité qui conforte et qui rassure mais qui rappelle aussi les règles de vie en société chaque fois que nécessaire", a-t-il fait valoir. Une trentaine de villes se sont portées candidates à l'expérimentation qui sera lancée début 2018, seule une quinzaine de sites seront retenus. "Je souhaite aussi que les dispositifs de 'caméra-piéton' puissent être étendus", a également ajouté Emmanuel Macron.

Menaces visant les forces de l'ordre et de nouveaux recrutements

Le président de la République a par ailleurs affirmé qu’il souhaitait "durcir" la réponse aux menaces "lâches et intolérables" visant les policiers et les gendarmes. "Aux menaces et mises en cause physiques, sont venues récemment s’ajouter des mises en cause indirectes. Je souhaite que nous puissions aller plus loin que le droit à l’anonymat inscrit dans la loi, pour durcir nos outils de réponse face à ces comportements lâches et intolérables".

"La sécurité sera élevée au rang de priorité budgétaire", a aussi déclaré Emmanuel Macron, annonçant +1,5 % de hausse budgétaire dans la sécurité en 2018. En trois ans, la hausse s'élèvera à 9%, selon lui. En outre, le leader de La République en Marche a annoncé le recrutement de 10 000 agents sur le quinquennat. "1870 agents et militaires seront recrutés dès 2018", a-t-il promis. In fine, il a annoncé la réouverture de deux écoles de formation pour les policiers. 

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