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Le premier ministre démissionnaire Mark Rutte annonce son retrait prochain de la vie politique
Le premier ministre démissionnaire Mark Rutte annonce son retrait prochain de la vie politique
©STEPHANIE LECOCQ / POOL / AFP

Coup de tonnerre

Alors que des élections auront lieu en novembre, après la chute du gouvernement néerlandais vendredi sur la question d'une réforme du droit d'asile dans le pays, le premier ministre démissionnaire Mark Rutte a annoncé ce lundi qu'il ne solliciterait pas de cinquième mandat.

La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre sur les Pays-Bas. Alors qu'il détienait le record de longévité à la tête du pays, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, a annoncé dans la foulée de la démission de son gouvernement sa décision de ne pas solliciter de cinquième mandat lors des élections de novembre.

Dans une adresse au parlement, le chef du gouvernement a déclaré « ne plus être en position d'être de nouveau tête de liste pour le VVD [le parti libéral néerlandais, NDLR]. A l'occasion de l'investiture d'un nouveau gouvernement après les élections, je quitterai la politique », a-t-il assuré. Cette annonce surprise implique la fin d'une carrière politique exceptionnelle, couronnée par plus de treize ans au sommet du pouvoir aux Pays-Bas, le plus long mandat de l'histoire du pays. Une nouvelle imprévue qui risque de surprendre largement même si les cartes politiques n'en seront pas nécessairement bouleversées.

L'avenir de Mark Rutte était de fait assez incertain depuis la chute de son gouvernement la semaine dernière, sa coalition ayant échoué à s'entendre sur une réforme du droit d'asile, exigée par le premier ministre et refusée comme trop stricte par ses alliés de centre-gauche et des verts. M. Rutte et son parti de droite libéral, le VVD, entendaient limiter le droit au regroupement des réfugiés de guerre. Avec 900 demandeurs d'asile par semaine se présentant aux frontières des Pays-Bas, et des interventions de personnalités politiques dramatisant encore plus les chiffres, le débat public est devenu électrique sur la question.

De fait, deux des trois autres partis de la majorité de Mark Rutte, le parti social-libéral D66 et le parti confessionnel Christian Union, ont refusé d'entériner la proposition du premier ministre, provoquant donc samedi la démission du gouvernement tout entier. A partir de là, l'opposition était vent debout pour forcer Mark Rutte à la démission : « Il a causé cette crise gouvernementale, nous avons besoin de quelqu'un de nouveau pour éviter l'immobilisme et renouveler la confiance », attaquait ainsi dimanche le leader du parti d'opposition, le PvdA (travaillistes), Attje Kuiken, à la télévision, déclarant que « Dans l'intérêt du pays, il devrait démissionner. »

Pour autant, peu d'observateurs le donnaient perdant des élections à venir, l'opposition de gauche étant en position de faiblesse et sa droite étant rognée par un trublion récemment arrivé dans l'arêne politique néerlandaise : le Mouvement des Agriculteurs et des Citoyens (BBB), d'inspiration paysanne et populiste. Au fil des élections gagnées, Mark Rutte s'était bâti une solide réputation de férailleur, jamais totalement hors jeu même lors des pires tempêtes politiques dont sont capables les coalitions politiques dans son pays. Pour autant, la progression du BBB, que certains sondages annoncent comme le premier parti néerlandais, semble bien inquêter le VVD de M. Rutte : Le parti envisage de présenter un programme électoral et une tête de liste commune avec GroenLinks (Verts), avec comme candidat sérieux le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.

Mais si dangereux que puisse paraître le BBB, la politique aux Pays-Bas est affaire d'accords et de négociations, un art dans lequel le mouvement populiste n'a pas démontré un grand talent jusqu'ici.

Les Échos

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