Les PME françaises sont très en retard sur le numérique

Les PME françaises sont très en retard sur le numérique. 15,8% des TPE-PME françaises vendent en ligne, contre 20% au Royaume-Uni, 24% en Allemagne et 31% en Irlande. Or l'enjeu économique est majeur : les TPE-PME sont 99% des entreprises en France, soit 3 millions d'entreprises et la 48% des emplois.

Mounir Mahjoubi, président du Conseil national du numérique (CNNum), était à l'antenne de BFM Business pour présenter les conclusions d'un rapport du CNNum qui sera livré ce mercredi 27 juillet sur cette situation.

"On est très très en retard. Au niveau européen, (...) on est dans les cinq derniers (...) sur le taux de vente en ligne des PME français." "Les grands groupes français sont plutôt en avance. (...) En termes de startups, on est vachement bons aussi. On est le deuxième écosystème européen. (...) Entre les deux, on a nos TPE-PME, 3 millions, 48% des emplois, où là on est vraiment très en retard."

Pourquoi ? L'étude a identifié trois "verrous" :

• Le financement. "Une PME qui dit 'J'ai besoin de 200 000 euros pour investir dans une démarche e-commerce', le banquier n'a pas ces cases-là. (...) Aujourd'hui, un banquier sait beaucoup plus facilement financer du dur, un entrepôt ou une machine-outil."
• La complexité des offres de solutions e-commerce. Le monde du e-commerce est en effet particulier, avec une multiplicité d'offres de partenaires—les Pages Jaunes, Google, Facebook, Leboncoin et autres eBay… "Quand on est une ETI, avec 1000 salariés ou 600 salariés, on a une ou deux personnes qui sont des experts du numérique. (...) Quand on est une PME de 200 (...) il n'y a personne dédiée à 100%."
• Un manque de relations entre les entreprises. "Les très grosses entreprises n'ont pas encore amené dans leur sillon la transformation numérique des plus petites. En Allemagne, où il y a moins de différence entre les très petites et les très grosses, l'innovation de l'une emmène l'innovation de l'autre. Parce que l'une impose la facture numérique, elle entraîne la facture numérique chez les autres. Parce qu'elle commande par email ou par des systèmes connectés, elles mettent ensemble en place le e-commerce. En Allemagne, le e-commerce B2B est hyper en avance. Le B2C c'est comme nous, mais le B2B est très en avance."

La principale proposition relayée a été l'accompagnement, à travers les chambres de commerce, et surtout les experts-comptables. "On s'est mis d'accord avec l'Ordre national des experts comptables pour que l'expert-comptable soit (...) le premier intermédiaire qui va dire aux PME (...) "Je peux vous orienter vers quelqu'un pour vous accompagner."" Le CNNum recommande également la mise en place d'une plate-forme en ligne permettant d'orienter les patrons de PME, en leur offrant des études de cas qui leur permettent de s'inspirer, et en leur indiquant quelles sont les fourchettes de prix auxquelles ils doivent s'attendre.