Migrants : la photo d'un enfant mort noyé en Turquie choque l'Europe<!-- --> | Atlantico.fr
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L'une des photos fait la une de nombreux journaux
L'une des photos fait la une de nombreux journaux
©Capture

L'horreur en images

L'image montrant le corps d'un petit garçon échoué sur une plage a fait le tour des réseaux sociaux, ce mercredi 2 septembre, après un double naufrage qui a coûté la vie à douze réfugiés syriens.

Ils sont douze personnes à avoir perdu la vie dans ce double nauvrage, mais la publication des photos du corps d'Aylan Kurdi, un petit garçon de 3 ans mort noyé sur une plage turque après le naufrage de deux embarcations de réfugiés syriens tentant de rallier la Grèce a suscité des réactions d'horreur ce mercredi soir sur la Toile, notamment sur les réseaux sociaux. Ce cliché fait évidemment penser à la photo de la petite fille brûlée au napalm, en 1972.

Les deux bateaux étaient partis dans la nuit de la ville côtière turque de Bodrum à destination de l'île grecque de Kos lorsqu'ils ont chaviré, selon les indications des garde-côtes turcs sur leur site internet. Rapidement prévenus par les cris des naufragés, les sauveteurs ont repêché douze corps sans vie dont celui d'un garçon âgé de quelques années, dont les photos ont envahi les réseaux sociaux sous le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik ("l'humanité échouée" en turc).

L'une d'entre elles montre le corps de l'enfant, tee-shirt rouge et short bleu, face contre terre, sur une des plages de la station balnéaire de Bodrum. L'autre un gendarme turc en uniforme le portant devant la mer. De nombreux internautes ont confié leur émotion sur Twitter. "Où va ce monde ? ", a commenté l'un d'eux. "Plus jamais ça", a renchéri un autre.

Les images étaient aussi largement commentées dans la presse européenne. Selon le quotidien britannique The Guardian, elles résument "toute l'horreur du drame humain qui se déroule sur les côtes européennes". Toujours outre-Manche, The Independant s'interroge : "Si ces images extraordinairement fortes d'un enfant syrien rejeté sur une plage ne modifient par l'attitude de l'Europe vis-à-vis des réfugiés, qu'est-ce qui le fera ? ", tandis qu'un lien pointant vers l'article du journal a été retweeté par la romancière britannique J.K. Rowling. "David, fais quelque chose", demandait la version britannique du Huffington Post dans un message adressé au Premier ministre David Cameron, qui a estimé mercredi que la solution résidait dans l'aide aux pays d'origine de ces réfugiés à retrouver "la paix et la stabilité" et non dans l'accueil de davantage de réfugiés.

En Italie, le quotidien italien La Repubblica a tweeté "La photo qui fait taire le monde", et en Espagne, le journal El Pais en faisait le "symbole du drame migratoire". Pour El Mundo, la photo de "l'enfant de la plage" fait "désormais partie de l'album migratoire de l'infamie", tandis qu'El Periodico reproduisait aussi l'image en une avec le titre "Naufrage de l'Europe". Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de migrants, pour l'essentiel des Syriens, des Afghans et des Africains, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Egée pour rejoindre les îles grecques, portes d'entrées de l'Union européenne (UE).

"Certains disent que l'image est trop offensante pour être partagée en ligne ou imprimée dans nos journaux", écrit dans une tribune Peter Bouckaert, directeur pour les situations d'urgence de HRW. "Mais ce que je trouve offensant c'est que des corps d'enfants noyés viennent s'échouer sur nos rivages, alors que l'on aurait pu en faire plus pour leur sauver la vie", a-t-il ajouté expliquant avoir lui-même longtemps hésité avant de tweeter la photo du corps d'Aylan Kurdi.

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